Selon plusieurs médiats turcs, le gouvernement et le Conseil national de sécurité turcs ont planifié une attaque militaire dans le nord de la Syrie. Des journaux avaient déjà révélé comment les autorités turques financent, arment et aident les groupes terroristes islamistes dans le nord de la Syrie. Il s’agissait alors d’organes proches de l’opposition laïque de gauche.
Ces nouvelles informations émanent au contraire de médiats proches du gouvernement comme Yeni Safak. Selon ce dernier, l’armée turque interviendrait pour instaurer une zone tampon, de cent kilomètres de long et trente de large, entre la Turquie et la zone de guerre. Cela reviendrait à démilitariser et à neutraliser les milices kurdes pour les empêcher de combattre les terroristes que la Turquie aiderait de façon encore plus évidente, alors que ce pays est membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).
L’opération serait planifiée et n’attendrait plus que la mobilisation formelle des 18 000 soldats turcs prévus pour cette attaque contre les intérêts vitaux de la Syrie et sa souveraineté. Contrairement à d’autres opérations de déstabilisation de la Syrie et d’aide aux terroristes, le chef d’état-major de l’armée turque a cependant cette fois demandé un ordre écrit du président avant toute action selon les mêmes sources. Des responsables sécuritaires ont réclamé à plusieurs reprises ces derniers mois une intervention de ce type et l’instauration d’une telle zone.
Depuis la mi-juin, le gouvernement dénonce publiquement les avancées des miliciens kurdes près de sa frontière au détriment des groupes terroristes ; les tueurs de l’État islamique (ÉI) ont notamment été évincés du poste frontière de Tall Abyad.
La libération des villes kurdes est considérée par Ankara comme une menace et en fin de semaine dernière, le président turc Recep Tayyip Erdogan est officiellement intervenu pour s’opposer par avance à toute idée d’un État kurde, alors qu’environ 15 millions de Kurdes vivent dans le sud de la Turquie. Les autorités turques affirment aussi que les milices kurdes menaient dans les villes reconquises une politique de « nettoyage ethnique ». Pourtant, malgré les crimes avérés des groupes islamistes et le vote par le parlement en octobre d’une autorisation pour une intervention contre ces derniers en Syrie et en Irak, l’exécutif turc a toujours refusé la moindre action.