La Falange et Démocratie Nationale n’ont pas tenu leur réunion publique de présentation de leur liste européenne – coalition « ADN » – à l’intérieur du Parlement européen le 25 février dernier. Le président de l’institution, Antonio Tajani, avait décidé le jeudi précédent que l’événement qui devait se tenir sous le nom « L’’avenir des véritables forces patriotiques en Espagne pour l’unité et la liberté », organisé par le député européen nationaliste du NPD, Udo Voigt, n’aurait pas lieu dans le bâtiment du Parlement.
En effet, après avoir appris que le député Allemand avait réservé une salle pour organiser la rencontre, un groupe de députés de ERC, le BNG, PDcCAT, catalunya en comu, Podemos et JU ont envoyé une lettre à Tajani en exigeant de lui qu’il ne permette pas leur réunion après avoir interdit celle de Puigdemont et Torra pour des questions de sécurité.
Dans leur lettre de dénonciation, ils demandaient à l’Italien s’il était « conscient de l’idéologie fasciste et franquiste de ces partis », et lui rappelaient que Chaparro, président de Démocratie Nationale, avait été condamné par le tribunal suprême a une peine de prison pour « l’attaque » à la Diada de 2013 du centre culturel de Blanquerna de Madrid.
Le règlement, confirmé par un arrêt du Tribunal de Justice de l’UE, concède au président de l’institution une grande marge de manœuvre discrétionnaire pour protéger prétendument la « dignité » de celle-ci et garantir la « sécurité et l’ordre public ». Usant de ce pouvoir (et après avoir reçu un rapport des services de sécurité), Tajani a donc décidé que la conférence de nos camarades espagnols Manuel Andrino (président de la Falange), Pedro Chaparro et Gonzalo Martin (président et vice président de Démocratie Nationale) n’a pas sa place au siège du parlement de Bruxelles.
L’équipe de Tajani n’a pas évidemment eu besoin de beaucoup de temps pour évaluer la situation et prendre la décision. « A la lumière de la décision du Tribunal, la menace contre l’intégrité et la dignité du Parlement, et aux vues des évidentes questions de sécurité qui entourent ces figures controversées, il a été décidé d’appliquer la même évaluation dans ce cas » dit aujourd’hui la chambre dans un communiqué.
Satisfait de leur forfaiture les dirigeants du Parlement européen pensaient avoir réussi à chasser « l’extrême-droite espagnole » du temple sacré de leur monstrueuse tour de Babel bureaucratique.
C’était sans compter sur la détermination de nos amis espagnols qui le jour prévu se sont rassemblés sur les marches du Parlement en compagnie de députés allemands, italiens, belges, avec lesquels ils partagent l’idéal de l’Europe des patries à l’opposé de l’Europe des marchands qui veut les réduire au silence.
ADN s’est ainsi imposé à la porte du Parlement (avant de s’imposer bientôt en son sein) et ses dirigeants ont pu longuement lire le manifeste de la liste, expliquer les raisons pour lesquelles ils étaient là et dénoncer les tentatives sectaires de faire terre la coalition nationaliste et eurosceptique espagnole avant de donner une conférence dans la salle de presse du Parlement européen.
Pierre Olivier
Intervention de manuel Andrino, chef de la Phalange espagnole, sur les marches du Parlement européen :
Intervención de @ManuelAndrino desde la sede del Parlamento Europeo en Bruselas #ADÑenBruselas pic.twitter.com/LmlkH4lIKW
— Coalición ADÑ (@ADNcoalicion) 25 février 2019
Présentation de la liste de la coalition ADN en salle de presse du Parlement européen :