Le 16 septembre 2021, l’Australie dénonçait le partenariat qu’elle avait conclu en 2016 avec la France en vue de la construction de sous-marins à propulsion classique, pour conclure un accord avec les Anglo-saxons en vue de la livraison de sous-marins nucléaires. Cela, à la plus grande surprise du gouvernement Macron qui, nous dit-on, n’avait rien vu venir, ce qui ne peut manquer de poser la question de la fiabilité des services de renseignements français, à moins que ce ne soit l’effet d’un aveuglement du pouvoir.
Mais n’épiloguons pas sur l’aspect moral ou immoral de l’acte australien, ni sur la colère légitime que cela suscite et abordons la signification de l’événement.
Ce n’est pas la première fois que « nos amis » Anglo-saxons, Britanniques et/ou Américains, taillent des croupières à la France et se comportent en félons. Sans remonter bien loin, rappelons ainsi la dénonciation par la Pologne en octobre 2016 d’un contrat portant sur la livraison de 50 hélicoptères Caracal au profit des Black Hawk américains. En juin 2021, la Suisse avait préféré signer un contrat pour l’achat de trente-six F-35, l’avion de combat américain, plutôt que des Rafale. Une décision similaire avait été prise par la Belgique en 2018.
Lorsque l’on se souvient de la satisfaction béate de la classe politique régimiste voyant Biden élu contre Trump qui disait aux Européens de se prendre en charge, nous ne pouvons que sourire ou nous indigner de sa crédulité, de sa médiocrité certaine, surtout lorsque l’on sait que les démocrates n’ont jamais eu beaucoup de considération pour la France, notamment F.D. Roosevelt. Tout Français doit être conscient qu’il existe un tropisme anglo-saxon et si nous ne devons pas considérer les anglo-saxons comme des ennemis, nous ne devons pas pour autant les penser comme des amis, et cela d’autant plus que le monde anglo-saxon est nativement incommensurable avec la culture française.
Rappelons cette vérité : les nations n’ont pas d’amis, elles n’ont que des intérêts. Si la participation de la France à l’OTAN se comprenait au temps de la guerre froide, elle n’a plus lieu d’être depuis 1991, tout autant que l’existence de cette organisation. Appartenir à l’OTAN signifie ipso facto une inféodation au pouvoir de Washington et des intérêts qu’il défend et promeut. De Gaulle avait eu ce mérite de retirer la France de l’organisation militaire intégrée de l’OTAN. Il a fallu que l’escroc politicien Sarkozy l’y fasse rentrer.
L’actuelle affaire montre, si besoin en était, qu’il faut en sortir. Pour peu que la volonté existe, un gouvernement français a (encore) les moyens de le décider. La France est actuellement, entre la Russie et les Etats-Unis, le seul pays qui maîtrise les industries de souveraineté (énergétiques avec le nucléaire, l’extraction de pétrole, l’aéronautique et le spatial, les communications). Forte de ces moyens, et tirant la leçon de cette affaire australienne, la France doit simultanément se tourner vers la Russie et rechercher les conditions de l’établissement d’un partenariat économique et stratégique, renouant avec une coopération séculaire nourrie d’affinités culturelles profondes. Elle doit en même temps relancer son activité diplomatique et renforcer ou établir des partenariats avec d’autres Etats, exploitant les conjonctions d’intérêts du moment : l’établissement de rapports de forces favorables doit être une préoccupation première de tout pouvoir.
Quant à ceux qui tablent sur une défense européenne, qu’ils observent la réalité : dans cette affaire, la France n’a reçu aucun soutien véritable de ses voisins, ni de cette U.E. que d’aucuns voudraient transformer en Etat fédéral. Et nos voisins d’outre-Rhin n’ont pas pleuré sur nos malheurs, eux qui avaient perdu contre nous le contrat australien et qui, à l’instant de notre déconvenue, concluaient un accord spatial avec Canberra. C’est de bonne guerre dans la mesure où la compétition commerciale est impitoyable : mais le fait est que l’Europe puissance n’est pas pour demain !
Evidemment, ne sous-estimons pas le coup de tonnerre que cela engendrera dans le marigot occidental et en France même où les stipendiés de l’atlantisme sont nombreux. La réussite d’une telle politique nécessite certes un pouvoir volontaire mais sachant agir avec un inévitable pragmatisme diplomatique et politique, mais aussi le rétablissement de nos industries depuis trop longtemps délibérément et crapuleusement détruites, la maîtrise de nos approvisionnements. Cela commence par la restauration d’un enseignement sérieux et efficace afin de former les cerveaux et la main d’œuvre appropriés. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. La Turquie d’Erdogan montre ce qu’il est possible de faire avec une puissance bien moindre que la France.
Poursuivons. Cette malencontreuse affaire n’aurait certainement pas eu lieu, en tout cas, pas de cette manière, si la France était dirigée par des personnages respectables et un pouvoir qui le soit tout autant. Comment faire confiance à leur République lorsque, sur injonction de Washington, un Hollande a annulé unilatéralement la livraison des navires Mistral à la Russie ? Comment accorder quelque crédit à la puissance française lorsque tout est organisé, ficelé, de telle manière que la Nouvelle Calédonie soit séparée de la France, comme le montrent les référendums successifs organisés jusqu’à ce, qu’enfin, sorte des urnes un vote favorable à l’indépendance ? Comment respecter un pays qui passe son temps à faire repentance de son histoire, à se laisser envahir, à brader son industrie comme dans le cas d’Alstom avec General Electric, et à donner des leçons de morale au monde alors qu’il n’en n’a plus lui-même ? Comment penser que la France a une quelconque velléité de puissance lorsque les voix se multiplient pour qu’elle partage son siège au Conseil de sécurité de l’ONU avec les pays de l’U.E. «au-delà de 2030», comme l’a suggéré le député macroniste Roland Lescure, le 29 septembre 2021 ?
Les dénégations élyséennes à ce sujet ne suffisent pas, lorsque l’on observe tous les grands serments trahis depuis la fondation de la Ve République, née sous les auspices de l’ambigu « je vous ai compris » de mai 1958, et continués par les propos macronistes tel celui qui nous assurait que jamais il n’y aurait de « pass sanitaire » obligatoire avant de l’instaurer sournoisement.
Comment donc une majorité de Français peut-elle plus longtemps accepter de subir un tel pouvoir, déconsidéré à l’étranger, dont les hommes d’Etat sérieux rient sous cape, qui nous conduit à l’abîme mais qui, à l’instar des lâches, use sans vergogne de violence sur ses opposants, Gilets Jaunes et anti pass sanitaires, tandis qu’il recherche les moyens de bloquer les propos dits complotistes, autrement dit censurer ses opposants comme le montre la création de la commission « Les Lumières à l’ère numérique » le 29 septembre 2021 ?
Bien sûr, nous savons que nombre de nos concitoyens sont abrutis par la sidération médiatique quotidienne et la peur covidienne distillée à l’envi depuis plus d’un an-et-demi. Bien sûr, nous savons qu’ils ont encore trop à perdre pour se lever en masse.
Mais cela ne les excuse pas. Ils ont les dirigeants actuels parce qu’au fond d‘eux-mêmes, ils les veulent, ou s’en accommodent. Dans la campagne présidentielle en cours, sauf séisme imprévisible mettant à bas le régime, aucun des candidats mis en avant par la médiacratie ne renversera le cours délétère des événements qui ruinent chaque jour un peu plus notre pays. Comment, d’ailleurs, un Zemmour, quels que soient les contenus racoleurs de ses discours, peut-il « renverser la vapeur », alors qu’il est financé en définitive par les Rothschild qui comptent parmi les stratèges de l’anti-France ?
Pourtant, répétons-le inlassablement : le (dés)ordre actuel, parce qu’antinaturel, ne peut perdurer. Il y a aura inéluctablement rupture. Et la saisie de celle-ci pour rétablir la France et la civilisation ne sera possible que parce qu’à travers toutes ces tribulations, des hommes auront gardé l’espérance, inaccessibles à quelque découragement que ce soit. Soyons-en le fer de lance.
SOMMAIRE :
- Jusqu’à quand allon-nous supporter un régime ridiculisé ? (MILITANT)
- Crise franco-australienne et géopolitique (Albert FOEHR)
- McKinsey et bien commun de la nation (André GANDILLON)
- Une Allemagne en perdition écologiste (Emile MALLIEN)
- Du Fact cheking à la censure (Maurice GUFFROY)
- Qu’est-ce que le fascisme ? (Amblard de GUERRY)
- Le Poil à gratter
Analyse intéressante, en premier lieu, pour ceux qui se sentent blessés dans leur orgueil national, par ces affaires de « gros sous » qui capotent à l’anglaise. Je me doute qu’elles laissent froides, les personnes, qui comme moi, sont dans la survie et l’esclavage du quotidien et des lendemains. Peu importe qui b… qui, on voudrait pouvoir se loger, manger sainement, se soigner, vivre, quoi !!