Nouvelle Démocratie et SYRIZA au coude-à-coude
À quatre jours des élections législatives en Grèce, le scénario déjà connu lors des derniers scrutins d’une assemblée ingouvernable semble devoir se répéter. Selon les derniers sondages, la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA, Synaspismós Rhizospastikís Aristerás) et le parti libéral Nouvelle Démocratie (ND, Néa Dimokratía) sont au coude à coude, avec un dernier avantage pour ce dernier dans une enquête réalisée après un débat télévisé entre les chefs des deux partis lundi.
Les deux partis sont donnés aux alentours de 30 % (non compris les nombreux abstentionnistes et indécis) : aucun des deux n’obtiendrait donc la majorité absolue.
L’Aube dorée, 3e parti de Grèce
L’Aube dorée (XA, Χρυσή Αυγή) est donnée comme le troisième parti de Grèce avec entre 7 % et 8 % selon les dernières estimations, à égalité avec le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK, Panellínio Sosialistikó Kínima) selon l’une d’elles. Le parti social-démocrate obtient généralement entre 1 et 2 points de moins que l’Aube dorée.
Le PASOK est lui donné entre 5 % et 7 %, La Rivière (to Potami) entre 5 % et 6 %, le Parti communiste de Grèce (KKE, Kommounistiko Komma Elladas) entre 5 et 7,5 %.
L’Unité populaire (LAE, Laiki Enótita), créée par des dissidents de SYRIZA ne semble pas en mesure de créer la surprise, et pourrait, avec des sondages ne lui accordant qu’entre 2,5 % et 4 % des voix, ne pas être représentée au Parlement. L’Union des centristes (EK, Enosi Kentroon) obtiendrait entre 3 % et 4,5 %.
L’extrême droite libérale et prosioniste « dédiabolisée » soutenue par le Front national, les Grecs indépendants (ANEL, Anexartitoi Ellines), s’effondre, payant logiquement leur participation au gouvernement d’Alexis Tsipras qui a non seulement cédé devant les banquiers, mais encore ouvert les vannes de l’invasion.
La prime (inutile ?) au vainqueur
Arriver en tête, même de quelques voix, n’est pas anodin dans le système électoral grec. Si 250 des 300 députés sont élus à la proportionnelle parmi les partis ayant obtenus plus de 3 %, cinquante autres sont accordés au parti ayant recueilli le plus de suffrages. En pratique, cela permet à un parti ayant obtenu plus de 40,4 % des voix d’obtenir la majorité absolue. En deçà de ce seuil, cela permet d’obtenir une confortable avance.
Ici, si deux partis obtenaient 31,6 %, celui, obtenant même quelques centaines de voix d’avance, qui arriverait en tête obtiendrait environ 131 députés, contre environ 80 au second. Pour autant, faute de majorité absolue, il n’est pas certain que cette « prime » permette à l’un des deux grands partis de former un gouvernement.
Dans tous les cas, c’est une fois encore un gouvernement sans majorité qui devrait être constitué, fondé sur une coalition instable, si un gouvernement de coalition peut-être constitué. La coalition sortante extrême gauche/extrême droite ne semble pas en mesure de pouvoir être reconduite. Le dirigeant de SYRIZA Alexis Tsipras a annoncé qu’il refuserait de participer à un gouvernement dirigé par la ND. Les centristes de La Rivière ne veulent pas travailler avec SYRIZA, tout comme le KKE.
Et pendant que l’instabilité démocratique mine le pays et donne un spectacle déplorable au monde, divisant la population et affaiblissant le pays face à l’étranger et aux fonds rapaces, les Grecs étouffent sous l’invasion.