Maurice Comte est né le 21 août 1921 à Villeurbanne.
Il est étudiant aux Arts et Métiers jusqu’en 1941.
Au début de l’année 1943, alors qu’il travaille à Grenoble, ii est convoqué pour le STO. Réfractaire, il rejoint le maquis ou il sert dans la compagnie du capitaine Stéphane, un des rares officiers du maquis possédant toutes les qualités morales et militaires requises a un vrai chef.
Le jeune Maurice Comte s’inquiète toutefois de voir les communistes diriger le maquis. En juillet 1944, il est capturé bêtement, par une patrouille de l’école des cadres de la Milice. Interrogé, il garde le silence. Il est détenu prisonnier à Uriage.
Maurice Comte négocie même un échange de prisonniers entre les maquisards et les miliciens. En août 1944, des chefs miliciens, parmi lesquels Jean De Vaugelas, lui proposent de rester en France, ou de les suivre en exil en Allemagne ; Comte accepte le deuxième choix !
Versé à la Waffen-SS, Comte est envoyé suivre une formation d’aspirant officier en janvier 1945, avec d’autres miliciens. Il finit son Lehrgang courant janvier 1945 Sous la supervision de l’Hstuf. Jauss et de I’Ustuf. Pignard-Berthet. Il est par la suite assigné à la 5e compagnie du Waffen-Grenadier-Regiment der SS 57.
Il est blessé à la tête durant la nuit du 24 au 25 février 1945. C’est lui qui est le principal témoin de la mort de Jean Artus, durant le même malheureux évènement. Il fait ensuite partie du 26e bataillon du régiment de marche, qui tient Körlin pour permettre au gros de la division de s’échapper.
Il est capturé par des cavaliers polonais, le 17 mars 1945, qui le remettent aux Russes et interné au camp de Tambov, en Russie, de sinistre renommée.
« À Tambov, les conditions de détention sont effroyables. Les prisonniers y survivent dans une effarante promiscuité et dans une hygiène déplorable, à l’abri de baraques creusées à même le sol pour mieux résister au terrible hiver russe où la température descend en dessous de −30 °C. Un peu de soupe claire et environ 600 grammes de pain noir, presque immangeable, constituent la ration journalière estimée à 1 340 calories […]. On estime qu’environ un homme sur deux mourait à Tambov après une durée moyenne d’internement inférieure à quatre mois. » (Malgré Nous, d’Eugène Riedweg)
Il ne retrouvera sa liberté qu’en novembre 1948.
S’ouvre alors la seconde partie de sa vie où il se consacre à la construction de ponts, de téléphériques, de télécabines.
Il décède le 14 mai 2014.
Pour aller plus loin :
Une vie sous le signe du Führerprinzip, par Maurice Comte qui raconte son histoire.
Grand respect à cet homme !
Merci pour cet hommage à ce grand homme…
« interné au camp de Tambov, en Russie, de sinistre renommée… »
Louée soit la Russie d´avoir recouvré la foi, son humanité… Mais il semble qu´elle ne se soit toujours pas remise du grand choc civilisationnel, violent, du communisme, du rapt de son identité culturelle… En effet, elle continue de se voir en victime d´un état qui au fond ne souhaitait que la libérer du joug soviétique… La dernière parade en est le flagrant témoignage…
Mécanismes similaires ai syndrome de Stockholm…
Relation entre le dictateur et son peuple : la haine envers le dictateur, ajoutée à la peur qu’elle puisse être découverte, provoque dans le sujet une simulation de sympathie à laquelle le sujet finit par croire. Il y a un mécanisme de refoulement capable de se transformer en admiration ou idolâtrie. Ernesto Sábato dans Nunca más commente l’existence d’apologistes de la dictature qui ont eu une sensation de s’être « réveillés » après sa chute (ce qui ne semble pas être le cas de Poutine, de la Russie actuellement). Idem pour la Chine. Ils semblent avoir tout oublié: les famines planifiées, les déportations,
Le syndrome de Stockholm peut être vu comme une manifestation inconsciente de survie : le sujet concerné, en s’attirant la sympathie de l’agresseur, peut se croire partiellement hors du danger, voire susceptible d’influencer les émotions de l’agresseur. Si la pacification débouche sur une fraternisation, il peut même imaginer sauver sa vie. C’est en fait surtout de sa propre angoisse que le sujet se protège, car le danger est toujours réel : l’agresseur n’a pas lancé son action sans être prêt à toutes ses conséquences…