Les Suisses étaient appelés ce dimanche à renouveler leurs deux assemblées, la chambre basse, le Conseil national, où les représentants sont élus sur une base populaire numérique, et la chambre haute, le Conseil des États, représentant les cantons – chaque canton élit deux sénateurs (un pour les anciens demi-cantons). Contrairement au système français, les deux chambres sont d’importances similaires.
Après un recul lors des élections de 2011 (26,6 %, -2,4), le Parti du peuple Suisse/Union démocratique du centre (SVP, Schweizerische Volkspartei/UDC) a consolidé sa place de premier parti de Suisse lors des élections législatives en retrouvant, avec 29,4 % son score de 2007 (29 %). Le parti libéral renforce sa position dominante au Conseil national, obtenant 65 députés, contre 54 dans la chambre sortante, dans une assemblée comptant 200 élus.
Le score de l’UDC démontre la forte préoccupation de la population vis-à-vis de la question de l’invasion. Mais si l’UDC réalise le meilleur score d’un parti en Suisse, cette progression ne devrait pas apporter de grands changements dans la politique de la Suisse. Le paysage politique suisse reste morcelé et sans grand changement par rapport à 2011. La plus grande amplitude de changement concerne l’UDC (+2,8) ; les autres ne progressent et ne régressent, au plus, que de 1,3 point par rapport aux élections quatre ans plus tôt.
Le Parti social-démocrate recueille 18,8 % des voix et 43 sièges, devant le PLR (16,4 %, 33) et le PDC (11,6 %, 28). Les Verts obtiennent 7,1 % et les Verts libéraux 4,6 %, soit 11 et 7 élus. Le PBD, avec 4,1 % envoie au Conseil national 7 députés. Les six autres élus sont ceux de la Lega (1 %, 2) le MCG (1 %, 1), le PEV, parti de centre gauche (1 %, 1) et 2 autres élus.
Le scrutin a été marqué par une forte abstention, moins importante que prévue cependant. Moins d’un Suisse sur deux, 48,41 %, a voté. Jamais depuis 1979 la participation n’a dépassé les 50 %.
Malgré la crise des migrants, aucune prise de conscience ne semble devoir se manifester chez les Suisses, plus effrayés par le changement que par le statu quo.
L’UDC réclame un nouveau siège au gouvernement, ce que refusent plusieurs partis, dont bien entendu le PS. Le gouvernement suisse, le Conseil fédéral, est composé de sept membres, élus par le Conseil national, par consensus. Après les élections de 2007 et une grande polémique, l’UDC avait obtenu la nomination d’Ueli Maurer comme conseiller chargé de la Défense, de la Protection de la population et des Sports.