Le mot est à la mode depuis longtemps, mais jamais il n’aura été aussi employé que ces deux derniers jours, à croire que la presse reçoit des instructions pour diffuser parmi la population les mots d’ordre du gouvernement. « Pas d’amalgame ». Journalistes, politiciens, historiens, sociologues, islamistes, gamins légèrement encouragés dans les cours d’école : rares sont les articles parus hier qui ne comportent pas au moins une fois l’expression pas d’amalgame.
« Ceux qui commettent ce genre de meurtres sont des gens qui espèrent justement qu’il y aura des amalgames, que cela montera les gens les uns contre les autres, et ce serait leur faire un très beau cadeau que de rentrer dans leur jeu »
a lancé Dominique Sopo, un étranger président du groupuscule antifrançais SOS Racisme.
« Ne pas nommer l’ennemi c’est prendre le risque de l’amalgame. […] On évitera l’amalgame qu’en désignant »
précise, dans le journal d’extrême Israël Atlantico, Christophe De Voogd, historien.
Le gouvernement marocain a mis en garde jeudi contre l’islamophobie au lendemain de l’attentat contre le siège du journal Charlie Hebdo à Paris, alors que le royaume compte une importante diaspora en Europe, notamment en France.
L’exécutif marocain a appelé à éviter « l’amalgame entre islam et terrorisme » et à ne pas « nourrir le sentiment d’islamophobie », se félicitant que la France qui refuse « l’amalgame entre l’islam et le terrorisme ».
« Cet évident refus de l’amalgame ne doit pas être non plus l’excuse de l’inertie ou du déni »
a même tenté Marine Le Pen en écho à Manuel Valls pour lequel « l’unité nationale, c’est aussi [se rassembler] autour des valeurs. De valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d’amalgames ».
Pour Manuel Valls, le « refus d’amalgame » est donc désormais non seulement une « valeur », non seulement une « valeur républicaine », mais encore une « valeur profondément républicaine ».
Autres interventions au sein de l’UMPSFNG : Nicolas Sárközy :
« La France est frappée au cœur, la République doit se rassembler, j’appelle tous les Français à refuser la tentation de l’amalgame et à présenter un front uni face au terrorisme, à la barbarie et aux assassins »
et Jean-Louis Borloo :
« Il faut se battre pour qu’on ne se trompe pas de réaction, qu’il n’y ait pas d’amalgames. »
« Je me suis réveillée ce matin en me disant qu’il fallait que je fasse quelque chose. Il ne faut pas faire d’amalgames avec les musulmans »
Delphine, citoyenne ayant bien appris sa leçon et citée par Le Figaro.
Les messages du système ont été diffusés bien au-delà des espérances du Système :
« Le malaise de plus en plus important de cette société face à l’avancée d’un islamisme qui semble imparable risque de créer un amalgame entre l’islam modéré et son expression la plus extrémiste ».
La nacion, Journal argentin.
Parmi les quelques journaux qui ont mis « l’amalgame » en titre et en une :
La Voix du Nord : « Roubaix: une ville diverse, unie pour refuser l’amalgame et la barbarie »
Ouest France : « Charlie Hebdo. Un appel à éviter tout amalgame avec l’islam »
Libération : « Charlie Hebdo: religieux et antiracistes appellent à l’unité contre les amalgames »
Info Bordeaux : « Tribune Libre de Thierry Breton : « Pas d’amalgame dans l’affaire Charlie Hebdo »
Algérie focus : « Attentat contre “Charlie Hebdo” La classe politique française ne cède pas à l’amalgame »
Nice Matin : « Charlie Hebdo: le dessinateur azuréen Kristian appelle à “ne pas tomber dans l’amalgame” »
Yabiladi : « Charlie Hebdo : Le Maroc appelle à éviter l’amalgame entre Islam et terrorisme »
En résumé : contre la guerre, chacun doit être fermement agrippé à cette grande et profonde valeur républicaine : pas d’islamalgamisme.