Marcel Déat est né à Guérigny en Bourgogne, le 7 mars 1894.
En 1914, il est mobilisé au front pour la durée de la guerre, qu’il termine avec le grade de capitaine. Sous le pseudonyme de Taëd, il publie « Cadavres et maximes, philosophie d’un revenant », où il exprime son horreur de la guerre, mais où il est aussi fasciné par la discipline collective et pour la camaraderie au front.
Normalien, journaliste, il est député SFIO de 1926 à 1928 et de 1932 à 1936. En 1933, il est exclu du parti pour ses doctrines de plus en plus autoritaristes et ses positions d’union nationale.
Il participe à la création le 5 novembre 1933 du Parti socialiste de France et devient le chef de file des néo-socialistes, qui sont séduits de plus en plus par les modèles fascistes. Ministre de l’Air en 1936, dans le cabinet Sarraut, il est député « rassemblement anticommuniste » en 1939.
Il devient le fondateur le 1er février 1941 du RNP, Rassemblement national populaire, qui se déclare socialiste et européen. Il participe a la création de la LVF. Le 27 août 1941, il est blessé dans l’attentat de Paul Collette contre Laval, alors qu’ils passent en revue les troupes de la LVF.
Déat entre le 16 mars 1944 dans le gouvernement comme ministre du travail et de la solidarité nationale de Pierre Laval.
Il se réfugie en Allemagne à l’été 1944 et conserve le titre de ministre du travail au sein de la Commission gouvernementale à Sigmaringen.
En avril 1945, il quitte l’Allemagne pour l’Italie, sous un nom d’emprunt, converti au catholicisme, dans le couvent de San Vito, près de Turin.
Durant son exil, il enseigne dans un collège de Turin, et il finira ses jours le 5 janvier 1955, sans rien renier de ses idées et de ses choix. Son épouse nous a quitté en 1995, à l’âge de 91 ans.