Fondé en novembre 1921 par Mussolini, il trouve ses origines dans les faisceaux italiens de combat, créés en mars 1919 alors que le royaume d’Italie est en proie à des troubles économiques et sociaux, liés à la sortie du premier conflit mondial.
Au cours de l’été 1921, les escouades fascistes se retrouvent face à une amorce de riposte organisée, aussi bien de la part du gouvernement italien que des organisations socialistes. A ce moment un gouvernement, dirigé par Ivanoe Bonomi, est décidé à mettre un terme, ou au minimum des limites, à l’activisme des squadristes.
Le symbole de cette nouvelle politique de l’État est l’épisode de la fusillade de Sarzana, en Toscane, au cours de laquelle douze soldats font reculer les fascistes toscans. À la suite, des opposants socialistes aux fascistes leur font la chasse. Durant la même période, les faisceaux doivent composer avec une action de l’État dirigée en partie contre eux sous plusieurs formes : restrictions du commerce des armes, des déplacements en camions et voitures, échanges de coups de feu avec l’armée et la police.
Longtemps hostile à la transformation des faisceaux en parti, Mussolini envisage alors de s’appuyer sur une structure pour la conquête du pouvoir. Dans un éditorial du 27 juillet 1921, rédigé dans le contexte de négociation d’un pacte de pacification, il affirme la nécessité de s’emparer des leviers politiques que donne l’État à ceux qui le contrôlent et la nécessité d’un parti comme facteur de discipline vers cette conquête de l’État.
Le 2 août 1921, une trêve est signée entre les représentants des faisceaux, les représentants du Parti Socialiste Italien et de ses organisations et la Confédération Générale du Travail italienne, sous la présidence du président de la chambre. Et dans un article paru dans le Popolo d’Italia, le 23 août 1921, Mussolini, pose donc la question du devenir politique des groupements squadristes et publie un manifeste en faveur de la création d’un parti fasciste : « ou l’on crée un parti, ou l’on crée une armée ».
Le congrès fondateur du Parti national fasciste se tient à Rome, entre le 7 et 10 novembre 1921. Lors de sa constitution, le parti, conformément à l’article 17 des statuts, est dirigé par un Conseil national, présidé par le Secrétaire du Parti national fasciste, dont font aussi partie :
– les membres de la Direction nationale du Parti national fasciste ;
– les inspecteurs du Parti national fasciste ;
– les secrétaires fédéraux du Parti national fasciste ;
– le Secrétaire, le Secrétaire adjoint et deux inspecteurs des italiens à l’étranger ;
– le président de l’Association des fascistes, les familles des disparus, des invalides et blessés de la Révolution ;
– les curateurs nationaux des Associations fascistes de l’école, du secteur public, de l’emploi des travailleurs des chemins de fer de l’État, de la poste, et les employés des entreprises de l’État ;
– les présidents de l’Institut National de la culture Fasciste, de l’Œuvre nationale du temps libre, le Comité Olympique National italien, l’Association nationale des mutilés et invalides de la guerre, de l’Association nationale des combattants et des anciens combattants, de la Confédération des fascistes, des employeurs et des travailleurs, et la Confédération des fascistes, des professionnels et des artistes ;
– le secrétaire du Parti fasciste albanais.
À peine constitué et en ordre de bataille, celui-ci s’organise selon une double modalité : les escouades continuent leurs actions contre l’organisation socialiste déjà largement entamée pendant que les députés, appuyés par Mussolini, participent au jeu parlementaire jusqu’en octobre 1922.