La philosophie de l’histoire est cette discipline qui vise à réfléchir sur le sens et les finalités de cette dernière.
Schématiquement, s’opposent deux écoles de pensée:
-l’une qui ne voit à l’histoire aucun sens, fruit du hasard et éternel recommencement,
-l’autre qui lui confère un dessein particulier
Cette première théorie, défendue dans Macbeth de Shakespeare (acte 5 scène 4), voit dans Schopenhauer son plus ardent défenseur et penseur, affirmant que la devise de l’histoire devrait être « Eadem sed aliter » (la même chose mais d’une autre manière).
L’homme qui fait l’histoire, mais ignore l’histoire qu’il fait, serait, selon lui, mu par des motivations intéressées, à courte visée.
A lui, s’oppose l’école théologique qui y voit la réalisation d’une prophétie religieuse. Tout comme autrefois St Thomas d’Aquin réconcilia à ce sujet pensée grecque et chrétienne, le peuple d’Israël semble aujourd’hui réconcilier de force l’Eadem sed aliter de Schopenhauer et une pensée prophétique au service de l’état hébreux, qui voit dans le sens de l’histoire un dessein particulier pour le peuple élu, que ce soit en Terre Sainte ou ailleurs.
Un éternel recommencement
Une fois de plus, Israël repart en guerre contre la Palestine, plus décidée que jamais à rayer de la mappemonde un État qu’il ne reconnaît pas – (tout comme l’Iran, dans un autre registre, ne reconnaît pas Israël, avec les conséquences qu’on lui connaît). Cette constance belliqueuse est renforcée par des convictions religieuses qui définissent ces terres comme « terre promise où coule le lait et le miel » pour le peuple élu, quand y coule le sang du goy palestinien.
Éternel recommencement aussi d’une « blitzkrieg » permise grâce à la bénédiction implicite ou dévoilée d’une communauté internationale composée d’acteurs politiques complices et de citoyens spectateurs apathiques et pacifistes à outrance.
Une visée théologique commune
Acteurs politiques complices d’une mystique commune, d’intérêts capitalistes et mondialistes ouvertement favorables à l’état belligérant, ou mutisme d’une classe politique si éloquente sur la question irakienne il y a peu… tout cela aurait de quoi surprendre.
Qu’il se nomme G.Bush, fervent défenseur de la colonisation israélienne, dont les déclarations ne font montre d’aucune ambiguïté, ou bien Obama, partisan d’une même cause et dernière figure de proue de la Tribune Juive, comme le fut en son temps Nicolas Sarkozy. (Il est à noter s’ailleurs que les déclarations de ce dernier ont été saluées par le congrès Juif européen pour avoir mis en exergue « la responsabilité du Hamas dans les attaques israélienne », rejoint par une Angela Merkel toujours aux abois…)
Tous chantent le même credo, des étoiles plein les yeux.
Face au parti pris ou au silence éloquent des politiques: l’activisme confus de militants de la dernière heure, et de citoyens spectateurs dont le lavage de cerveau a réduit une liberté de pensée à l’état de peau de chagrin. Ces derniers, abrutis par une télévision partisane dont la multiplication des chaînes (intellectuelles) formate chaque jour un peu plus l’esprit, sont réduits à une apathie de rigueur, les yeux rivés sur l’écran, la main ceinturée au verre de Coca Cola (société qui finance l’état d’Israël). Tous ainsi contribuent sciemment ou pas à une visée qui dépasse le petit état d’Israël. Le spectateur, philosophe à ses heures et moralisateur à toute heure résume sa (non) pensée à la régurgitation indigeste du bulletin d’information télévisée, ou à la propagande enseignée à la chaire de l’éducation nationale, nouveau catéchisme de la République laïque, usine à décérébrés et émasculés.
« On ne détruit que ce que l’on remplace »
Saint Bernard disait: On ne détruit que ce que l’on remplace… La condamnation du catholicisme depuis la révolution française a en effet permis l’apparition de nouveaux dogmes, d’une nouvelle religion d’état, assise sur des mythes fondateurs incontestables, appris en cours dès le plus jeune âge, et relayés par des célébrants d’un genre nouveau (politiques, journalistes, stars, capitalistes, …mondialistes), par des lieux de pèlerinages, passages obligés des écoliers (voyages souvent financés par la communauté européenne), par des objets déclinaisons du veau d’or, par des Saints dont le fait même d’évoquer le nom (comme dans la religion juive où le nom de Dieu n’est pas prononcé) rend certaines lèvres a priori condamnables.
Cette nouvelle mystique rend ainsi inattaquable celui qui est élevé au rang de martyre. Aussi, la complicité des politiques, l’endoctrinement du citoyen, rend intouchable ceux en qui ils ne voient que la victime de la Shoah et non le peuple « sûr de lui et dominateur » tel que le décrivait Charles De Gaulle.
Ce non sens n’est autre que le fait de la rencontre d’une pensée unique avec une pensée inique (Larousse: inique = injuste, exemple: occuper iniquement des terres), qui laisse libre court à l’extermination des palestiniens.
Cette confusion est particulièrement symptomatique chez les communistes, ou du moins, encartés comme tel, soit, militants fossilisés qui n’ont pas vu chez le capitaliste mondialiste d’aujourd’hui le communiste internationaliste d’hier, à l’exemple de l’entourage de la Maison Blanche, Wood Stock en cravatés. Confusion d’anti-cléricaux (en réalité anti-catholiques nourris aux mamelles de la détestation de soi, de son pays, de sa culture), intégrant des manifestations pro palestiniennes conduites aux cris de Allah Akbar (Dieu est grand), et terminant le cortège autour des tapis de prière et de l’Imam célébrant. Ce contresens caricatural et risible de militants dont la caractéristique principale n’est plus l’utopie mais l’incohérence, est cependant généralisée chez ces mêmes qui voient dans les croisades israélo américaines un bienfait pour l’humanité et dans leurs morts civils des dégâts collatéraux…confusion donc pour la non pensance et l’aveugle attendant que la vérité ne lui crève les yeux.
Se confrontent donc en ce seul problème idéologie et doctrine, mondialisme et nationalisme, pensée unique et pensée condamnable… mettant l’homme digne de ce nom face à un choix.
Si en Israël se divise l’homme, en elle se rejoint la philosophie de l’histoire, celle de Schopenhauer et celle de Moïse: celle d’un éternel recommencement au service d’une visée prophétique érigée au rang d’idéologie internationaliste. Cette philosophie laisse au ban de celle-ci la pensée d’un Saint Thomas d’Aquin dont la finalité immuable connaît la nuance dans le libre arbitre, liberté de choisir, liberté de croire…comme autrefois l’ont fait Jeanne d’Arc, Sainte Geneviève, Saint Martin, Saint Bernard (sans ignorer l’amour des siens pour l’amour de l’autre), Clovis, Charlemagne, …et qui demain…