L’air du temps est plus que jamais celui de la volonté de détruire les nations d’Europe. Lors du grand spectacle mondialiste qu’est le Forum de Davos, le roi d’Espagne Felipe VI a donné le ton le 23 janvier en disant que, pour l’Espagne « l’Europe n’est pas un projet extérieur, c’est l’expression la plus complète de notre projet national ». A moins de lui prêter l’intention de recréer l’empire de son prédécesseur Charles Quint, qui dominait l’Europe, doit-on en conclure que l’Espagne doit se fondre dans le magma de cette Europe frelatée qu’est l’U.E. ?
Macron, qui avait déclaré fin août 2017 que « notre souveraineté, c’est l’Europe », y est allé de son discours en anglais, ponctué d’un sonore « France is back ». Mais « de retour » où ? Dans le giron atlantiste qu’elle a rejoint totalement depuis Sarkozy ? Quant à Merkel, confortée par le fait qu’elle va pouvoir (sans gloire) rester au pouvoir encore quelques temps après la signature d’un accord de gouvernement avec les socialistes afin d’éviter que les populistes de l’AFD ne confirment leur succès de novembre 2017, elle s’en est prise rageusement au « poison du populisme de droite » suggérant peut-être quel populisme de gauche est un remède … et a continué en disant que « le repli sur soi ne résoudra rien » alors que l’élection de Macron « avait donné un nouvel élan à l’Europe qui nous a renforcés ». Là encore, le « nous », c’est qui ? La coterie mondialiste qui a juré la destruction des peuples blancs et dont ces gens-là sont les factotums ? Evidemment, le « repli sur soi » n’a jamais été une solution. Mais le « retour sur soi » sur ses intérêts, est chose primordiale et salutaire, devons-nous rappeler. Ajoutons que Macron a déclaré vouloir établir un « nouveau contra mondial » … contre les nationalismes !
Tout cela n’est-il qu’un alignement de formules sans effets ? Assurément pas. Car les projets de désintégration de nos nations millénaires avancent à grand pas. Ainsi, le 5 janvier 2018, était déposé à l’Assemblée nationale un projet de « nouveau traité de l’Elysée », en référence à celui signé le 22 janvier 1963 par de Gaulle et Adenauer, pierre milliaire de la réconciliation franco-allemande, traité déjà modifié unilatéralement par un « horrible chapeau » (dixit De Gaulle) par le Bundestag en mentionnant une « étroite association entre l’Europe et les États-Unis d’Amérique », l’« abaissement des barrières douanières avec la Grande-Bretagne et les États-Unis d’Amérique, ainsi que d’autres États… ». Le ton était donné : le texte de 2018 aggrave le mal, car il accélère la dissolution de nos nations dans l’U.E., efface la France et l’Allemagne au profit d’un conglomérat de régions.
Si l’on ne peut qu’approuver la volonté de renforcer les relations de transports entre les deux Etats (ainsi manque actuellement une liaison Colmar Freiburg), nous ne pouvons que nous inquiéter de voir préconisé le renforcement des pouvoirs des « eurodistricts » (à savoir des régions transfrontalières créées par l’U.E.) avec le transfert à leur profit des compétences appartenant aux Länder et aux régions. Or ces eurodistricts bénéficient déjà de pouvoirs les rattachant directement à Bruxelles sans avoir besoin de passer par les Etats nationaux.
Ce projet « plaide pour la réalisation d’un espace économique franco-allemand » (alinéa 6) ; « appelle les gouvernements à intensifier leur coordination dans le cadre des coopérations structurées permanentes (CSP) nouvellement créées, et à promouvoir une culture stratégique commune (al.14) – alors que France et Allemagne ont des centres d’intérêt stratégiques différents, la France regardant plus vers l’Afrique et les Océans, l’Allemagne vers l’Europe centrale ; invite « à concrétiser les projets bilatéraux » tel un « marché unique de l’énergie » (al. 18) et des « normes communes (al. 19), alors que France et Allemagne divergent dans la manière de produire l’électricité.
Cela est inepte car le renforcement du continent européen ne passe pas par le démantèlement des Etats-nations au moyen d’outils tels les eurodistricts ni par l’intégration et plus encore leur fusion mais par une coordination des complémentarités et spécificités de chacun en laissant naturellement celui qui, en un domaine, est le plus performant, à servir de chef de file. Ce qui n’a pas été fait avec la supériorité française dans l’aérospatiale que les gouvernants français ont bradés dans le conglomérat EADS.
Plus encore, ce projet vise à créer une U.E. sous la domination exclusive d’un conglomérat franco-allemand qui, par sa nature technocratique ne pourra jamais avoir le respect et le rayonnement dont jouissait l‘empire carolingien dont elles sont originellement issues. Il y a là des germes de division avec les autres Etats d’Europe, à commencer par ceux du groupe de Visegrad qui justement, s’unit déjà dans le refus de subir le diktat du triangle Bruxelles Berlin Paris en matière d’invasion migratoire obligatoire. Ces failles ne pourront que se renforcer avec la création d’un budget de la zone euro, qui d’une part, accélérera mécaniquement la disparition des Etats nations mais qui instaurera de fait une Europe à au moins deux vitesses.
Macron veut aussi relancer une Europe de la défense ; cela revient à dire que la France compte sur ses partenaires européens pour financer l’effort militaire général. Mais qu’il augmente d’abord le budget militaire de la France, et cela avant un hypothétique 2020 ou 2022 alors que l’armée française n’en peut plus et dépend des avions ravitailleurs et des drones de l’US Air force ?
Mais doit-on rappeler que l’Europe ne se réduit pas à l’U.E ? Qu’elle inclut naturellement l’immense Russie ? Qu’elle est d’abord une civilisation de race blanche fondée sur l’antiquité gréco-romaine et le christianisme ?
En attendant, Macron accroît la socialisation de la France – et donc l’étouffe – par une politique de gribouille fiscale qui pèse sur les classes moyennes, le totalitarisme par des réglementations renforcées présentes et à venir sur l’Internet, par la réduction de la vitesse à 80 km/ sur les routes. Il abaisse l’Etat, déjà vidé de sa souveraineté au profit de Bruxelles et des officines mondialistes, en se couchant à Notre Dame des Landes, non pas parce que le projet est mauvais (nous n’entrons pas ici dans ce débat) mais parce que 300 zozos gauchistes s’agitent en braillant et en prenant des postures violentes. De même, lorsqu’il répète en Afrique à Ouagadougou en novembre 2017 que la colonisation était pour sa génération un crime, il abaisse la France et nourrit un racisme anti-blanc en Afrique de plus en plus virulent.
Ainsi, Macron accélère la venue d’un chaos grandissant, d’autant plus, qu’en dépit d’une embellie économique, les nuages s’amoncellent. Un expert tel que J.C. Trichet, ancien gouverneur de la BCE, à l’instar de nombreux économistes, a encore averti le 23 janvier 2018 d’un krach à venir et pire que celui de 2008.
Face aux tempêtes et ouragans à venir, les nationalistes doivent plus que jamais être sur pont de leur nation.
Editorial de Militant n° 701 – Février 2018
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