Au soir du 11 novembre, à 21 heures, le général Pétain, commandant en chef des armées françaises depuis le 15 mai 1917, promulgue le dernier communiqué suivant :
« Au 52e mois d’une guerre sans précédent dans l’histoire, l’armée française avec l’aide de ses Alliés a consommé la défaite de l’ennemi. Nos troupes, animées du plus pur esprit de sacrifice, donnant pendant quatre années de combats ininterrompus l’exemple d’une sublime endurance et d’un héroïsme quotidien, ont rempli la tâche que leur avait confiée la Patrie. Tantôt supportant avec une énergie indomptable les assauts de l’ennemi, tantôt attaquant elles-mêmes et forçant la Victoire, elles ont, après une offensive décisive de quatre mois, bousculé, battu et jeté hors de France la puissante armée allemande et l’ont contrainte à demander la paix. Toutes les conditions exigées pour la suspension des hostilités ayant été acceptées par l’ennemi, l’armistice est entré en vigueur, ce matin, à onze heures. »
Mais pourquoi ce 11e jour du 11e mois de l’année a-t-il été choisi ?
Question bizarre, direz-vous, mais qui l’est moins si l’on connaît le soin du frère-maréchal Joffre (1852-1931) de retarder l’heure initialement prévue par les négociateurs français et allemands et de la fixer à 11 heures. Trois fois 11 qui font 33 ! Ce chiffre avait-il un sens pour certaine fraternité cosmopolite révérant le 33e degré du rite écossais ? Assurément !
Chaque famille a ses soldats, morts ou « gueules cassées », comme on les appelait. Mon père, fait prisonnier (et très bien traité) pendant l’offensive d’Erich Ludendorff (1865-1937) qui porta les troupes impériales près de Paris au printemps 1918, était de la classe 16 ; un oncle maternel, Aristide, dont la souche paternelle paysanne venait selon un mot rapporté de mon grand-père gersois, défunt en 1931, « de l’Europe de l’Est, avec Napoléon » pour mater probablement l’insurrection nationale espagnole, tomba à Verdun, son corps volatilisé par un obus atteignant l’ambulance.
Mon regretté professeur de philosophie, qui fut aussi au lycée parisien Henri IV celui d’un courageux maître de littérature, le remarquable – et très opposé à Cohn Bendit et à l’anarchisme de 68, estimant même qu’avec Mitterrand et le socialisme, « c’était la fin de la culture » – Henri Dreyfuss Le Foyer, me donna la clef de cette date commémorée depuis : de retour du front à Paris l’hiver 1917 précédant la fin des combats, permissionnaire, il accompagnait son oncle franc-maçon notoire et sénateur en vue, avec Clémenceau, au domicile familial, dans le 1er Arrondissement, rue de Mondovi, à l’opposé de la Chambre des députés, à l’angle de la rue de Rivoli.
L’oncle évoquait avec sympathie les offres de paix du nouvel Empereur et roi de Hongrie Charles, lesquelles succédaient à celles du Kaiser allemand, et ses arguments pour les accepter semblaient ébranler le frère Clémenceau. Ce dernier, de poser alors son pied sur le bord du trottoir de la rue citée, près des Tuileries, de hocher la tête et de lancer : « Vous avez peut-être raison, mais après tout, moi, je m’en fous, je joue la carte américaine ! ».
C’est ainsi que la guerre se prolongea un an et demi, que le Congrès des Maçonneries des pays belligérants et alliés tenu, en ce qui concerne la seconde séance décidant de la création de la Société des Nations, du 20 au 30 juin 1917, sous la présidence du général d’artillerie et polytechnicien Paul Peigné (1841-1919) grand maître de la Grande Loge de France (GDLF), dessina la carte d’après guerre.

Il faut pour que tous les morts de la première Grande Guerre reposent en paix, désigner les coupables et les profiteurs ou bénéficiaires de ce que l’illustre Lyautey déclara, avec bon sens, première « guerre civile européenne », un suicide du continent.
L’Evangile dit bien que l’on reconnaît l’arbre à ses fruits ! Quels furent les fruits de pareil conflit ?
La saignée, avant tout de la paysannerie que montrent nos monuments, une Paix à Versailles injuste qui enfanta une autre guerre, en semant entre autres les graines du conflit palestinien, et notre propre horizon laisse aux yeux des hommes d’expérience présager un nouvel orage, celui que, pour les dévots catholiques, le 19 septembre 1846, au lieu alpin de la Salette où en 1917 (en pleine dictature maçonnique portugaise qui décida d’entrer en guerre) de Fatima, sans omettre de citer le protestant Boer d’Afrique du Sud, le perspicace et germanophile Nikolaas Van Rensburg (1864-1926), l’on décrit comme l’épreuve de la fin des temps.
Et en France, beaucoup de nos provinces dont la Corse et la Bretagne payèrent un lourd tribut, leurs hommes chrétiens étant volontiers exposés par nos Anticléricaux !

Peut-on parler d’une suspension des armes, ce 11 novembre ? Naturellement. Osera-t-on en revanche, prétendre qu’elle ait conduit à la conclusion d’une véritable ou honnête Paix, à un repos de l’ordre ? Ce serait téméraire et mieux même, insensé.
Ne regardons pas ce 11 novembre comme une porte se refermant sur un massacre, mais bien celle maintenue ouverte d’un Enfer débuté par les coups de feu du frère assassin Gavrilo Prinzip qui fut, du reste, jugé par un tribunal musulman bosniaque, et non condamné à la peine capitale à cause de son jeune âge (19 ans) mais mort d’une typhoïde en prison à Theresienstadt, le 28 avril 1918…
Et, à cet égard, l’évanouissement de l’Europe pourrait être la conclusion voulue par les démons inspirant les sectaires.



































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