La violence a continué en plusieurs points de Palestine samedi, notamment dans les territoires occupés. Dans la journée, la police a attaqué les croyants rassemblés à la mosquée el-Aqsa à Jérusalem, maintenant un climat de très forte tension sur ce site très important pour les communautés musulmane et juive ; il est devenu un enjeu identitaire symbolique extrêmement, et de plus en plus, puissant. Ce sont des affrontements similaires qui avaient conduit au déclenchement de la Seconde Intifada en 2000.
Les forces israéliennes ont mené des raids en divers points du pays, notamment pour retrouver les auteurs de l’attaque contre deux colons jeudi, tués alors qu’ils circulaient entre deux colonies illégales près de Naplouse. Dix Palestiniens ont été blessés par balle dans une attaque israélienne dans le secteur de Naplouse. Singulièrement depuis plusieurs jours, mais depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois, la tension n’a cessé d’augmenter en Palestine. L’entité sioniste n’a cessé de provoquer son ennemi, notamment en accélérant le programme de colonisation, tant à Jérusalem que dans les territoires occupés, violant ouvertement toutes les lois internationales, comme elle les viole dans le domaine nucléaire et comme elle a racketté les Européens depuis 70 ans : en toute impunité. Depuis la Seconde Intifada, en 2000, qui avait environ 4 000 morts, Israël a mené plusieurs offensives meurtrières contre les Palestiniens, en 2008, 2012, et surtout en 2014. L’opération « bordure protectrice » avait fait plus de 2 000 morts parmi les Palestiniens, en grande majorité des civils.
Toujours sans réel État, à la merci de l’armée israélienne et des plus extrémistes des Israéliens, la colère n’a cessé de grandir parmi les Palestiniens. Elle a peut-être atteint un point de non-retour après le massacre d’une famille palestinienne, brûlée vive, en août. Les Palestiniens ont de leur côté mené plusieurs attaques à Jérusalem ces derniers, notamment contre des civils.
Dans ce contexte, le Mouvement de la Résistance islamique en Palestine (Harakat al-Jihad al-Islami fi Filastīn, dit Jihad islamique) a revendiqué une attaque qui a fait hier deux morts et deux blessés parmi des Juifs à Jérusalem en « réponse aux crimes terroristes » de l’entité sioniste selon un communiqué du mouvement. Mohannad Chahafik Halabi a poignardé ses victimes dans la vieille ville de la capitale palestinienne. Il a réussi à s’emparer d’une arme brandi par un « civil » israélien et à tirer une balle avant d’être tué par des policiers israéliens.
Le Jihad islamique a annoncé que cette action marquait le début de la troisième intifada. Qu’il s’agisse d’un acte prémédité et commandité ou d’une revendication d’opportunité, cette revendication est significative de la volonté de combattre de l’un des plus importants mouvements révolutionnaires palestiniens, malgré des années de répression sanglante. Le parti Conquête (Fatah), qui contrôle nominalement l’Autorité palestinienne, et le Mouvement de résistance islamique (Ḥarakat al-Muqāwamah al-ʾIslāmiyyah, ou Hamas [ferveur]), qui contrôle de fait la bande de Gaza, n’ont pas réagi à cette annonce qui pourrait plonger un nouveau pays du Proche-Orient dans la guerre.