AU MOMENT même où les media nous tympanisent à l’occasion des dix ans de l’attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, et où l’on vante la liberté de la presse, la liberté d’expression, de publication, d’association, de manifestation, de réunion menacées, nous dit-on, par l’obscurantisme, les fanatismes et les intégrismes, le Conseil d’Etat a confirmé, le 30 décembre 2024, la dissolution de Civitas qui n’était pas seulement une association mais un parti politique officiel, comme la plus haute juridiction administrative avait déjà validé, dix ans auparavant, jour pour jour, le 30 décembre 2014, la dissolution de l’Œuvre française et des Jeunesses nationalistes décrétée le 23 juillet 2013 par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur et qui est redevenu ministre d’Etat chargé de l’outre-mer dans la nouvelle équipe ministérielle. Rappelons-nous que Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur du gouvernement Bornstein — il est maintenant garde des Sceaux dans le nouveau gouvernement Bayrou, chassez Moussa par la porte, il revient par la fenêtre, tout comme Valls — avait engagé la dissolution de Civitas qui fut dissous lors du Conseil des ministres du 4 octobre 2023 par un décret signé par le président de la République. Le groupement présidé par Alain Escada a été dissous pour antisémitisme. On reprochait en effet à un des conférenciers, Pierre Hillard, d’avoir tenu des propos peu politiquement corrects sur la citoyenneté accordée aux Juifs par la Révolution française lors de l’université d’été de Civitas à Pontmain fin juillet 2023.
L’association Civitas avait donc demandé, le 20 novembre 2023, par une requête enregistrée au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, l’annulation du décret de dissolution du 4 octobre 2023 pour excès de pouvoir. Or, non seulement la plus haute juridiction administrative dont les décisions sont définitives au niveau national, sans aucun recours possible — si ce n’est devant la Cour européenne des droits de l’homme, mais la procédure n’est pas suspensive, très longue, et avec des chances de succès à peu près nulles compte tenu de l’idéologie animant ces magistrats proches de George Soros —, a confirmé la validité du décret de dissolution mais est allé même plus loin, créant un précédent qui permettra de justifier d’avance toutes les dissolutions et interdictions d’écoles confessionnelles hors contrat, de mouvements, de partis, d’associations, de publications pour des motifs purement idéologiques. Ce qui est proprement effrayant.
SUR LE CADRE JURIDIQUE, le Conseil d’Etat rappelle d’abord que Civitas a été interdit aux termes de l’article L-212-1 du code de la sécurité intérieure selon lequel « sont dissous, par décret en Conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de fait : / […] / 5° Ou qui ont pour but soit de rassembler des individus ayant fait l’objet de condamnation du chef de collaboration avec l’ennemi, soit d’exalter cette collaboration ; / 6° Ou qui, soit provoquent ou contribuent par leurs agissements à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, soit propagent des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence. » Article qui permet déjà, si on l’applique à la lettre, de dissoudre une foultitude d’associations monarchistes, catholiques, contre-révolutionnaires ou/et nationalistes. Défendant la légalité du décret attaqué, le Conseil d’Etat, dans ses 8e, 9e et 10e considérants, se fait le gardien sourcilleux de la police de la pensée, du lobby LGBT, de la version officielle de l’histoire, du philosémitisme érigé en dogme.
« 8. En premier lieu, il ressort des pièces du dossier que l’association Civitas, par la voix de ses responsables nationaux ou locaux, a organisé des commémorations à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Philippe Pétain, rendu hommage à des personnalités favorables à la collaboration avec l’ennemi pendant la Seconde Guerre mondiale et utilisé à cette occasion des emblèmes rappelant ceux utilisés par l’autorité de fait se disant “gouvernement de l’Etat français”. Contrairement à ce que soutient l’association, et alors même que, selon elle, certains des agissements ou propos retenus par le décret attaqué auraient été extraits de leur contexte ou s’inscriraient dans le cadre de controverses historiques, ces éléments, compte tenu de leur caractère précis et concordant, caractérisent l’existence de faits d’exaltation de la collaboration au sens du 5° de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure. »
« 9. En deuxième lieu, il ressort des pièces du dossier que l’association Civitas, dont des responsables tiennent régulièrement des propos à connotation explicitement ou implicitement antisémite, promeut une vision du monde dans laquelle occupe une place centrale la dénonciation du rôle et de l’influence prêtés aux personnes de confession juive. Elle appelle en outre à la discrimination à l’égard des personnes de confession musulmane et, plus largement, des personnes étrangères ou françaises issues de l’immigration, systématiquement associées aux dangers présentés par la criminalité, l’islamisme radical ou le terrorisme. Enfin, l’expression publique de certains de ses responsables développe une vision hostile aux personnes homosexuelles et, plus largement, à des groupes de personnes à raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, présentés dans des termes à connotation dégradante. Il ressort également des pièces du dossier que la mise en ligne des propos des responsables de l’association suscite souvent des commentaires à caractère discriminatoire ou haineux, qui ne font l’objet ni d’une condamnation, ni d’une modération de la part de l’association. »
« 10. Il résulte de ce qui précède que le décret attaqué a pu, sans être entaché d’erreur de droit, d’erreur d’appréciation ou d’erreur de fait, retenir que les prises de position de l’association Civitas propagent des idées ou des théories tendant à justifier ou encourager la discrimination, la haine ou la violence envers des groupes de personnes à raison de leur origine, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, motif justifiant sa dissolution administrative en application du 6° de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure. »
MAIS IL Y A PLUS ENCORE. Les dirigeants de Civitas pensaient que leur mouvement étant reconnu depuis 2016 comme un parti politique officiel, la dissolution serait plus difficile, voire impossible, ne serait-ce que par respect du pluralisme, dans le cadre d’un régime se réclamant de l’Etat de droit et des libertés démocratiques. Le Conseil d’Etat balaie cet argument d’un revers de la main dans son 12e considérant qui légitime par avance toute dissolution de parti politique d’opposition par les pouvoirs publics, ce qui là aussi crée un précédent absolument inouï. « 12. Si l’association Civitas fait valoir qu’elle revêt le caractère d’un parti politique depuis la modification de ses statuts en 2016, les partis politiques constitués en association relevant de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association ne sont pas exclus par principe du champ d’application de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure. Le moyen tiré de ce que ce décret serait entaché de détournement de procédure ou de détournement de pouvoir, au motif qu’il aurait pour objet, sous couvert de la dissolution d’une association, de procéder à la dissolution d’un parti politique ne peut donc qu’ê tre écarté. » Autrement dit, la plus haute juridiction administrative du pays édicte qu’un gouvernement peut parfaitement interdire par un simple décret tout parti, tout groupement, toute association qu’il ne juge pas conforme à sa vision du monde, à son appréciation, à ses idées. En République on passe vite de la loi des suspects à la Terreur pure et simple. Et c’est bien une terreur idéologique qui se met en place et s’affiche avec une insolence grandissante. Est remise plus que jamais au goût du jour la fameuse phrase de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».
Pas de liberté pour les historiens révisionnistes dont les travaux et les conclusions ne coïncident pas avec les vérités officielles et obligatoires. D’où l’incarcération d’un Germar Rudolf, l’assignation à résidence d’un Joe Fallisi, le contrôle judiciaire et les procès (trois encore en ce mois de janvier !) pour un Vincent Reynouard. Pas de liberté pour les croyants qui adhèrent à l’enseignement de l’Ecriture Sainte sur l’homosexualité. Pas de liberté pour tous ceux qui considèrent que le Maréchal Pétain ne fut pas un traître à la patrie. Pas de liberté pour ceux qui refusent les mutilations sexuelles au nom de la transidentité, du transsexualisme, du changement d’identité de genre. Pas de liberté pour ceux qui refusent et combattent la submersion migratoire de notre pays et de notre continent et la politique de Grand Remplacement. Pas de liberté pour ceux qui ne considèrent pas le crime de l’avortement comme un progrès considérable, une conquête formidable et un droit inaliénable. On notera que, lors de ses vœux, le soir de la Saint-Sylvestre, Macron a cité en premier comme grande réussite française de l’année 2024 l’inscription dans la Constitution du droit à l’avortement (le 4 mars par un vote massif des parlementaires réunis en Congrès à Versailles). Pas de liberté pour ceux qui refusent qu’on euthanasie les vieux au nom du droit de mourir dans la dignité. Macron, lors de ses vœux, a déclaré qu’il consulterait directement les Français sur des questions importantes en 2025. Ne faut-il donc pas s’attendre dans l’année à un référendum sur la fin de vie, c’est-à-dire sur la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté qui, compte tenu, de la déchristianisation massive de nos compatriotes, ne pourra avoir comme résultat qu’un oui massif des votants ?
PAS DE LIBERTÉ enfin pour ceux qui remettent en question le dogme du réchauffement climatique d’origine anthropique. On a vu le 4 janvier, à l’occasion du décès du socialiste Claude Allègre (1937-2025), pourtant ancien ministre de l’Education nationale de Lionel Jospin, qu’il ne faisait pas bon s’opposer aux thèses du GIEC. Les media n’ont en effet retenu d’Allègre pour le discréditer que son livre intitulé L’Imposture climatique ou la fausse écologie. Depuis la parution de cet ouvrage, Allègre a été complètement étouffé par une nuée de scientifiques d’Etat qui lui ont reproché de mentir et d’être en quelque sorte un dangereux complotiste, un affreux conspirationniste, lui qui fut ministre d’Etat ! Pourtant Claude Allègre était un savant de premier plan, géologue notamment décoré par ses pairs. Il n’est pas téméraire de penser qu’il fut considéré comme le meilleur chercheur dans son domaine. Mais son esprit quelque peu rebelle, conjugué à la certitude qui l’habitait que la thèse du réchauffement ne tenait sur rien de solide, l’a incité à écrire cet essai qui lui sera médiatiquement fatal.
On le voit, la machine à exclure, à diaboliser, à ostraciser n’a jamais aussi bien fonctionné. Et elle n’hésite pas, elle n’hésite plus à s’en prendre fût-ce à un ancien ministre de la République quand ce dernier s’éloigne quelque peu des oukases de la révolution arc-en-ciel. Et on l’attaque encore, à peine a-t-il rendu l’âme. C’est terrifiant !
Toutefois, malgré cette noirceur des temps présents, et les dangers et menaces qui s’accumulent, nous vous souhaitons à tous, chers lecteurs, une bonne et sainte année, un millésime de combat où il ne faudra rien céder, rien renier, rien concéder, ni faiblir ni trahir mais tenir le cap contre vents et marées, maintenir et faire grandir en nous, avec la foi et la charité, la petite flamme de l’espérance. […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
Ni Charia ni Charlie
Il fallait voir Valls, Hollande, Valls, Hidalgo et tous ces gens de la même essence se rendre sur les lieux de l’hommage à l’une des victimes, comme pas par hasard une victime maghrébine, pour rappeler « pas d’amalgame, nous continueron à vous noyer sur l’immigration invasion, c’est non négociable.
Les (leurs) médias ont présenté ces tyrans bolcheviques comme des protecteurs de la liberté d’expression, alors qu’ils en sont les fossoyeurs.
Le décès de JM Le Pen leur a volé la vedette. Un pied de nez à ces monstres.