« Chacun a son jour fixé, immuable ; bref et irréparable, tel est le temps de la vie pour tous; mais étendre son nom par des actes, c’est l’œuvre de la vertu. » Enéide, X, 469
Dernier vivant des enfants de François Sidos, fusillé le 28 mars 1946 par l’antifrance, Pierre Sidos s’est éteint le 4 septembre dans sa 94e année. Il est allé rejoindre son épouse disparue il y a trois ans ainsi que ses frères, dont Jean et Henri « morts pour la France » et, avec eux, tous les grands Français de tous les temps qui ont œuvré depuis la naissance de notre nation à cette « Gesta Dei per Francos ».
Notre pensée va d’abord à son fils, sa famille auxquels nous présentons nos plus vives condoléances.
Nous communions dans la tristesse de tous ceux, amis, militants, nationalistes, patriotes, des plus anciens aux plus récents que cette disparition afflige.
« Il n’y a pas de sens de l’Histoire, il n’y a pas de vent de l’Histoire, car ce qui fait l’Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne, c’est la volonté des hommes, c’est l’intelligence des hommes, ce sont leurs passions bonnes ou mauvaises » affirmait au cours de son procès, peu avant d’être condamné à mort et exécuté, l’un des héros de notre histoire de France contemporaine, Jean-Marie Bastien-Thiry, compagnon de combat de Pierre Sidos au moment du drame algérien. Telle était la conviction de Pierre Sidos qui, dès le plus jeune âge et jusqu’à la fin de sa vie, mit toute sa volonté et son intelligence au service de la France contre l’antifrance, de la Civilisation contre la barbarie.
Politique au sens noble du terme, au service prioritaire du Bien Commun, c’est dans la lignée de tous les maîtres du Nationalisme que Pierre Sidos a inlassablement mené le combat ; analysant les faits, prévoyant les conséquences, dénonçant les causes. S’engageant physiquement quand cela eût pu faire triompher l’intérêt supérieur de la France, et malgré l’échec de l’Algérie Française, aussitôt, il travailla de toute son énergie à alerter, éveiller, instruire, former, entraîner ses compatriotes de bonne volonté en fondant un mouvement politique redouté par le pouvoir en place. Celui-ci ne recula devant aucune intimidation, provocation, abus de pouvoir, interdiction, dissolution, tous moyens qui ne le découragèrent jamais puisqu’il était encore actif ces dernières semaines auprès des « Nationalistes » dans lesquels se poursuit l’œuvre française de redressement entamée sous son inspiration soixante ans plus tôt. D’ailleurs, les divers noms de ce mouvement, et même les hommes lui importaient moins que l’objet même du combat : la Nation, la France et sa pérennisation par la Révolution Nationale.
Pédagogique et persévérant, on lui doit bien des formules passées en slogans, en citations dans le langage nationaliste. Et d’abord cette croix celtique devenue emblème politique lors de son internement au Struthof en 1944, à 17 ans. Et encore l’hymne nationaliste « Nous voulons rester français » dont il rédigea les paroles.
« Tout ce qui est Français est nôtre » pourrait le définir. De l’histoire à la géographie, du langage à l’art sous toutes ses formes, sa foi, sa race, son peuple, tout ce qui touchait à la France le concernait, le passionnait.
Pierre Sidos disparait l’année où nous célébrons le centenaire de la canonisation de Jeanne d’Arc et de l’institution de sa fête nationale au mois de mai. Ce fut son honneur, toute sa vie, de célébrer l’héroïne nationale chaque année.
Avec lui, des générations de jeunes français ont appris à connaître et aimer Ste Jeanne d’Arc, vénérant la jeune fille française, honorant son étendard et revendiquant son épée. Cette épée, indispensable, Pierre Sidos, par toute son action et par toute sa vie, a largement contribué à la forger dans nos esprits pour être l’instrument de la reconquête et de la victoire. C’est pour nous un héritage sacré ; nous saurons nous en montrer dignes.
Monsieur Sidos,
Que Ste Jeanne d’Arc et, avec elle, tous les saints et les saintes de France, vous accueillent en paradis et vous introduisent auprès du Dieu de Justice et de Vérité agréant nos prières reprenant, pour lui, ces vers de Charles Maurras :
« Seigneur, accueillez le dans votre paix certaine
« Entre les bras de l’Espérance et de l’Amour.
« Ce vieux cœur de soldat n’a point connu la haine
« Et pour vos seuls vrais biens a battu sans retour.
En ce jour où vous nous quittez, notre tristesse n’altère pas notre Espérance.
Dans notre France capétienne que vous aimiez tant – le XIIIe siècle, celui des cathédrales, avait votre prédilection – le cri de « le Roi est mort, vive le Roi » consacrait l’absolue continuité de la Nation, « Principe au dessus des Princes » ; vers l’avenir, fidèles au passé, nous continuons l’oeuvre des Français dans l’ordre que vous avez établi, avec notre emblème, dans la paix et l’amitié.
« Le Chef est mort, vive le Chef »
Pierre Sidos ? Présent !