Aux Mureaux, le 2 octobre 2020, Macron a tenu un discours sur la dynamique de démembrement de la société française sous l’effet de l’invasion commencée voici un demi-siècle et qui donne la mesure des insuffisances conceptuelles des fondements de leur République. Confronté à une situation que sa grille de lecture, carencée par manque d’assises métaphysiques suffisantes, lui interdit de comprendre, en quelque sorte pris de panique, ce discours indique une fuite en avant. Pourtant, le raidissement du régime républicain né de la Révolution française auquel nous assistons et que nous subissons, n’empêchera pas celui-ci de se désagréger face au mur d’une dynamique qui le dépasse.
Dans son propos, Macron a dit vouloir s’attaquer au « séparatisme islamique » qui est « un projet conscient, théorisé, politico-religieux, qui se concrétise par des écarts répétés avec les valeurs de la République, qui se traduit souvent par la constitution d’une contre-société ».
C’est effectivement ce qui se passe. Cependant, tout repose sur un problème de fond de nature spirituelle que nie, voire ignore leur République, à savoir celui de la transcendance, et par là-même du sacré. Tout provient du renversement métaphysique apparu au grand jour en 1789, qu’est la substitution d’une conception du monde fondée sur ses deux dimensions immanente et transcendante, consciente que l’ordre du monde dépasse l’homme et la compréhension qu’il peut en avoir, à une conception où l’homme est la mesure de toutes choses, où la raison humaine trouve en elle-même sa justification, usant d’idées dont le contenu varie selon le temps et les modes.
Dès l’origine de leur République, s’impose une conception tronquée du réel : l’homme, en ignorant les lois de l’ordre universel qui le dépassent, se coupe d’une appréhension entière de ce réel. Bref, la pensée issue des Lumières est une régression intellectuelle, mentale qui, en se propageant, met en danger notre civilisation.
Aussi, est-elle incapable congénitalement d’offrir un schéma de pensée d’une puissance comparable à cette idéologie politico-religieuse qu’est l’islam et qui s’ancre dans le fondement premier de l’univers, le principe divin, qu’il appelle Allah. Dès lors Macron et tous les laïcards de la Terre pourront avancer tous les arguments qu’ils veulent, ils ne pourront jamais entamer la doxa islamique, telles des vagues qui viennent se fracasser contre un rocher. Comment mettre sur un pied d’égalité « les lois de la République » et la charia, alors que les premières sont une fabrication revendiquée de l’homme tandis que la seconde est entée, même faussement, sur le principe créateur du monde lui-même ?
Il est logique que, même si en public il pratique la taqiya, la dissimulation, tout musulman conséquent considère en son for intérieur comme nulle et non avenue une telle loi républicaine, surtout si cette loi viole la morale naturelle.
En bonne logique, il devrait en être de même pour tout chrétien, et plus spécialement en France, pour tout catholique conséquent. Et cela s’explique aisément. En effet, la laïcité républicaine, et plus largement les principes de 1789 n’auraient pu exister en dehors d’une société préalablement chrétienne. Le terreau sur lequel ils sont nés est celui de la société chrétienne, catholique, mais avec ce paradoxe qu’ils participent d’une idéologie fondamentalement anti-chrétienne. Il ne faut jamais l’oublier : le régime républicain en France est anticatholique, dur, sans pitié. Il n’a cessé de combattre l’Eglise catholique, durant la Révolution tout d’abord, puis sous la IIIe République, avec Jules Ferry dans les années 1880, avec le ministère du « Petit père Combes ». Et s’il l’a emporté actuellement, il le doit au manque de courage du clergé catholique et à la faute qu’a constituée la politique du ralliement, bien avant, donc, que la hiérarchie catholique ne se gauchisse, dès avant Vatican II qui est, selon le mot du cardinal Suenens, « 1789 dans l’Eglise ».
Les catholiques, autrement dit la quasi-totalité des Français d’alors, se sont laissé abuser parce que le régime républicain était incarné par des Français et que le principe de laïcité ne peut se comprendre que dans une société qui distingue, non pas la séparation, mais la distinction du politique et du religieux. Ce principe ne peut se comprendre qu’en tant qu’aménagement d’un régime ayant pour religion officielle le catholicisme et permettant aux protestants, entre autres d’avoir leur place dans la société : d’ailleurs, cette idée de laïcité, dévoyée par la maçonnerie et le judaïsme politique, a germé à l’époque des guerres de religion lorsque l’unité religieuse de la France avait été rompue avec le protestantisme et qu’il fallait réconcilier les Français.
L’islam, c’est un autre monde. D’une part, il n’est pas soluble dans une société chrétienne, comme l’est la société française, même si elle veut renier sa nature profonde ; d’autre part, l’idéologie laïciste, pour les raisons que nous venons d’exposer, est incapable de contrer l’islamisme, doctrine de l’islam et, en quelque sorte, de convertir les musulmans.
En fait, ce que nous vivons actuellement, c’est le réel, tant ignoré, moqué par les républicains qui se rappelle à eux car l’homme ne peut vivre en ignorant l’ordre universel. La transcendance, niée par leur république, revient en force, mais à travers l’islam, chez un peuple que l’on a décérébré, coupé de ses racines et qui est actuellement incapable de rejeter de son sol ce corps étranger qu’est l’islam et qui a engagé une nouvelle tentative de conquête de l’Europe, après les échecs de celles tentées au VIIIe siècle avec les Omeyyades et aux XVe-XVIIe siècles avec les Ottomans.
Le sacré a été piétiné mais il revient, là encore avec l’islam, les catholiques étant incapables de le faire respecter si toutefois nombre d’entre eux savent ce qu’il signifie, nombreux étant ceux qui ne font plus de génuflexion devant les autels sur lesquels, selon la foi catholique, se trouve la Présence réelle du Christ sous forme d’hostie. Lorsque Macron déclare que « la république, c’est le droit au blasphème », il s’agit d’un propos qui révèle des intelligences détraquées car c’est nier l’existence de l’un des fondements de toute société qui repose sur des vérités fondatrices intouchables.
En réalité, le seul sacré qui est rejeté, c’est le sacré chrétien ; les blasphèmes contre la foi catholique ne choquent pas grand monde. Ceux contre l’islam, beaucoup plus, ne serait-ce que par la réaction des musulmans et la peur qu’inspire celle-ci au régime. Mais il existe toutefois un simulacre de sacré, dans leur république : c’est la Shoah, c’est tout ce qui touche à la synagogue. La violation du sacré étant par nature punie de sanctions extrêmes, leur République frappe fort ceux qui osent discuter du sacré régimiste : outre feu Robert Faurisson, un Vincent Reynouard, coupable de blasphème shoatique, a été embastillé un an avant de s’exiler outre-Manche ; un Alain Soral est menacé du même sort et, dernièrement, c’est Hervé Ryssen, que ses propos pro-Zemmour n’auront pas sauvé, qui est interné pour au moins 17 mois, coupable qu’il est d’avoir traité, de manière inattaquable, la question du judaïsme politique. Mais il faut aussi éviter des provocations qui nous exposent, sans bénéfice pour notre combat, au feu de l’ennemi. Plus largement, le mal républicain ayant gangrené l’Europe, voici que le mouvement Aube Dorée, en Grèce, a été déclaré « criminel » le 7 octobre 2020, alors qu’il n’a fait que défendre le peuple grec et, socialement, porter secours aux Grecs réduits à la misère par la politique d’austérité imposée par l’U.E. !
Or le régime est inquiet : il voit, incrédule, le territoire de la France — pardon, de leur « République » — se morceler sous l’action de communautés de populations inassimilables à la civilisation française, principalement musulmanes. Alors il veut lutter contre le « séparatisme » en éduquant les jeunes musulmans. Peine perdue, quoi qu’il fasse, nous l’avons expliqué. Mais, tel un esprit affolé, il ne trouve rien de mieux que d’interdire l’école à la maison, sous prétexte de lutter contre les madrasas, qui passeront à la clandestinité, visant en réalité et au premier chef les familles catholiques, piétinant le droit fondamental des parents de choisir l’éducation de leurs enfants. Les loges en rêvaient, Macron le fait. Demain ce seront les écoles hors contrat, à ceci près qu’il va lui falloir jouer de finesse car les écoles juives hors contrat seront aussi touchées !
Comme tout régime menacé, il se raidit un peu plus chaque jour, tente de renforcer de manière totalitaire son emprise sur la société au fur et à mesure que celle-ci se délite sous son action.
Les temps à venir vont être durs, en particulier pour les Français non reniés. Mais aucune victoire ne s’obtient sans sacrifice.
MILITANT
Editorial de MILITANT – Revue nationaliste pour la défense de l’identité française et européenne, n°730 d’octobre 2020
SOMMAIRE :
- Leur République face à ses tares congénitales (MILITANT)
- Le bradage de la France n’est pas terminé (Albert FOEHR)
- Démocratie et manipulation des peuples (André GANDILLON)
- In Memoriam, Pierre Sidos (André GANDILLON)
- La nécessité du soldat politique (Oscar WALTER)
- Le judaïsme politique et les élections présidentielles états-uniennes (Charles JACQUIER)
- Le Poil à gratter
Malheureusement toujours pas de version pdf de l’abonnement à cette revue, et un site tout pourri où le formulaire de contact est en carafe….ce n’est pas avec un aussi faible dynamisme que l’on va faire la Reconquista….