Bagneux : Sohiba raconte la nuit où Mimoune, son mari, a essayé de l’égorger
« Je t’avais dit qu’un jour j’allais me venger. » Cette phrase, Sohiba l’a entendue alors que la lame du couteau entaillait sa gorge. A la barre de la cour d’assises des Hauts-de-Seine, mardi, elle déroule les interminables minutes de la nuit du 5 au 6 octobre 2014, lorsque son mari a surgi dans la chambre de leur appartement, à Bagneux, pour lui trancher la gorge. Et ainsi la punir d’une infidélité supposée, une « tromperie » qu’il s’est imaginée jusqu’à devenir irrationnellement jaloux.
Dans le box, Mimoune semble impassible, écoute sans réagir le récit de celle qu’il a épousée il y a seize ans. « Vers 2 ou 3 heures du matin, j’ai senti quelqu’un me tirer les cheveux par-derrière. J’ai reconnu sa voix quand il a dit qu’il avait promis de se venger. Le temps de comprendre ce qu’il m’arrivait, dès que j’ai senti le couteau sur ma gorge, j’ai réagi et je me suis retrouvée de l’autre côté du lit. Il me tenait toujours par les cheveux, on s’est retrouvé par terre. Il ne lâchait pas, il voulait faire ce qu’il avait à faire : me tuer. »
Réveillé par les cris, l’aîné des enfants, 13 ans, a appelé lui-même Police secours tandis que les voisins accouraient. Parmi eux, Moussa, le voisin direct, s’est précipité dans l’appartement. « J’ai vu Madame apparaître ensanglantée. Monsieur, lui, il est sorti de l’appartement calmement », relate cet homme d’une soixantaine d’années à la barre. Comme tous dans l’immeuble de la rue Abraham-Lincoln, Moussa connaît les « scènes de ménage » du couple et surtout la violence de Mimoune à l’encontre de son épouse. Condamné à plusieurs reprises pour l’avoir frappée et s’en être pris aux enfants, Mimoune ne devait pas se trouver dans le logement familial.
Le verdict sera rendu cette semaine.