Une conséquence inattendue, de la guerre en Ukraine, c’est qu’elle a opportunément fait ressurgir l’affaire des charniers NKVD de Vinnytsia (chef-lieu administratif de l’oblast de Vinnytsia au sud-ouest de Kiev).
Ce qui n’était considéré que comme de la « propagande nazie » douteuse vient étayer l’argument révisionniste selon lequel tous les charniers de la Baltique à la mer Noire ne sont pas à mettre sur le compte des Einsatzgruppen.
En effet, 9 439 corps répartis dans 91 tombes avaient été découverts à Vinnytsa lors de fouilles menées par les autorités d’occupation allemandes entre le 24 mai et le 3 octobre 1943. Les personnes avaient été abattues par le NKVD local en 1937-1938 et enterrées dans le parc central de la ville, dans le verger de l’ancienne rue Podlesnaya et dans le cimetière près de la route Khmelnitsky.
C’est ainsi que les pages Wiki en anglais et en français ont été récemment actualisées. La page en français, particulièrement, invite presque ouvertement à faire le rapprochement avec la guerre actuelle en Ukraine : les massacres du NKVD en 1937 et 1938 avaient pour but « la mise au pas de l’Ukraine et son appartenance à l’Union soviétique » – comme si le NKVD et Staline n’avaient pas sévi dans tout le reste de l’URSS, là où les Allemands n’ont pas pu arriver ou se maintenir durablement.
Sur la base des renseignements donnés par les Ukrainiens, c’est au total quatre-vingt-onze fosses qui furent identifiées et ouvertes par les nazis en 1943 ; elles contenaient 9 432 corps dont 149 de sexe féminin.
Les faits sont incontestables et bien établis, il y eut d’abord une commission emmenée par le professeur Schräder, de l’Université de Halle en Allemagne, assisté du docteur Kamerer, qui commença les exhumations et l’étude des corps avec l’aide de médecins ukrainiens de Vinnytsia et d’autres venus de Russie comme le professeur Malinine de Krasnodar. Il établit un rapport préliminaire qui suggéra aux Allemands d’élargir considérablement le cadre de l’enquête pour optimiser son retentissement.
Puis il y eut deux autres commissions, une proprement allemande, composée de médecins et de spécialistes nationaux-socialistes et l’autre internationale. La commission internationale d’experts en anatomie et médecine légale fut constituée, avec des représentants de onze pays d’Europe
Wilipedia donne une première vue d’ensemble mais très en deçà de l’horreur qui se cache derrière les chiffres. Pour une vision beaucoup plus incriminante, il est conseillé de se reporter à l’article du Front National Suisse sur le sujet : La tragédie de Vinnitsa – Front National Suisse.
Le FNS offre aussi une entrée annexe qui donne le ton et selon laquelle « à Vinnytsia, les installations bolchéviques du NKVD disposaient d’une évacuation des eaux adaptée à l’écoulement du sang » (Une évacuation des eaux adaptée à l’écoulement du sang – Front National Suisse, hautetfort.com)
Qui étaient les bolcheviques ?
Gageons que Rudy Reichstadt, Tristan Mendès « France » ou Bernard Henri Lévy vont nous éclairer de leurs lumières……
Les bolchéviques et le NKVD d’ailleurs ;-)
D’après les croix du mémorial, les victimes étaient chrétiennes …
… contrairement aux membres du NKVD qui, lui, ne recrutait pas chez les chrétiens, mais chez qui?
L’insistance sur les croix chrétienne dans le mémorial est quasiment une accusation contre une autre obédience.
Il y en autant en Belarus, mais seul ou presque Kurapaty a été fouillé. Le reste attend encore, et avec Lukashenka, docile aux intérêts de Moscou, ce n’est pas demain qu’on pourra se recueillir sur les tombes des assassinés de 1918 à 1954.
Notons qu’on honore en Belarus le site et la mémoire de la population de Khatyn, un village rasé en représailles pas les occupants allemands, mais que ce site parmi d’autres a surtout été choisi pour créer une confusion avec Katyn de Pologne, charnier de l’élite polonaise (et balte aussi) attribué d’abord aux Nazis, et finalement rendu à ses auteurs soviétiques bien longtemps après la fin de la « Grand guerre patriotique ».