C’est la polémique de l’anti-France du jour. Le Petit Journal catalan a publié, à l’occasion du dixième anniversaire des émeutes qui avaient secoué Perpignan, opposant colons maghrébins et occupants gitans, un numéro spécial. En « une », le journal s’interroge :
« Dix ans après les émeutes. À quoi servent les Gitans de Perpignan ? »
Comme souvent, poser la question, c’est y répondre.
Sans apporter aucune réponse sur le fond, des représentants associatifs de Gitans et de nombreux médiats complices dénoncent aujourd’hui le journal, pourtant paru… il y a une semaine.
« Je sors du commissariat où j’ai déposé plainte contre le journal pour discrimination. On dit que les Gitans ne servent à rien, qu’ils ne veulent pas s’intégrer, travailler, mais il ne faut pas oublier qu’on est Français [sic], on n’a pas à s’intégrer, c’est notre pays [rigoureusement sic] »,
a osé Joseph Saadna, d’un obscur Comité d’animation de la Place du Puig.
« On est Français [sic], comme vous, comme n’importe qui [re-sic] »,
a renchéri Jean-David Rey, qui dirige lui l’association Gitans de France.
« Nous faisons confiance aux institutions pour que ce torchon soit retiré de la vente au plus vite ! »
a de son côté affirmé un extrémiste de gauche, « journaliste » dans ce journal et qui prétend n’avoir pas participé à la rédaction de ce numéro. Depuis plusieurs semaines, les journalistes s’opposent aux propriétaires du journal, au prétexte, notamment de n’être pas payés.
La polémique intervient à point pour faire oublier les émeutes. Elles s’étaient produites à partir de l’assassinat par un gang de Gitans d’un Arabe le 22 mai. Durant une semaine, plusieurs dizaines de commerces avaient été attaqués, pillés ou dégradés, des affrontements s’étaient produits dans la rue, une cinquantaine de voitures avaient été incendiées, il y avait eu plusieurs blessés et des dizaines d’arrestations. Aucun changement majeur n’est intervenu depuis.