A Chalon-sur-Saône, l’usage du français va devenir obligatoire sur les chantiers. Dans un communiqué publié jeudi 12 mai, le maire LR de la commune, connu pour avoir voulu faire disparaître les menus sans porc dans ses cantines, a annoncé vouloir imposer l’usage de la langue française sur les chantiers du BTP. Il veut lutter contre les fraudes des travailleurs détachés, c’est-à-dire des salariés envoyés par leurs employeurs dans un autre Etat, Gilles Platret se positionne en défenseur de l’emploi local.
« Outre le fait que cette situation, source de concurrence déloyale pour les entreprises de notre bassin de vie, nuit gravement à l’emploi local, elle comporte, en outre, en termes de sécurité des risques qui ne sont pas à prendre à la légère », estime le maire de Chalon-sur-Saône, dans le Le Bien Public. L’édile estime en effet que « les consignes de précaution ne sont pas forcément comprises par les ouvriers et en cas de situation d’urgence sur le chantier, les difficultés de communication accentuent le risque d’accident ».
Gilles Platret insiste sur les dangers de la barrière de la langue : « La mauvaise maîtrise du Français surexpose les personnels des chantiers à des dangers permanents. Le casque ne suffit pas et nombreux sont les entrepreneurs à le reconnaître. Le président de la fédération du BTP de Saône-et-Loire lui-même, m’en a témoigné sa reconnaissance et admet qu’en embauchant des salariés détachés, qui de surcroît parlent plusieurs langues, personne ne se comprend ». Et l’élu de préciser : « Cet arrêté ne concerne exclusivement que les employés détachés. Il ne s’agit pas d’une guerre contre les ouvriers d’origine étrangère qui vivent en France ».
Le salaire d’un employé détaché est payé par l’entreprise en France, mais tient compte des charges salariales du pays d’origine. « C’est forcément un avantage pour les entreprises lorsque l’employé vient d’un Etat où les charges sont moins élevées qu’en France », note l’élu. « Et cela pénalise les petites entreprises locales. J’assume préférer donner du travail aux entreprises locales, plutôt qu’aux employés détachés ». « En outre, explique-t-il, les entreprises du BTP seront désormais chargées d’embaucher des ouvriers qui parlent et comprennent le Français, ou d’engager un service d’interprètes agréés ».