Des ouvriers travaillant sur le chantier de construction d’un lycée à Marseille (XIIIe arrondissement) ont mis à jour avec une pelleteuse des cartons où se trouvaient trois détonateurs militaires et deux pains d’explosifs. Le lendemain, les travailleurs ont découvert une trentaine de munitions de 9 mm. Les faits se sont produits jeudi et vendredi dans un arrondissement de la ville particulièrement touché par l’invasion et abandonné par la République.
En juillet dernier, un commando avait réussi à pénétrer dans un site militaire à Miramas, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Marseille, volant environ 170 détonateurs et une dizaine de pains de plastic de 250 grammes, ainsi qu’une quarantaine de grenades et une soixantaine de bouchons allumeurs. Le 4e régiment de matériel de l’armée de terre (RMAT) était laissé quasiment sans surveillance quelques mois après les attentats de janvier et après les attaques de Saint-Quentin-Fallavier et Villejuif. Ni le ministre de l’Intérieur ni celui de la Défense n’avaient démissionné après cette défaillance criminelle.
Quelques jours après ce vol, le 14 juillet, jour de la fête républicaine, un double attentat était perpétré contre un site pétrochimique de LyondellBasel à Berre-l’Étang, dans le même secteur. Deux cuves avaient été endommagées par des explosions provoquant de violents incendies. Un troisième dispositif n’avait pas explosé.
Quelques heures plus tard, Ségolène Royal avait prétendu que la piste de l’acte terroriste n’était pas privilégiée. Deux semaines plus tard, une information judiciaire a été ouverte non pas au pôle antiterroriste de Paris, mais au tribunal d’Aix-en-Provence pour destruction, dégradation ou détérioration par les faits d’une substance explosive, d’un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes et détention et transport de substances ou produits incendiaires ou explosifs.
Les autorités n’ont fait part d’aucune avancée dans cette enquête.
La France abrite 1 171 sites classés « Seveso », lieux abritant des matières dangereuses, pétrochimiques notamment. Depuis les attaques de Paris et Saint-Denis le 13 novembre, les autorités ont évoqué de possibles futures attaques chimiques. Ce n’est que par chance que la France ne déplore pas de nombreux morts à cause de la défaillance de la République : outre les attentats de Berre-l’Étang, un islamiste a conduit à Saint-Quentin-Fallavier une attaque contre une installation pétrochimique en milieu d’années également.