La liberté déjà toute relative sur la Toile, c’est fini. Le 31 mai les quatre géants du Web, Twitter, Facebook, Microsoft et Youtube ont signé un « code de conduite » avec la Commission européenne pour mieux lutter contre les « contenus racistes, antisémites, homophobes ou anti-musulmans » et autres « messages d’appels à la haine ou à la violence » sur Internet. Chose absolument hallucinante, ce « code de conduite » repose sur un réseau de « rapporteurs de confiance » c’est-à-dire de délateurs professionnels et zélés : les associations dites antiracistes et anti-homophobes. Il s’agit très explicitement de la LICRA, de SOS-Racisme et de SOS-Homophobie et de leurs homologues étrangères. Les outils de signalement de contenus illicites existaient déjà sur Internet mais cette fois-ci on s’assure de la participation active et militante des quatre géants américains du Web et on institutionnalise, on officialise la LICRA, SOS-Racisme et les associations homosexualistes comme des délateurs dûment mandatés. Tous les signalements opérés par ces officines permettront de supprimer les messages politiquement, moralement, religieusement ou historiquement incorrects, de bloquer l’accès à un compte et de diligenter des poursuites judiciaires contre l’auteur des messages ainsi signalés. Ces associations dites antiracistes et anti-homophobes deviennent véritablement le bras armé de la modération des contenus prétendument haineux sur Internet, puisqu’il est demandé qu’une « grande partie des signalements de contenus incitant à la violence et aux comportements haineux proviennent d’experts », et non des utilisateurs eux-mêmes, « notamment au moyen de partenariats avec des OSC (organisations spécialisées de la société civile) ». Ces dernières, dont la liste sera établie en lien avec les Etats membres et la Commission de Bruxelles, seront formées spécifiquement à ce rôle par Facebook, Twitter, Microsoft et Youtube.
L’accord signé le 31 mai prévoit également que ces associations — comme la LICRA — soient “soutenues” — c’est à-dire financées de manière évidemment obligatoire — par les entreprises, sauf à perdre des marchés et à subir des sanctions de Bruxelles, « en tenant dûment compte de la nécessité de préserver leur indépendance et leur crédibilité (sic !) ». Twitter, Facebook, Microsoft et YouTube s’engagent en effet à former des personnels spécifiques de la LICRA, de SOS-Racisme et assimilés pour « que la majorité des signalements valides puissent être examinés en moins de 24 heures ». S’ils confirment que le contenu est une incitation à la haine ou à la violence, ils devront supprimer ou bloquer l’accès, ce qu’ils faisaient parfois déjà en théorie, mais pas toujours en pratique. Les messages, photos ou vidéos signalés par ces délateurs patentés ne seront pas automatiquement supprimés, mais ils seront mis sur le dessus de la pile, et regardés avec bienveillance par les géants du Web. Les ligues de vertu prétendument antiracistes devront aussi avoir accès à « des informations claires sur leurs règles et lignes directrices internes ». Le mois dernier, trois associations françaises (SOS Racisme, l’UEJF et SOS Homophobie) ont demandé en justice à Youtube, Twitter et Facebook de communiquer des informations sur leurs méthodes de modération, après une campagne de testing qui a révélé selon ces officines « la permanence de nombreux messages haineux pourtant signalés », c’est-à-dire en réalité des messages ne correspondant pas à leur vision du monde. Par ailleurs, il est demandé aux géants du web qu’ils « utilisent davantage leur capacité d’atteindre les utilisateurs pour aider les OSC à mener des campagnes efficaces de contre-discours ». La liberté déjà très surveillée sur Internet risque donc de se réduire comme peau de chagrin. Après celui d’Hervé Ryssen il y a quelques mois, c’est au tour du compte Twitter d’Henry de Lesquen d’avoir été suspendu dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 mai. Pour un responsable politique c’est une première en France car Lesquen est candidat à la présidentielle de 2017 mais aussi patron de Radio Courtoisie et du Carrefour de l’Horloge. Il fait déjà l’objet de plusieurs poursuites pour incitation à la haine raciale et contestation de crimes contre l’humanité car sa liberté de ton sur tous les sujets choque la LICRA d’Alain Jakubowicz qui a multiplié les pressions sur Twitter pour obtenir la suspension de son compte. Or, on le sait, il est très difficile de résister à la LICRA. Twitter a donc cédé. De la même manière, Vincent Reynouard est poursuivi à nouveau par la LICRA pour plusieurs vidéos à caractère révisionniste.
Suite de l’éditorial de Jérôme Bourbon dans le Rivarol du 9 juin 2016
Une application permet d’aider à détecter les « coincidences » entre personnes impliquées dans les sphères politico-médiatiques a partir du symbole (((echo))).
https://www.letemps.ch/monde/2016/06/07/google-bannit-application-traque-noms-juifs