L’Occident étouffe et s’effondre sous la terrible emprise du Yad Vashem, le mémorial de la Shoah érigé à Jérusalem. Yad Vashem ou Yahveh ? On se le demande. Paradoxalement, plus on s’éloigne de 1945, plus l’emprise est forte.
1973, c’est l’année de la première visite au Yad Vashem par un chef d’État, il s’agissait du chancelier d’Allemagne Fédérale, Willy Brandt. Année à retenir, car 1973, c’est aussi l’année de parution du Camp des Saints de Jean Raspail, le maître ouvrage dans lequel il montrait comment à force de culpabilisation et de repentance, l’homme blanc allait se laisser submerger sans régir par les vagues migratoires. Les successeurs de Brandt ne reviendront plus en arrière, Helmut Schmidt ira en 1984, même s’il n’était déjà plus chancelier, Kohl le 24 janvier 1984, Schröder le 31 octobre 2000, Angela Merkel deux fois, le 4 octobre 2018 et le 12 avril 2019.
Le 1er février 1972, un an avant la visite de Brandt, Richard Nixon et l’évangéliste Billy Graham avaient cet entretien à la Maison-Blanche au sujet de la mainmise des Juifs. Leur tête-à-tête a été enregistré en secret et n’a été rendu public que trente ans plus tard. Lors de leur conversation Graham affirmait qu’il « fallait briser ce carcan sans quoi le pays allait partir à vau-l’eau. » Nixon demanda « vous en êtes convaincu ? », Graham répliqua « oui Monsieur », et Nixon de répondre, « De vous à moi, c’est aussi ce que je crois, mais je ne pourrais jamais le dire [en public] »
C’est pourtant Nixon qui va être le premier président américain à se rendre en Israël et à visiter le Yad Vashem, c’était le 16 juin 1974. Jimmy Carter s’y rendra le 11 mars 1979. George Bush père se rendra en Israël en 1986, mais il n’ira qu’au mur des lamentations. Bill Clinton ira 4 fois en Israël en tant que président, mais il ne visitera le YV que le 21 juillet 2015. Bush fils l’y avait précédé le 11 janvier 2008. Obama visitera le YV deux fois, la première fois en tant que président en mars 2013, la deuxième fois le 24 mai 2017 au lendemain de la visite par Donald Trump de ce même YV. Joe Biden y est déjà allé sans attendre d’être président, le 9 mars 2010, il était alors le vice-président d’Obama.
Côté anglais, c’est Margaret Thatcher qui se rend la première au Yad Vashem, le 25 mai 1986, la seule fois où on verra la Dame de fer à genoux. John Major marchera sur ses traces le 13 mars 1995, Tony Blair le 4 mai 2011 (il n’était plus Premier ministre), Gordon Brown le 20 juillet 2008, David Cameron le 12 mars 2014, Theresa May le 1er juillet 2014 (elle n’était pas encore Premier ministre, mais « Home Secretary »), Boris Johnson le 10 novembre 2015, il n’était alors que maire de Londres : à croire que les prétendants au poste de premier ministre ont compris que pour avoir une chance de le devenir, il fallait passer par-là d’abord. Corbyn, par exemple, a refusé d’aller au Yad Vashem : exit Corbyn. Son successeur à la tête du Labour, Keir Starmer est invité, gageons qu’il ne fera pas la même grossière erreur que Corbyn.
En France, c’est Mitterrand qui ouvre le bal, visite au Yad Vashem le 5 mars 1982. Chirac se rendra en Israël le 2 juillet 2012, mais il n’ira qu’au mur des lamentations. Ensuite, un sans faute de la république, tous les présidents iront au Yad Vashem, Sarkozy le 23 juin 2008, Hollande le 17 novembre 2017, Macron le 23 janvier 2020.
On pourrait faire le même exercice avec tous les pays occidentaux, mais ce serait fastidieux, notons quand même que Berlusconi y est allé le 1er février 2010 et Zapatero le 15 octobre 2009.
Puisque nous avons affaire à une nouvelle religion, terminons par les Papes.
Pour Jean XXIII pas de visite (mais il est considéré par les Juifs comme le meilleur Pape de l’histoire), Paul VI effectue un pèlerinage en Terre Sainte le 4 janvier 1964, première alerte, il laisse un cardinal se rendre au Yad Vashem. Ensuite, c’est fichu, on retrouve Jean-Paul II au Yad Vashem le 23 mars 2000, Benoît XVI le 11 mai 2011 (on lui reproche sa froideur), et enfin, bien évidemment, le Pape François, le 26 mai 2014.
Et où mène cette sinistre et lugubre chape de plomb ?
Dans une dédicace au Camp des Saints, Jean Raspail notait : on ne sait rien de ce qui va vraiment se passer…mais on y va…
Si l’Occident a connu un passé sombre, son avenir s’annonce en noir et marron.
Francis Goumain
Note :
“Nixon, Billy Graham Make Derogatory Comments About Jews on Tapes,” Chicago Tribune, March 1, 2002 (or Feb. 28, 2002) (http://www.fpp.co.uk/online/02/02/Graham_Nixon.html) ; “Billy Graham Apologizes for ’72 Remarks,” Associated Press, Los Angeles Times, March 2, 2002. “Graham Regrets Jewish Slur,” BBC News, March 2, 2002. (http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/1850077.stm) The conversation apparently took place on Feb. 1, 1972.
1973, coïncidence Vashement étonnante.