Robert Brasillach est né le mars 1909 à Perpignan.
Ancien élève du lycée de Sens où il a pour professeur Gabriel Marcel, Robert Brasillach est, après trois ans de classe préparatoire littéraire au lycée Louis-le-Grand — où il côtoie Maurice Bardèche, Thierry Maulnier, Paul Gadenne, José Lupin, Jean Martin et Paul Arrousseau —, admis à l’École normale supérieure en 1928, période qu’il décrit longuement dans les premiers chapitres de Notre avant-guerre. Il y est encore élève lorsqu’il publie son premier livre « Présence de Virgile ».
Brasillach est très tôt fasciné par le cinéma : de 1922 à sa mort, il rend compte avec enthousiasme de l’actualité cinématographique. Le fruit de cette passion, outre de nombreuses chroniques dans les journaux, est son Histoire du cinéma, publiée pour la première fois en 1935 et qui fera l’objet d’une nouvelle édition en 1943 en collaboration avec son beau-frère Maurice Bardèche. Contrairement aux critiques de l’époque, Brasillach adopte sur le cinéma un point de vue politiquement neutre, tout en dénonçant la main mise levantine sur cette nouvelle industrie.
Il assure une chronique littéraire dans le quotidien L’Action française jusqu’en 1939, et dans L’Étudiant français durant la première moitié des années 1930. En accord avec la germanophobie répandue au sein de l’Action française, il est à cette époque extrêmement sceptique vis-à-vis de l’hitlérisme.
Il aborde tous les genres littéraires. Ses romans, notamment « Le Marchand d’oiseaux », « Les Sept Couleurs », « Comme le temps passe », son « Histoire du Cinéma », son « Anthologie de la Poésie grecque » montrent la diversité du talent d’un des écrivains les plus doués de sa génération.
Attiré par le fascisme qui représente pour lui, comme pour Drieu La Rochelle, la possibilité d’une réconciliation du « social » et du « national », Brasillach collabore à l’hebdomadaire « Je Suis Partout » et publie une « Histoire de la Guerre d’Espagne ».
Auteur de l’entre-deux guerres, en 1939, il manque de peu le prix Goncourt, et de la Seconde Guerre mondiale, il est, de 1937 à 1943, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Je suis partout.
Après la défaite de 1940, il passe plusieurs mois dans un camp de prisonniers en Allemagne. Rentré en France, il défend dans « Je Suis Partout » et « Révolution Nationale » la politique de l’État français.
Cette reparution du journal en 1940 marque sa rupture avec Charles Maurras qui refusera de le revoir après avoir affirmé : « Je ne reverrai jamais les gens qui admettent de faire des tractations avec les Allemands« .
En 1943, il cède sa place à Pierre-Antoine Cousteau à la tête de l’hebdomadaire. Persuadé de la justesse de ses idées comme au premier jour, Brasillach est paradoxalement évincé à cause de sa constance : fasciste convaincu, il réclame un fascisme à la française, qui soit allié au national socialisme mais qui ne soit pas un simple calque ; partisan de la victoire de l’Allemagne , il la juge de moins en moins probable et refuse de mentir en l’annonçant comme certaine.
En septembre 1944, sa mère et son beau-frère, Maurice Bardèche, ayant été arrêtés pour faire pression sur lui, il se constitue prisonnier auprès de la Préfecture de police de Paris. Il est emprisonné à la prison de Fresnes (actuel Val-de-Marne) et poursuivi pour intelligence avec l’ennemi. Son procès, qui s’ouvre le 19 janvier 1945 devant la cour d’assises de la Seine, dure 6 heures. Il est condamné à mort le jour même après une délibération de vingt minutes. Sa défense avait été assurée par Me Jacques Isorni, lequel fut également, quelques mois plus tard, avocat du maréchal Pétain.
Dans les jours qui suivent, une pétition d’artistes et intellectuels renommés, parmi lesquels Paul Valéry, Paul Claudel, François Mauriac, Daniel-Rops, Albert Camus, Marcel Aymé, Jean Paulhan, Roland Dorgelès, Jean Cocteau, Colette, Arthur Honegger, Maurice de Vlaminck, Jean Anouilh, André Barsacq, Jean-Louis Barrault, Thierry Maulnier, etc.., demande au général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, la grâce du condamné.
De Gaulle choisit de ne pas commuer la peine prononcée, ce qui entraîne l’exécution de la sentence, le 6 février suivant, Robert Brasillach est fusillé au fort de Montrouge.
Robert Brasillach est inhumé au cimetière de Charonne, dans le XXe arrondissement de Paris. Chaque année, le 6 février, le Cercle franco-hispanique organise un dépôt de gerbes sur sa tombe.