Syrie : les jihadistes reculent à Alep et à Raqqa après d’intenses combats
Les forces gouvernementales syriennes regagnent le terrain perdu face aux rebelles dans la partie ouest d’Alep. Si le village de Minyane, à la périphérie de la ville, est encore le théâtre de violents combats, le quartier ouest de Dahiyet al-Assad est, lui, de nouveau sous le contrôle de l’armée.
Répondant à la demande officielle du président syrien Bachar el-Assad, Moscou a aussi renforcé sa présence militaire dans cette zone. Le porte-avions Amiral Kousnetsov vient d’arriver au large des côtes syriennes et des chasseurs-bombardiers décollant du navire, ont pour la première fois, le 15 novembre, mené des frappes sur des positions jihadistes a annoncé le ministre russe de la Défense. L’armée russe a ainsi débuté une opération d’ampleur visant à frapper les positions de l’organisation État Islamique et du Front Fateh al-Cham (ex al-Nosra c’est-à-dire encore al-Qaeda) dans les régions d’Idleb et d’Homs, dans le nord-ouest et dans le centre du pays. L’opération a également impliqué la frégate russe Amiral Grigorovitch, qui a tiré des missiles de croisière « Kalibr ». Les cibles étaient essentiellement des usines, des centres d’entraînement et des dépôts d’armes.
Habituellement basé à Severomorsk, dans la mer de Barents, ce porte-avions, le seul de la flotte russe, a à son bord des chasseurs SU-33, MiG-29KR et MiG29-KUBR, ainsi que des hélicoptères Ka-52K. Les navires russes au large de la Syrie sont couverts par des systèmes de missiles S-400 et S-300 et des systèmes de défense côtière « Bastion » situés sur le sol syrien.
La Russie dispose par ailleurs d’une base aérienne à Hmeïmim, dans le fief alaouite de Bachar al-Assad, près de Lattaquié, et d’une base navale à Tartous. Et outre des frappes aériennes, la Russie a également réalisé en août dernier des tirs de missiles sur des positions syriennes du Front al-Nosra depuis des navires postés en mer Noire, et en novembre 2015, des tirs depuis la mer Caspienne contre des cibles situées dans les provinces de Raqqa et d’Alep.
Sur le front de Raqqa, le fief de l’État Islamique, les combats restent aussi très intenses depuis le lancement de l’opération « Colère de l’Euphrate », qui elle, n’est pas approuvée par les autorités légitimes syriennes… Les combattants arabes et kurdes, soutenus par la coalition internationale menée par les États-Unis, continuent de progresser au nord de la ville. Ils ont conquis le village de al-Heesha al Sughra, à une trentaine de kilomètres de Raqqa. Craignant de servir de « bouclier humain » aux jihadistes, les habitants des environs de la « capitale » de l’État Islamique ont tout quitté clandestinement, fuyant parfois à travers champs avec enfants et personnes âgées.
Enfin, de son côté, au Nord de la Syrie, la Turquie n’est pas en reste et a elle aussi menée des opérations : l’aviation turque a frappé une quinzaine de cibles dans la région d’Al Bab dimanche 13 novembre au cours de raids visant les combattants de l’organisation islamo-terroriste État islamique. Le président Recep Tayyip Erdogan a fait de la prise d’Al Bab, située à 30 km au sud de la frontière de la Turquie, un des objectifs de son intervention. Il veut ensuite poursuivre ses opérations en direction de Manbij (ville récemment reprise aux jihadistes par les milices kurdes), et enfin participer à l’offensive sur Raqqa. Mais ces opérations ne visent pas seulement les jihadistes puisque le communiqué de l’armée turque affirme également que 10 peshmergas ont été « neutralisés » alors qu’ils tentaient de prendre le contrôle de la région de Tal Djidjan…