Calmez vos ardeurs, les allemands ne sont pas de retour. En lieu et place des bruits de bottes, les gros souliers du locataire de l’Elysée.
Interviewé mercredi soir sur TF1 et France2, le chef de l’Etat a annoncé un couvre-feu dans huit métropoles et l’Ile-de-France pour une durée qui devrait atteindre six semaines au moins. Il a appelé les Français à se remobiliser pour affronter la deuxième vague de la pandémie.
L’exécutif promettait des mesures fortes pour répondre à la deuxième vague de l’épidémie de coronavirus qui touche actuellement la France. Elles le sont. Interviewé mercredi soir sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles (Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Rouen, Saint-Etienne, Montpellier et Toulouse). « Nous sommes entrés dans une phase où nous devons réagir » face à l’aggravation de l’épidémie, a-t-il expliqué. Mercredi, la France a enregistré plus de 22.000 cas supplémentaires de contamination, tandis que la situation devient particulièrement inquiétante en Île-de-France.
Permettez-moi d’être sceptique quant à l’efficacité d’un couvre-feu. En réduisant le créneau des heures de déplacement, les français des zones soumises au couvre-feu seront davantage à se tasser dans les transports en commun…
Aucun problème en réalité, puisque le virus n’est contagieux qu’à partir d’une certaine heure, et uniquement dans les bars, restaurants et salles de cinéma. Ce virus est exigeant !
Effectif à partir de samedi, après l’entrée en vigueur du décret d’urgence sanitaire adopté mercredi en Conseil des ministres, ce couvre-feu sera appliqué de 21 heures à 6 heures du matin. Il est prévu pour une durée initiale de 4 semaines. Le gouvernement prévoit déjà de demander au Parlement l’autorisation de le rallonger à six semaines, pour arriver jusqu’au 1er décembre.
L’horaire de début de ce couvre-feu a fait l’objet de nombreux débats entre les ministres, finalement tranchés mercredi. Entre le maintien de la vie économique et la lutte contre l’épidémie, l’équilibre a été complexe à trouver. Ce couvre-feu est la mesure la plus drastique prise par le gouvernement depuis le confinement, qui a duré du 17 mars au 11 mai.
En réalité ils ont joué ça à pierre-feuille-ciseaux, à moins que ce ne soit à la roulette ?
Depuis le début de cette crise, les autorités prennent les citoyens pour des imbéciles (difficile de les blâmer). Les tenants du système démocratique français, qui estiment que n’importe qui – dès lors qu’il a 18 ans – peut s’exprimer par son bulletin de vote, continuent d’infantiliser les français en imposant de nouvelles restrictions. Ne cherchez pas, c’est la magie de la démocratie. Pas de place à la responsabilisation de chacun, le bétail doit suivre aveuglement le berger, et les « molosses » en uniformes surveillent avec attention les moutons récalcitrants.
Destiné à casser la progression du virus, il implique l’arrêt de toute vie sociale pendant la nuit. Les restaurateurs et autres professionnels directement concernés par ce couvre-feu seront soutenus sur le plan économique avec des « dispositifs supplémentaires », a promis Emmanuel Macron. Les réunions et rassemblements privés de plus de 6 personnes, considérées comme les plus propagatrices du virus et les plus « dangereuses », seront également fortement déconseillés. En revanche, à l’approche des vacances de la Toussaint, les Français seront libres de leurs déplacements.
Je vois déjà les mauvaises langues qui se demanderaient qui va bien pouvoir faire respecter le couvre-feu dans les cités. Je rappellerai que Macron ne s’exprime que pour les territoires administrés par leur république. Les terres où s’applique le droit coutumier du tiers-monde ne sont pas concernées. Dans sa volonté acharnée de combattre le virus ultra mortel, nul doute que le gouvernement enverra des émissaires pour négocier la mise en place du couvre-feu dans les enclaves étrangères.
« Le ralentissement des contacts sociaux est ce qui nous a permis d’être efficaces en Mayenne ou en Guadeloupe », a-t-il souligné. Emmanuel Macron a appelé les Français à « se remobiliser ». La France n’est pas la seule concernée par des mesures de restriction plus fortes. Le tour de vis est européen et concerne l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou encore les Pays-Bas. Dans beaucoup de pays, ces nouvelles restrictions concernent la fermeture des bars et restaurants. Emmanuel Macron a prévenu : la France est loin d’en avoir fini avec ce virus. « Nous en avons jusqu’à l’été 2021 au moins avec ce virus, tous les scientifiques sont clairs », a-t-il dit.
C’est bientôt fini, plus que 10 mois.
Préféré au reconfinement, jugé « disproportionné » par Emmanuel Macron, le couvre-feu vise aussi à limiter, au maximum, les conséquences économiques de la deuxième vague de l’épidémie. Au printemps dernier, les huit semaines de confinement ont coûté à la France un tiers de son PIB. Jean Castex tiendra ce jeudi une conférence de presse pour aller dans le détail des mesures annoncées mercredi par le chef de l’Etat. Le chef de l’Etat a aussi promis une nouvelle aide exceptionnelle de 150 euros (bénéficiaires du RSA et des APL, comme au mois de mai), plus 100 euros par enfant.
« Nous sommes dans une situation où nos services de réanimation sont dans une situation qui n’est pas soutenable », a-t-il alerté. Comme au printemps, la mobilisation des personnels soignants sera décisive, alors que les transferts seront moins possibles que lors de la première vague. « Tenez bon, on est avec vous, merci pour votre action et on y arrivera », a lancé aux personnels hospitaliers Olivier Véran, le ministre de la Santé, mercredi au Sénat.
Olivier Véran, fidèle à ses prédécesseurs, est toujours dans l’incantatoire alors que l’indignation redouble dans les établissements de santé[1] qui considèrent insuffisantes les mesures annoncées par le gouvernement. Les applaudissements du soir pendant le confinement n’ont visiblement pas suffi à améliorer les conditions de travail dans les hôpitaux. Voilà qui est surprenant !
Emmanuel Macron tente un discours de vérité. « Nous n’avons pas perdu le contrôle, nous sommes dans une situation préoccupante qui justifie qu’on ne soit ni inactifs ni dans la panique », a-t-il dit. Malgré le caractère très restrictif du couvre-feu, Emmanuel Macron espère faire l’union contre cette deuxième vague.
« Discours de vérité » bien tenté, mais seuls les naïfs se laisseront abuser par cet amateur d’africains torse nu.
Mais, avant même son interview, les critiques des oppositions ont redoublé, dénonçant l’échec ou même la « faillite » de l’exécutif dans sa gestion de la crise, et doutant de sa capacité à faire respecter le couvre-feu. Il devra aussi convaincre les Français, dont l’inquiétude remonte nettement. S’ils avaient, dans une large majorité, accepté le confinement au printemps dernier, la question du couvre-feu reste un saut dans l’inconnu. Le second de l’année.
En plus de grignoter quotidiennement nos libertés, Macron pousse chaque jour un peu plus les chefs d’entreprise au bord du précipice. Les projections annoncent un taux de chômage à 9,7 % pour la fin de l’année 2020[2], soit 1,6 point de plus qu’en 2019. Les suppressions d’emploi quant à elles, continueront d’augmenter jusqu’en décembre et devraient atteindre 840 000 emplois.
Vivement les fêtes de Noël !
Oscar Walter
[1] https://www.francebleu.fr/infos/societe/les-personnels-soignants-se-remobilisent-pour-obtenir-plus-de-moyens-pour-l-hopital-1602737573
[2] https://www.20minutes.fr/economie/2878963-20201006-coronavirus-taux-chomage-devrait-grimper-97-fin-2020-16-point-plus-an-dernier