Il se tenait dans sa tranchée. Il ne savait plus s’il suait dans cette chaleur étouffante ou s’il était trempé par cette humidité ambiante, qui donnait l’impression de respirer une vapeur d’eau brûlante.
Ses doigts étaient serrés sur le pistolet mitrailleur qu’il avait reçu en dotation lorsqu’il avait été promu sous-officier, mais c’était bien là la seule tension que l’on pouvait détecter chez lui. Son calme, confinant au stoïcisme, était tellement olympien, qu’il provoquait toujours l’étonnement des soldats qui ne le connaissait pas.
Profitant d’un silence soudain de l’artillerie ennemie, il se tourna vers son groupe de combat dont la plupart des hommes scrutaient, inquiets, l’horizon brumeux.
Son expérience lui avait appris que lorsque l’artillerie se tait, c’est que la charge est imminente, et cela avait été maintes fois vérifié dans cette cuvette.
Cela faisait des mois qu’ils étaient pilonnés sans cesse par des canons invisibles, nichés dans des montagnes inaccessibles et que cette averse d’obus ne s’interrompait que pour laisser résonner les cris de guerre des viets qui se jetaient sur leurs défenses.
Jusqu’à présent, ils avaient tenu ce point de contrôle malgré une demi-douzaine d’assauts ennemis. Cela en devenait presque une routine pour lui.
Ses hommes étaient solides, ils avaient connu le feu du combat dans la jungle et commençaient à bien connaître ceux d’en face, leurs forces et surtout leurs faiblesses.
Et puis, il avait réussi à s’imposer auprès d’eux, à forcer leur respect et leur admiration. Ce qui n’avait pas été une mince affaire.
Lorsqu’il avait débarqué sur le sol indochinois, on lui avait bien fait comprendre quelle était sa place. Au vu de son passé, il ne devait espérer ni promotion ni honneur. Ni rapatriement de son corps. Aucun des autres soldats ne voulait lui parler, à lui et à ses camarades. Pas le même passé, pas la même école, pas les mêmes histoires.
Puis le bataillon qu’il avait rejoint avait fini par disparaître petit à petit. Les réprouvés qui le composaient avaient péri dans des postes isolés et intenables, réalisant d’authentiques exploits anonymes, et les survivants avaient finalement été transférés dans des régiments réguliers. Leur qualité guerrière, à toute épreuve, forgée par le feu de la plus terrible des guerres, avait presque imposé d’office leur avancement à des postes de commandement d’unités.
Sa valeur et son courage avaient finalement fait le reste. Il est difficile pour un soldat de ne pas reconnaître le mérite de son chef, et sous le feu ennemi, on oublie vite les vieilles rancunes.
Il avait fini par être accepté, puis reconnu et maintenant écouté et suivi par ses hommes.
Ses hommes. Des soldats de qualité, qu’il appréciait aussi en retour pour leurs aptitudes au combat, mais avec qui il ne partagerait jamais ce qu’il avait pu connaître avec ses anciens camarades de front. Avec les copains.
L’assaut ennemi ne venait pas. La brume s’épaississait, comme à chaque fin de journée. L’horizon devenait blanc. Laiteux. Malsain. Bientôt il distinguerait vaguement les formes de ses soldats dans la tranchée. À cet instant de la journée, le décor ressemblait aux vastes plaines enneigées qu’il avait connues, qui s’étendaient sans fin pour rejoindre le ciel, sans que l’on puisse précisément fixer une ligne de démarcation. C’était dans ce paysage qu’il avait vécu sa jeunesse. Il y avait fêté ses vingt ans, le premier hiver. Alors que d’autres soufflaient leurs bougies au sein de leur foyer, en famille, dans une chaleur qu’il ne connaissait plus, son anniversaire avait été célébré dans les flammes de la guerre, entouré par la glace et la mort, mais avec ses camarades. Ceux qu’ils n’oublieraient jamais, ceux qui ne l’ont jamais abandonné. Ceux qui vivaient toujours dans son cœur.
Là-bas aussi, il avait dû faire ses preuves. L’armée qu’il avait rejointe ne le désirait pas et l’acceptait encore moins. Et l’ennemi était le même. Cette bête rouge, tapie au fond du cœur des hommes, qui guettait les plus viles faiblesses, pour en sortir et dominer les masses.
Trois années à la combattre dans les steppes glacées. Trois hivers interminables à courir dans la neige, à traquer des soldats invisibles, à être chasseur puis devenir gibier. Trois années à voir tomber les camarades. Mais trois années à survivre et à se battre. Jusqu’à devenir l’élite de l’Europe. Sa guerre avait fini dans les ruines de la ville martyre. Ultime défenseur des derniers vestiges d’un Empire qui n’avait initialement pas voulu de lui. Jusqu’au bout. Avec la foi du fanatique et la volonté de l’incorruptible.
Sa terre natale lui avait offert l’infamie et la prison pour le récompenser de son engagement hérétique. Rapidement jugé et jeté au fond d’un cachot. Pour ne pas s’interroger, et pour oublier. Mais, l’allié d’hier est devenu l’ennemi d’aujourd’hui. Dans une guerre que personne ne voulait suivre et dont on ne voulait pas entendre parler. Alors ils étaient venus le chercher au fond de sa geôle. Finalement, cet ennemi, il l’avait combattu, il avait même choisi un autre camp pour le combattre. Peut-être que s’il allait refaire un peu le coup de feu contre ce rouge-là, on oublierait un peu qu’il avait choisi le mauvais camp à la mauvaise époque.
Il avait longuement hésité. Il avait été puni, rabaissé, déshonoré, dégradé pour avoir combattu trop tôt celui que son pays affrontait maintenant. Et il était hors de question de se battre pour cette république dégénérée.
Mais pourtant… Que lui restait-il désormais à part la guerre ? Quel espoir avait-il encore dans ce monde alors qu’il avait assisté à l’extinction de la dernière lumière pouvant l’éclairer.
La guerre donc. Contre cet ennemi aux mille visages et aux mille races. Et tant pis si c’est pour le compte de ses juges et bourreaux, de toute façon il la devinait perdue d’avance cette guerre.
Il signa son engagement, mais pas pour la France. Non. Il signait pour les copains, pour ceux qui étaient restés dans les steppes gelées. Pour ceux qui avaient été abattus froidement par un partisan, déguisé en civil. Pour ceux qui avaient été torturés et cruellement mutilés avant d’être abandonnés à crever dans la neige. Pour ceux avec qui il avait combattu coude à coude dans les rues de Berlin, Français et Allemands, Espagnols et Scandinaves. Pour régler les derniers comptes avant de les rejoindre enfin.
Les cris des viets l’arrachèrent à ses rêveries. L’assaut reprenait, le combat aussi. Il brandit son arme et sortit de la tranchée pour lancer une contre-attaque.
Mais à son poing, ce n’était plus le capricieux MAT49 qu’il tenait, c’était son fidèle MP40, celui qui l’avait accompagné jusqu’aux derniers combats. Et derrière lui, il les reconnaissait, engoncés dans leurs blouses de camouflage d’hiver. Finalement, ils étaient venus eux aussi. Ils s’étaient élancés à sa suite sans hésiter. Tous les camarades répondaient à son appel. Ils ne l’avaient pas oublié.
Dans ce froid glacial qui commençait à l’envahir, quel réconfort d’être entouré par ses frères. Avec eux, rien n’était impossible. Leur charge irrésistible s’éleva au-dessus du champ de bataille. Ils étaient là. Tous. Il avait tellement attendu ces retrouvailles. Désormais, il était à sa place. Parmi les Héros.
You guys keep losing your wars.
Maybe God does not approve of you.
« Il y a des défaites et des morts qui redonnent la vie à une nation, de même qu’il y a des victoires qui endorment les peuples. »
Nicolae Iorga.
Jolie citation,
Le problème est que vous perdez chaque guerre et pas seulement chaque bataille.
Si vous croyez en Dieu, et que Dieu dirige l’histoire, on dirait que vous êtes du mauvais côté.
Il est vrais que notre France (je suis naturalisé et très patriotique…) est dans la m…..e. Trop de tolérance nous a amené là, je suis d’accord. Mais vous … c’est trop de haine. Je suis nostalgique pour une France que je n’ai pas connu; mais vous ne l’avez pas connu non plus. Portez volontaire dans le S.S. Charlemagne: c’est ca l’anti-France!
Tous les peuples subissent des périodes de décadence, toutes les civilisations sont touchées par des baisses de puissance, l’invasion, le libéralisme. Mais il n’existe aucun exemple historique où ces situations s’éternisent, et toujours l’ordre naturel l’emporte sur les dégénérés, toujours les peuples forts et unis contre l’invasion, sous quel masque et quelle excuse qu’elle se cache. Quant à vos considération pseudo-philosophico-historico-théologiques, soyez assurés que… enfin, vous nous avez compris.
Merci pour votre réponse.
Oui, je pense vous avoir compris.
Mes considérations (sic) ne sont pas, par contre, pseudo.
Notre pays n’a jamais su se protéger contre les infiltrations (j’en suis un exemple), et jusqu’au peu cela était sa force – devenu désormais sa faiblesse.
Si je peut me permettre encore une considération pseudo spirituelle, il me semble que votre haine montre votre faiblesse et qu’elle vous vole votre humanité. La mission spirituelle de la France est toute autre.
Amicalement.
Oui, nous, qui défendons l’ordre naturel et notre peuple, exaltons le travail, l’honneur, la grandeur, sommes les haineux ; et ce sont ceux qui veulent nous détruire qui sont emplis d’amour. CQFD.
Ceux qui veulent vous détruire sont emplis d’amour…
Je comprend bien la sarcasme, mais je ne comprend pas vous êtes sarcastique avec moi.
Je ne suis pas en train de communiquer avec eux, mais avec vous – avec vous seul ici.
Vous défendez un prétendu ordre naturel bien que si ‘il est naturel il n’a pas besoin d’être défendu.
J’ai bien compris – et j’apprécie, les nobles sentiments tel « le travail, l’honneur, la grandeur », et je les partage. Mais cela n’a rien avoir avec la haine.
Un juif ne travail pas? Un noir est forcement dépourvu d’honneur? Un immigré (comme moi) est nécessairement indiffèrent à la grandeur (hélas disparue) de notre pays?
Les forces vitales de la nation ne sont pas toujours du souche, et les « souchiens » sont souvent endormis. J’ai bien peur que votre manichéisme vous empêche de rendre compte de la vraie grandeur de la France et de vous même.
Amicalement
Si nous combattons contre un monde gris et uniforme, c’est bien parce que nous croyons que chaque peuple a son génie, à tout le moins son destin. Il y a sans doute des Sénégalais travailleurs et des Juifs honnêtes – enfin, cela reste des hypothèses – ; il est justement bien dramatique qu’ils perdent leurs temps et leurs forces de création à participer chez nous au projet mondialiste quand leurs peuples et leurs terres les réclament et empêchent les nôtres de se lever et d’œuvrer à relever notre peuple. Les forces vitales d’une nation sont nécessairement de souche, puisque la nation, c’est aussi le peuple. Le génocide des peuples blancs se continuant vous pouvez bien rêver d’une France métisse, asiate ou noire : elle ne sera et ne sera plus la France. Vous êtes bien urbain de vous inquiéter pour nous : mais laissez donc les Français choisir leur sort : mourir parce qu’ils refusent de vivre pour le plus grand bonheur de nos ennemis, ou combattre avec l’espérance de l’emporter demain et de rétablir cet ordre naturel qui a autant besoin d’être défendu que la nature face aux forces de destruction qu’il faut être aveugle pour ne pas voir et que l’ordre face aux forces libéralistes.
Cela reste des hypothèses? Il ne sert à rien de faire une révolution si vous êtes du mauvaise fois – le leçon des Soviétiques est exemplaire.
Je ne pensais pas aux Sénégalais, justement, je pensais aux noirs de nos territoires et départements d’autre mer qui, eux, sont Français depuis des générations et qui ont donné leur due à notre patrie. Mais puisque vous évoquez les Sénégalais, vous savez bien que si ils sont chez nous c’est parce ce que nous étions chez eux!
Mais je n’ai pas envie de faire le procès de notre aventure coloniale: il est trop tard pour ca et nous avons d’autres chats à fouetter. Je pense, par contre, que si par un coup de baguette magique on pouvais garder chez nous uniquement les étrangers qui aiment la France il ne resterais pas grande monde dans les cités. Donc, par soucis de survit je dit – avec vous – hop! Du balais!
Et puis honnêtement, ce poignet de naturalisés ne peuvent pas menacer votre prétendu pureté raciale.
En ce qui concerne les Juifs, vous savez certainement qu’ils étaient en France bien avant Clovis. Si ils ne sont pas chez eux, vous non plus. Les Juifs d’Afrique du Nord sont Français depuis 1830 … avant les Bretons! Si vous dites qu’ils ne sont pas Français, vous êtes donc des …. Sionistes!
Personnellement, je ne rêve pas d’une France métissée. J’aime la France et je suis bien plus patriotique que le plus part des Français. Ce que je rêve ce que tout les immigrés qui ont les même sentiments que moi se naturalisent et prennent leur responsabilités. Pour les autres, il y a des charters!
Pour information, je vous informe que j’ai toujours était – et je suis toujours – de gauche. Mais, j’en ai un peu marre que on se moque de nous et qu’on abuse de notre tolérance.
Pour finir, je ne m’inquiet pas pour vous – comme vous avez écrit – je m’inquiet pour nous, pour mes enfants et mon village et pour mon pays d’adoption.
Chez nous parce que nous étions chez eux ? Vous voulez dire qu’il est normal que des gens amènent la misère et la maladie chez nous après qu’ils nous aient chassés de chez eux pour que nous leur eussions apporté les hôpitaux, la fin de l’esclavage, les routes ? Vous voulez dire qu’en plus de cela, il faut accepter qu’ils nous haïssent, qu’ils souillent notre (et leur) race, violent nos filles, assassinent nos enfants ? Ce simple échange devrait suffire à vous convaincre de la nécessité pour vous de rentrer chez nous et de l’impératif pour nous de combattre pour notre terre et notre peuple contre tous les falsificateurs, les ferments de dissolution et de corruption.
Impossible de relever toutes les erreurs de vos messages, nous nous arrêterons là : la Bretagne n’a pas été rattachée à la France en 1830 (vous confondez peut-être avec Nice…), et les Juifs n’ont des papiers à en-tête de la République que depuis la Seconde Guerre mondiale, le Maréchal Pétain ayant heureusement mis fin à une abomination qui, de toute façon, ne datait pas de 1830 (je vous laisse vous instruire par vous-même en tapant « décret Crémieux » : il ne faudrait pas qu’on nous accuse de colonialisme et qu’en plus de vous avoir instruit nous ayons à subir votre haine).
Meilleures salutations à vous et votre peuple, en espérant qu’il s’épanouisse chez lui, et qu’il cesse de voir dans l’homme Blanc un sorcier méchant et qu’il le considère juste pour ce qu’il est : un porteur de civilisation qui, certes, a fait l’erreur de penser qu’on pouvait apporter à n’importe qui l’électricité, la santé, l’hygiène, la philosophie, la géométrie, la médecine.