Loin de moi d’avoir la prétention de définir le nationalisme et le patriotisme. Je laisse un maître en la matière, Charles Maurras vous éclairer sur ces deux termes, ces deux idéologies, ces deux valeurs.
Qu’est-ce que la Nation ?
Il importe d’abord de préciser l’idée de Nation, de lui redonner son vrai sens, son sens étymologique. C’est ce que fait Maurras :
« L’idée de nation n’est pas une « nuée » ; elle est la représentation, en termes abstraits, d’une forte réalité. La nation est le plus vaste des cercles communautaires qui soient, au temporel, solides et complets. Brisez-le, et vous dénudez l’individu. Il perdra toute sa défense, tous ses appuis, tous ses concours.
Libre de sa nation, il ne le sera ni de la pénurie, ni de l’exploitation, ni de la mort violente. Nous concluons, conformément à la vérité naturelle, que tout ce qu’il est, tout ce qu’il a, tout ce qu’il aime est conditionné par l’existence de la nation »
(Action française mensuelle 1901). »
Nationalisme et patriotisme.
Bien des gens croient que le nationalisme est un patriotisme excessif, « fanatique ».
« Ce sont là des niaiseries. Les deux mots [nationalisme et patriotisme], par leur histoire, par leur étymologie comme par leur sens, ont des acceptions parfaitement distinctes. Patriotisme s’est toujours dit de la piété envers le sol national, la terre des ancêtres et, par extension naturelle, le territoire historique d’un peuple : cette vertu s’applique en particulier à la défense du territoire contre l’étranger… Mais, si nécessaire que soit le patriotisme ; loin de rendre inutile l’existence du nationalisme, il le nécessite, il le provoque à vie. Nationalisme s’applique en effet, plutôt qu’à la Terre des Pères, aux Pères eux-mêmes, à leur sang et à leurs œuvres, à leur héritage moral et spirituel, plus encore que matériel.
Le nationalisme est la sauvegarde due à tous ces trésors qui peuvent être menacés sans qu’une armée étrangère ait passé la frontière, sans que le territoire soit physiquement envahi ».
(Mes idées politiques, 1937)
« Et pour conclure : félicitons-nous de n’avoir pas cédé aux instances que l’on a multipliées pour nous faire sacrifier notre titre de nationaliste. Nous l’avons gardé, nous le garderons. Ce nom est un très beau nom. Il a son sens. Patriotisme, dans l’usage, signifie surtout culte de la terre des pères. Nationalisme de natio, natus, fait allusion à la naissance, au sang. »
Discours du 25 mai 1930 au banquet des Étudiants d’Action française.