Si la Guerre Froide a fait peser durant près de 50 ans sur le quotidien des peuples d’Europe les craintes d’un nouveau conflit mondial ouvert, rien ne s’est finalement déclenché. Les affrontements armés ont eu lieu sur des théâtres d’opérations extérieurs comme au Vietnam, en Afrique, à Cuba (avec la crise des fusées) avant de s’arrêter avec l’effondrement de l’URSS en 1991.
Si certains ont alors cru à la fin de l’histoire, autrement dit à la victoire universelle du modèle libéral états-unien pour une assez longue période, les rapports de force ont évolué assez rapidement vers l’établissement d’un ordre multipolaire, réalité que les Etats-Unis acceptent mal, eux qui dominaient sans partage le monde en 1991.
Après l’agression illégale de la Serbie en 1999 et l’installation de la base de Bondsteel dans l’artificiel Etat du Kosovo, l’élection en 2001 de Georges W. Bush et de son équipe de néo conservateurs a sonné le réveil d’un monde belliciste car les Etats-Unis ont entrepris de freiner leur déclin relatif en multipliant les foyers de tension et de chaos dans le monde, suivant les recommandations de Z. Brezinski dans son livre « Le Grand échiquier ». Ce dernier reprend la doctrine de Mac Kinder qui préconise de dominer le centre du continent eurasiatique – le heartland – avec la réduction de la Russie à l’état de puissance locale. La projection des forces américaines en Afghanistan à la suite des attentats mal éclaircis du 11 septembre 2001, puis l’invasion de l’Irak sous un prétexte mensonger, seront suivies d’une politique visant à étouffer la puissance russe, relevée par Vladimir Poutine. Rappelons les « révolutions de couleur » réussies ou avortées comme en Biélorussie, la « révolution de Maïdan » à Kiev en 2014. Actuellement, les provocations de l’Otan ne cessent pas : installation d’un système de défense balistique tourné vers la Russie, sanctions économiques au motif fallacieux que la Russie a récupéré la Crimée, mises en scène accusatoires comme l’affaire Skripal, multiplication de manœuvres militaires, comme en juin 2018 avec les exercices « Saber strike » (coup de sabre) organisés à proximité de l’enclave de Kaliningrad/ Königsberg).
Or, ne tombant pas dans le piège de réactions épidermiques, Vladimir Poutine a la sagesse de manœuvrer, d’esquiver, déjouant les plans de ses agresseurs. C’est à cette intelligence que nous devons actuellement à l’Europe de ne pas avoir sombré dans un conflit majeur.
Cependant, en Occident, trop de responsables politiques réagissent non pas en hommes d’Etat mais en idéologues. Or un idéologue est dangereux car il poursuit de manière autiste le but qu’il s’est fixé et tente de l’atteindre quel qu’en soit le prix. Si Obama a su temporiser, si D. Trump est enclin à calmer le jeu avec Moscou, l’Etat profond états-unien comporte nombre d’éléments bellicistes et perclus d’idéologie suprématiste mondialiste.
Le Proche-Orient est une autre poudrière pouvant embraser la planète. Les sionistes sont prêt à tout pour se maintenir en Palestine, y compris en mettant la région et au-delà à feu et à sang. La tension permanente qu’ils entretiennent avec l’Iran peut à tout moment déclencher un conflit majeur. L’inféodation globale de l’Occident au judaïsme politique conduit ses dirigeants à une indulgence coupable envers l’Israël qui se croit ainsi autorisé à disposer d’une trop grande latitude d’action.
Nous pouvons, à ce stade de la recension de possibilités de conflits, mentionner la zone de l’Asie extrême et de la zone pacifique. Il y a certes la question coréenne, pendante depuis 1945. Mais les tensions entre les Etats-Unis et la Chine s’étendent à l’ensemble de la planète, mêlant économie, finances et chose militaire, les Occidentaux jouant aux échecs et la Chinois au jeu de go. Là aussi, une situation actuellement sous contrôle peut dégénérer.
Bien entendu, l’Occident – et singulièrement l’U.E. – étant devenu pour l’essentiel l’empire des financiers mondialistes, ceux là-mêmes qui ont tiré les ficelles des deux conflits mondiaux du XXe siècle, il n’est pas exclu qu’ils envisagent un conflit généralisé dans l’espoir d’asseoir un peu plus leur pouvoir somme toute fragile.
Quiconque croit qu’une guerre nucléaire est impossible parce que les gouvernements actuels, à la différence de ceux de 1914, ne prendraient pas le risque d’une catastrophe, se fait des illusions. Les régimes modernes sont peut-être encore plus irresponsables que ceux de l’époque. Assaillis par des problèmes économiques et sociaux pour lesquels ils n’ont pas de solution, ils sont de plus en plus enclins à voir la guerre comme un risque valant la peine d’être encouru. La fuite en avant est le propre des régimes politiques malades.
La militarisation planétaire se poursuit à un rythme effréné, les Etats-Unis en tête. Les dépenses militaires s’intensifient dans plusieurs régions du Globe. Le système économique dominant apparenté à un capitalisme totalitaire débridé conduit inéluctablement à un conflit mondial d’une ampleur encore difficile à cerner. La donne géopolitique mondiale tend à se noircir avec des tensions attisées par une série de déclarations ou de prises de position des gouvernants et des stratèges militaires. Les pièces se mettent en place peu à peu dans quelques espaces stratégiques : l’Europe de l’Est, le Nord-Ouest de l’océan Pacifique et le Proche-Orient.
La montée des tensions, notamment en Europe, n’est pas sans rappeler la période des vingt années qui ont précédé 1914. Oh ! Rares étaient ceux qui désiraient une guerre. Mais tous la préparaient. Plusieurs fois, une guerre européenne aurait pu éclater : par exemple, Fachoda en 1898, Tanger en 1905, l’annexion de la Bosnie par l’Autriche-Hongrie en 1908, Agadir en 1911. Et puis, deux coups de feu à Sarajevo le 28 juin 1914, des maladresses diplomatiques, de mauvais concours de circonstances et l’Europe fut plongée dans une terrible guerre dont elle sortit exsangue. De même qu’en 1939, plutôt que de mourir pour Danzig, il eut fallu régler pacifiquement le statut inepte de cette ville, évitant ainsi l’effondrement durable de l’Europe, il est aujourd’hui vital de mettre à plat tous les problèmes qui la concernent parce qu’un nouveau conflit mondial ferait des peuples Blancs d’origine européenne les premières et principales victimes. Mais pour cela, les peuples occidentaux, vieillissants, menacés de génocide ethnique, doivent se délivrer des tutelles mondialistes et étrangères de toutes natures qui les enchaînent et les utilisent pour servir leurs intérêts hégémoniques particuliers.
Quoi qu’il en soit, il est à craindre que des temps très durs soient devant nous. Cependant, ceux qui déclenchent des conflits ne sont pas toujours ceux qui en tirent bénéfice. Et n’oublions jamais qu’après l’hiver, vient le printemps. Que les nationalistes se forment et s’organisent dans l’espérance de cet inéluctable renouveau.
Editorial de Militant n°705 de Juin 2018
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SOMMAIRE :
Les bruits de bottes s’amplifient (Militant)…………………………………………………………………………… page 3
En juin on commémore la Libération… (Jeff DAVIS)………………………………………………………… pages 4 et 5
Le 80 km/ h (Edme JOUANNEAU)……………………………………………………………………………………….page 5
Les Etats et la finance mondialiste (André GANDILLON)…………………………………………………….pages 6 à 10
Le nationalisme seule alternative au mondialisme (François FERRIER)…………………………………pages 11 à 13
L’U.E. prison des peuples ? (Riccardo MONTEMEZZI)……………………………………………………. pages 14 et 15
Chronique impertinente…………………………………………………………………………………………………page 16