Les prétendants à la Commission européenne sont interrogés à partir de ce lundi par les eurodéputés. Le système européiste ne permet pas aux eurodéputés d’invalider un candidat de l’organisme qui sert d’exécutif à l’Union “européenne”. Le vote des eurodéputés se fait pour l’ensemble de la Commission. Ces discussions sont largement inutiles ; elles n’ont permis essentiellement qu’une seule fois à ce qu’un commissaire soit évincé : il s’agissait à l’époque de l’italien Rocco Buttiglione. Il avait été victime d’une campagne de haine orchestrée par le lobby des pédérastes après avoir rappelé des vérités essentielles.
Mais en réalité, sauf coup d’éclat de l’extrême gauche comme contre Rocco Buttiglione, la commission devrait être validée dans sa totalité : chaque nomination a fait l’objet d’un compromis entre les principaux groupes de députés, des marxistes aux ultralibéraux.
Ainsi, le très contesté Pierre Moscovici, qui n’a à présenter qu’un bilan désastreux, sera accepté suite aux transactions entre les gouvernements français et allemands et les compromissions entre la gauche et les libéraux-conservateurs au niveau européen. Ce sera le cas également de Jonathan Hill, futur commissaire à la Stabilité financière, aux services financiers et à l’union des marchés. Considéré comme un agent de la City, il avait beaucoup décrié pour son inexpérience.
C’est le cas également de la vice-présidente du Parlement européen Corina Cretu, proposée à la politique régionale. Cette économiste avait abandonné son métier à la chute de la dictature communiste. Après une courte carrière de journaliste, elle s’était lancée en politique dans le sillage des anciens apparatchiks recyclés par la « démocratie ». Un pirate informatique avait révélé une liaison avec le criminel de guerre étasunien Colin Powell en publiant leur correspondance très passionnée. L’ancien général de la Securitate Ion Mihai Pacepa avait ensuite affirmé qu’elle agissait alors pour le compte du KGB.
L’extrême droite, nombreuse depuis les dernières élections, ne devrait pas être en mesure d’influencer les choix des commissaires. L’extrême gauche au contraire, par ses liens avec la gauche, pourrait parvenir à faire censurer la candidature l’un des candidats les plus marqués à droite, comme Karmenu Vella (candidat de Malte à la Pêche) ou Miguel Arias Cañete (candidat espagnol pour le Climat et de l’Énergie). Les marxistes réclament surtout la tête du Hongrois Tibor Navracsics, annoncé à l’Éducation et la Citoyenneté, coupable d’être le candidat des autorités hongroises, beaucoup trop conservatrices aux yeux des extrémistes.
Mais un vote négatif pourrait entraîner des représailles – même si la lâcheté des libéraux-conservateurs les avait conduits à ne pas réagir lors de l’affaire Buttiglione. L’eurodéputée Françoise Grossetête a bien résumé la bassesse des pratiques qui précédent la validation de la Commission, entre corruption, marchandages et chantages :
« Mais on l’a prévenu [Pierre Moscovici] : si ses petits amis socialistes s’amusent à fusiller l’un des nôtres, “vous serez la première cible”! Il en est conscient »
a-t-elle déclaré après une discussion avec Pierre Moscovici.
« Entre sociaux-démocrates et PPE, on va se tenir par la barbichette. […] Mais il n’y aura pas un mort, il y en aura zéro ou deux »
confirme l’eurotraître Alain Lamassoure.