JUSQU’OÙ ira-t-il dans la démesure voire dans la folie ? Lors de la traditionnelle intervention devant les forces armées, qui a eu lieu, comme chaque année, dans les jardins de l’hôtel de Brienne, à Paris, à la veille du défilé du 14-Juillet, le président de la République, Emmanuel Macron, a tenu un discours hallucinant, alarmiste et anxiogène, diabolisant la Russie, et s’est transformé en véritable chef de guerre. « Jamais, depuis 1945, la liberté n’avait été si menacée », a affirmé à deux reprises le chef de l’Etat, devant un parterre de hauts gradés et de fonctionnaires du ministère des Armées. « Nous replongeons dans des années où l’histoire se fait […]. Nous, Européens, devons désormais assurer notre sécurité nous-mêmes […] », a-t-il ajouté. L’Europe a été « mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l’invasion de l’Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d’incertitude » quant à la pérennité de leur soutien, a exposé l’Elyséen, et « notre Europe se trouve placée à la lisière d’un vaste arc de crises ». « Face à un monde plus brutal, la nation doit être plus forte », a-t-il osé, lui qui ne cesse de démanteler ses défenses immunitaires, organise la submersion migratoire, brade la Nouvelle-Calédonie et veut partager la dissuasion nucléaire avec la Pologne et le Royaume-Uni ! « Pour être libre dans ce monde, il faut être craint ; pour être craint, il faut être puissant », a insisté le locataire de l’Elysée qui pourtant depuis qu’il est aux responsabilités ne fait qu’abaisser notre pays qui a été chassé d’Afrique ces dernières années et qui est la risée de pays et de peuples entiers pour son obsession LGBT que l’on a encore vue lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques l’été dernier. Macron a surtout évoqué « la permanence d’une menace russe, aux frontières de l’Europe […], une menace préparée, organisée, durable, et à laquelle nous devrons être capables de faire face ». Jusqu’à participer activement à la guerre du côté de Kiev et contre Moscou ? Il n’y a pas si longtemps, Macron avait proposé très sérieusement d’envoyer des soldats français combattre en Ukraine contre la Russie. Il n’a jamais renié ni nuancé ses propos. Jusqu’où ira-t-il dans l’irresponsabilité ?
Disons-le tout net, s’engager, d’une manière ou d’une autre, dans une forme de guerre contre la Russie serait une pure folie. Le désastre de 1940 n’a manifestement pas servi de leçon à certains. Un petit rappel des forces en présence n’est sans doute pas inutile. Les forces armées de la Fédération de Russie sont composées de 850 000 militaires actifs et de 250 000 réservistes. La Russie détient un peu plus de 12 400 chars et véhicules blindés, compte 4173 aéronefs et possède 605 navires de guerre dont un porte-avions. En totalisant 6255 ogives nucléaires, elle est le pays avec la plus grande force nucléaire. A titre de comparaison, la France compte 205 000 militaires d’active et s’appuie sur 35 000 réservistes. L’armée française comptabilise 406 chars et véhicules blindés, 1055 aéronefs et 180 navires de guerre dont quatre porte-avions ou porte-aéronefs. Elle compte également 290 ogives nucléaires. Macron peut doper comme il veut le budget de la Défense, la France ne peut pas actuellement rivaliser militairement avec un grand pays comme la Russie.
EN EFFET, alors même que le gouvernement Bayou entend faire 40 milliards d’économie dans le prochain budget soumis cet automne à la représentation nationale et qu’il affirme vouloir rogner un peu partout les dépenses, Macron n’a rien trouvé de mieux que d’annoncer le renforcement de l’effort budgétaire prévu pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026, puis 3 milliards de plus en 2027. « Une actualisation de la loi de programmation militaire » pour 2024-2030 « sera présentée à l’automne », a annoncé de manière martiale le chef de l’Etat. Compte tenu de ces nouvelles hausses, qui s’ajoutent aux augmentations annuelles du budget déjà prévues dans la loi de programmation militaire (LPM), le budget de la défense aura quasi doublé en dix ans, passant de 32,2 milliards d’euros en 2017 à près de 64 milliards en 2027. Cette année-là, la France consacrera à la défense le budget qu’elle prévoyait auparavant d’atteindre en 2029. « Cet effort nouveau, historique et proportionné, il est crédible, il est indispensable, il est juste ce qu’il nous faut, mais vraiment ce qu’il nous faut », a justifié le chef de l’Etat. Voilà des décennies que le budget de la défense a sans cesse été rogné de manière scandaleuse et irresponsable, dans une logique comptable à courte vue, par les gouvernements successifs de gauche comme de “droite”. Il est bien tard aujourd’hui pour agir. Surtout dans un contexte financier très dégradé avec une dette pharaonique et des déficits abyssaux.
Mais rien n’arrête Macron qui se veut chef de guerre contre Poutine après s’être grimé en chef de guerre contre le Covid il y a cinq ans. Pour lui, le financement de cette hausse du budget de la défense n’est en rien une difficulté. Il faut doubler le budget de la défense « quoi qu’il en coûte », comme il avait dit au moment de la crise covidesque. Le président de la République a affirmé qu’il n’était pas question que ce « réarmement passe par l’endettement ». « Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière, il sera donc financé par plus d’activité et plus de production », a-t-il plaidé. Mais il s’est bien gardé de dire comment ce financement pourrait se faire sans creuser les déficits et la dette. Il a rappelé que les dépenses militaires étaient aussi « source de richesse pour notre PIB [produit intérieur brut] », les équipements étant essentiellement acquis auprès d’industriels français. Il a appelé les Français à « consentir à cet effort », « un effort ponctuel de tous pour préserver notre sécurité et notre indépendance ». « Le salut de la patrie (sic ! Il ose tout décidément, lui qui est un européiste et un mondialiste forcené) suppose que nous dépensions plus pour notre défense et que chacun prenne sa part du fardeau », a-t-il jugé de manière péremptoire. Ces ressources supplémentaires doivent, selon lui, aider à « combler nos zones de fragilité » : stocks de munitions, « armes de saturation et armes de précision », drones, « capacités spatiales », ainsi que les « équipements nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées ».
COMME l’écrit fort pertinemment Thomas Joly, le président du Parti de la France, « l’annonce d’un doublement du budget de la Défense aurait pu, en d’autres temps, apparaître comme une mesure salutaire. Oui, notre armée a cruellement besoin de moyens, après des décennies de coupes budgétaires dictées par l’idéologie mondialiste et pacifiste de la classe dirigeante. Mais ici, il ne s’agit pas d’un sursaut patriotique. Il s’agit d’un réflexe atlantiste, fondé sur un fantasme : la soi-disant menace russe. Une pure mise en scène pour justifier des dépenses militaires qui, en réalité, ne font que combler le gouffre abyssal de nos retards. Et avec quel argent, Monsieur Macron ? Vous jurez ne pas vouloir creuser la dette alors qu’elle dépasse déjà les 3.500 milliards d’euros ! Pendant ce temps, vous continuez de subventionner l’invasion migratoire et de maintenir en vie un système de retraites voué à la faillite, fondé sur une solidarité forcée qui plombe le pouvoir d’achat des actifs. Le peuple français n’est pas dupe. Il sait que cet affichage martial cache mal votre impuissance à défendre la vraie France, celle qui souffre, celle qu’on oublie. »
Car, tout en prétendant défendre l’indépendance et la souveraineté nationales, alors même qu’il entend partager la dissuasion nucléaire française avec les autres pays européens, ce qui est là aussi une folie doublée d’une forfaiture, Macron ne ménage pas la dissidence, qu’elle soit réelle ou d’apparence. Tandis qu’on apprenait le 11 juillet que Vincent Reynouard était condamné à six mois de prison, aménageables sous le régime de la semi-liberté, par la XVIIe chambre du tribunal judiciaire de Paris pour contestation publique de l’existence de crimes contre l’humanité pour une vidéo révisionniste datant de plusieurs années et qu’il devra verser 7500 euros en tout de dommages et intérêts à la LICRA, au BNVCA et à l’Observatoire juif de France, parties civiles, le Rassemblement national, pourtant de plus en plus normalisé et soumis au politiquement et à l’historiquement correct, faisait l’objet, le 9 juillet, d’une vaste et spectaculaire perquisition de son siège national à Paris par une vingtaine de policiers de la brigade financière et anti-corruption dirigés par deux juges d’instruction dans le cadre d’une enquête pour un financement présumé illégal de ses campagnes présidentielle et législatives de 2022 et européennes de 2024 (voir la chronique de Robert Spieler), quelques jours seulement après que le Parlement européen eut fait savoir que le RN et ses alliés européens auraient indûment dépensé 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024, ce qui pourrait conduire à de nouvelles mises en examen et à de nouveaux procès potentiellement lourds de conséquences politiques et financières. Preuve que la “dédiabolisation”, qui est une trahison sur le fond tous azimuts, n’empêche ni harcèlement ni tracasserie ni persécution, malgré une plus grande ouverture médiatique, et qu’elle favorise aussi en interne la corruption, la trahison des idées allant généralement de pair avec l’abandon de la probité. […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
La Russie est prenable.
Ils en sont à perdre des T64 et des T55 … ce qui ne nous rajeunit pas.
Et les Russes – comme à peu près tous les Français – sont complètement Macdonalisés:
pour mesurer l’inflation alimentaire, ils regardent le prix du hamburger, pas le prix du bortch.
Je crois que cette guerre contre la Russie est de la pure comédie et n’a que pour but que d’annihiler la population blanche dans un but eschatologique.
Jean-Pierre Azéma est un historien français né le 30 septembre 1937 à Paris où il meurt le 14 juillet 2025, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale en France et figure marquante de la recherche historique.
Élevé par sa grand-mère, Jean-Pierre Azéma connait les privations lors de l’enfance puis l’internat[2]. Il est le fils d’un journaliste célèbre, Jean-Henri Azéma (1913-2000), militant de l’Action française, qui fréquente les écrivains Robert Brasillach et Pierre Drieu la Rochelle[3] puis devient un pilier du régime du Maréchal Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale[4], au service du journal Je suis partout, et une voix de Radio Paris.
Jean-Henri Azéma fuit la France à la Libération, s’engageant dans la Waffen-SS[3], gagnant l’Allemagne puis la Suisse[3], et s’exilant en Argentine[3], condamné par contumace à la prison à perpétuité par la Justice française[3].
Son fils ne le revoit qu’en 1968 en Argentine[5]. « En causant, causant, causant, j’ai mieux compris ce qui avait pu le motiver. Cela a permis des relations plus saines », indique l’historien au magazine L’Histoire en 1988.