Quelques jours avant les explosions qui ont détruit les deux gazoducs russo-allemands Nord Stream 1 et 2 qui transitent au fond de la mer Baltique, des navires de guerre de la marine américaine se trouvaient dans la zone.
Ils avaient éteint leurs transpondeurs et lorsque le capitaine du port de Christiansø (petite île danoise proche des sites d’explosion) s’est adressé à eux parce qu’il pensait que des navires subissaient des avaries, la marine américaine lui a demandé de rebrousser chemin immédiatement !
C’est ce qu’a rapporté le journal Politiken, l’un des journaux les plus influents du Danemark, citant la déclaration du capitaine du port, John Anker Nielsen :
« Les premiers jours, le capitaine du port a dit qu’il n’avait pas le droit de dire quoi que ce soit. Mais aujourd’hui, John Anker Nielsen peut révéler que quatre ou cinq jours avant les explosions du Nord Stream, il était à Christiansø avec les services de secours parce que certains navires avaient éteint leurs radios et transpondeurs.
Il s’est avéré qu’il s’agissait de navires de la marine américaine et, lorsque les services de secours se sont approchés, le commandement naval leur a ordonné de faire demi-tour.
Le capitaine du port n’invente rien. Il n’était pas seul à bord du navire de sauvetage à qui on avait ordonné de rester à l’écart des navires de guerre américains. »
Le témoignage de Nielsen a reçu beaucoup d’attention sur les réseaux sociaux, mais a été à peine repris par la presse internationale… C’est pourtant une déclaration qui crédibilise la thèse du journaliste d’investigation américain Seymour Hersh.
Celui-ci, dans un long article du 8 février 2023, a présenté une version attribuant les actes de sabotage aux États-Unis ou avec leur complicité et l’accord de Joe Biden, fondée sur des sources venant de l’intérieur de l’État fédéral. Selon Hersh, les engins explosifs ont été posés par des plongeurs américains à l’été 2022 lors de l’exercice naval BALTOPS 22, puis ont été déclenchés à distance par les forces armées norvégiennes à l’automne de la même année.
L’hebdomadaire suisse Die Weltwoche a ajouté que ces nouvelles informations « remettent en cause l’hypothèse jusqu’ici privilégiée selon laquelle un groupe ukrainien serait responsable du sabotage ».
Car, tout de suite après les explosions, la machine de guerre médiatique occidentale s’est mise en marche, comme un rouleau compresseur, pour accuser la Russie de cet acte de terrorisme contre les intérêts énergétiques de l’Europe.
Mais la thèse ayant peu convaincu, et pour éloigner la menace persistante pesant sur les États-Unis, les classes politico-médiatiques atlantistes ont brandit « un groupe de plongeurs ukrainiens sur un yacht ». Selon la rocambolesque thèse du Wall Street Journal, des hommes d’affaires ukrainiens ont financé l’attaque contre les Nord Stream, qui aurait bien eu lieu alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait ordonné de stopper le projet à la demande de la CIA…
Aujourd’hui, seule l’Allemagne fait encore un peu semblant d’y croire alors que le Danemark et la Suède ont subrepticement abandonné leurs enquêtes.