Le 11 février 2014, deux jours avant le début du carnaval de Nice, la police a arrêté à Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes, Ibrahim Boudina. Cet Algérien de 23 ans fréquentait assidûment la « mosquée al-Medina » de Cannes, où il a rencontré d’autres islamistes et commençait à préparer son départ pour la Syrie, où il partira avec Abdelkader Tibla, l’un de ses amis. Ils sont accusés d’avoir appartenu à une petite cellule terroriste dite « Cannes-Torcy ». Elle a été démantelée avant d’avoir pu commettre de véritables attaques, ne s’en prenant qu’à d’autres intérêts étrangers en France. Les deux amis fréquentaient l’un des membres identifiés de la cellule, l’Africain Jérémie ‘Anas’ Louis-Sidney. Ce dernier est mort en 2012 à Strasbourg lors d’une fusillade avec la police. Les deux amis avaient achevé leur fanatisation lors d’un séjour en Égypte et étaient revenus déterminés à partir rejoindre les rangs des égorgeurs en Syrie.
« Une goutte de sang versé là-bas t’enlèvera tous tes péchés, c’est écrit dans le Coran. Des imams disent qu’en temps de guerre comme maintenant, le djihad passe avant le pèlerinage »
a précisé un témoin qui connaissait Ibrahim Boudina, évoquant les messages diffusés par les islamistes à Cannes.
Après plusieurs mois dans les rangs des terroristes, d’abord ceux du Front al-Nosra puis au sein de l’État islamique, les deux hommes, rejoints entre temps par un troisième individu, Rached Riahi, tentent de rentrer en France. Abdelkader Tibla est intercepté en Italie, mais Ibrahim Boudina parvient à rentrer en France sans être arrêté. Il s’installe dans un studio appartenant à son père dans une résidence bourgeoise, le Surcouf et, selon les enquêteurs, prépare des attentats.
Lors de son arrestation, les policiers découvrent une arme de poing cachée dans un local technique ainsi que trois canettes de soda remplies d’un puissant explosif ; l’un des engins est entouré de clous. L’explosif retrouvé est celui utilisé lors des attentats de Boston, par Richard Reid ou encore par le FNAR de Frédéric Rabiller contre les radars de racket automatiques.
Selon une note de la DCRI, d’autres attentats ont été déjoués ces derniers mois : à Lille l’islamiste Lyes Darani avait été arrêté il y a un an alors qu’il préparait un attentat contre des intérêts chiites après un séjour en Syrie. En juillet dernier, un islamiste membre de l’État islamique a été arrêté en région parisienne alors qu’il préparait également une attaque suicide.