Le 6 février 1945, leur République commettait le plus ignoble des crimes : l’assassinat d’un poète. Contrairement à certains apatrides exciteurs de guerre qui sortaient de la guerre plus riches que jamais, contrairement aux tueurs communistes qui, aux ordres de Moscou, massacraient des familles entières dans le Limousin ou dans le Dauphiné, contrairement à leurs officiers supérieurs perpétrant des crimes de guerre après la capitulation de l’Europe, Robert Brasillach n’avait jamais lutté que pour la France unie et fraternelle, sans haine, ni esprit de vengeance.
Ce brillant élève né à Perpignan part à Paris au milieu des années 1920 achever ses études. Après l’école normale supérieure, il devient journaliste et écrivain. Il participe aux meilleurs journaux de cet entre-deux-guerres, notamment à l’Action française. Passionné par l’art, il y tient les rubriques théâtrales ou littéraires. Son premier roman est publié en 1932 : Le Voleur d’étincelles, un an après Présence de Virgile. Jusqu’au déclenchement de la guerre, il alterne œuvres historiques et littéraires (Le Procès de Jeanne d’Arc, Portraits, Pierre Corneille), ouvrages journalistes et politiques (Les Cadets de l’Alcazar, Léon Degrelle et l’Avenir de Rex, Histoire de la Guerre d’Espagne), romans (L’Enfant de la Nuit, Le Marchand d’oiseaux) et la première Histoire du cinéma (avec Maurice Bardèche) ou des livres à mi-chemin de tout cela comme l’un des ses meilleurs livres : Les Sept couleurs.
Même s’il conserva toujours le même amour filial pour Charles Maurras, il se détache peu à peu de l’école maurrassienne (partageant le même parcours que Lucien Rebatet), comme les révolutionnaires activistes par ailleurs (Joseph Darnand, Eugène Deloncle) pour incarner cet introuvable fascisme français. Il est séduit par le « fascisme immense et rouge », le « fascisme étoilé et rayonnant » qui a su réveiller la jeunesse allemande, espagnole, italienne, et au-delà, qui est parvenu à construire et mettre en œuvre un projet de société qu’il appelle de ses vœux en France, qui combattrait les forces de la bourgeoisie égoïste et matérialiste comme celles de la vieille république maçonnique décadente.
Avec l’élite de la jeunesse intellectuelle nationaliste il rejoint Je suis partout, où il défendra, avec Pierre-Antoine Cousteau, Rebatet, Pierre Drieu La Rochelle, Alain Laubreaux, un nationalisme radical et intransigeant. Ils seront les derniers Français à tenter de sauver la paix en 1939, contre les manœuvres criminelles juives, anglaises ou maçonniques.
Robert Brasillach accueille la fondation du régime de Vichy avec une grande espérance. Libéré de sa prison allemande, il reprend son activité de journaliste et d’écrivain. Il publie ses mémoires dans Notre Avant-Guerre (1941) – « On n’a pas coutume d’écrire ses mémoires à trente ans » y écrit-il en incipit –, l’un des témoignages les plus éclairants sur cette période clé de l’histoire de France. S’il ne perd jamais sa joie de vivre, lui qui incarne la jeunesse, il se désole de voir l’Europe s’entredéchirer, de voir, sur le sol français, les « ennemis fraternels » s’entretuer pour le compte des politiciens et des banquiers réfugiés à Londres, Washington et Alger. Fidèle aux idées qui ont toujours été les siennes, refusant de mentir à ses lecteurs sur la situation militaire ou politique en France et en Europe, il quitte Je suis partout en 1943, et poursuit son travail à L’Écho de France, La Chronique de Paris, et Révolution nationale.
Lors de l’invasion de l’Europe par les armées anglo-américaines qui multiplient les viols sur les Françaises et les crimes en assassinant des dizaines de milliers de Français dans des bombardements, ramenant dans leurs fourgons tous les politiciens responsables de la défaite de 1940, il refuse de quitter la France et les siens. Arrêté en août 1944 à Paris, il est condamné à mort quelques mois plus tard après une parodie de procès.
Avec un courage qui force l’admiration de tous, il poursuit ses travaux entre les quatre murs de sa prison, les fers aux pieds, sur de petits bouts de papier. Il produit ses poèmes les plus pathétiques, qui ont été réunis après sa mort sous le titre des Poèmes de Fresnes.
Ils s’achèvent par un dernier texte en prose : « La mort en face ». L’un de ses derniers textes s’intitule « Aux morts de février », et rend hommage aux 17 Français assassinés par la République onze ans plus tôt, le 6 février 1934 :
Les derniers coups de feu continuent de briller
Dans le jour indistinct où sont tombés les nôtres.
Sur onze ans de retard, serai-je donc des vôtres ?
Je pense à vous ce soir, ô morts de Février.
Pour aller plus loin :
Robert Brasillach 31 mars 1909 – 6 février 1945
Robert Brasillach : un héros nationaliste
Les derniers instants de Robert Brasillach avant son assassinat, décrits par Me Jacques Isorni
Récit de l’exécution de Robert Brasillach par Me Jacques Isorni