Cela fait plus de six ans, depuis Mars 2011 plus exactement, que la Syrie est ravagé par un terrible conflit. Conflit importé par les pays occidentaux, laquais d’Israel et par les pétro-monarchies du golfe. En 2011, peu de personnes auraient parié que la Syrie séculaire de Bachar Al-Assad serait encore debout. Les victoires «rebelles» de 2012 laissaient penser que la chute du gouvernement Syrien légitime était proche, promettant ainsi à la Syrie un chaos comme celui que la Libye avait connu après la chute du Colonel Khadafi.
Pourtant, grâce au soutien du peuple Syrien, de la grande majorité de son armée et avec l’aide de l’Iran et de la Russie, Bachar Al-Assad est toujours au pouvoir, contrecarrant ainsi les plans des pays occidentaux et des pays du golfe.
La crise Syrienne est extrêmement complexe, de nombreux facteurs politiques, militaires et religieux doivent être pris en compte. Depuis l’intervention militaire Russe en septembre 2015, l’armée Syrienne a remportée de nombreuses victoires, notamment dans la province d’Alep. Nous pouvons citer par exemple, la libération de la base aérienne de kuweires en octobre 2015, qui était assiégée depuis trois ans par divers groupes salafistes puis par le fameux état islamique. Autre succès, celui qui a permis d’encercler totalement les groupes djihadistes contrôlant les quartiers est d’Alep, en prenant le contrôle de la Route du Castillo.
Depuis ce succès, les événements s’accélèrent tant au niveau des combats au sol qu’on niveau politique et diplomatique. Si bien que c’est à Alep et dans sa province (du même nom) que va peut-être se jouer l’avenir du conflit Syrien.
La bataille d’Alep: Dernières évolution sur le terrain.
Depuis le début du mois de juillet 2016, une offensive couronnée de succès menée par les forces spéciales Syriennes, avait permis l’encerclement total des quartiers d’Alep tenus par les soi-disant «rebelles». Une fois les djihadistes encerclés leur défaite n’était qu’une question de temps. Mais la ville d’Alep et sa province revêtent une telle importance stratégique pour les deux camps, que les djihadistes n’allaient pas tarder à déclencher ce qui sera une des plus grandes offensives du conflit Syrien.
Mais pourquoi la bataille d’Alep est-elle si importante pour les deux camps ?
Outre le fait que la ville d’Alep est la plus grande ville de Syrie et qu’elle était le cœur économique du pays avant la guerre, c’est avant tout sa position géographique qui lui donne son importance. Située au nord du Pays, prêt de la frontière avec la Turquie, celui qui domine cette aura le contrôle sur une majorité des routes menant à la frontière turque. Pour les djihadistes, le contrôle d’Alep et de sa banlieue est vital pour continuer à être approvisionner en hommes, armes et équipement de provenant de Turquie. De plus, si Alep tombe aux mains des Terroristes, il est peu probable que l’armée Syrienne ait la capacité de reconquérir la ville. Après six ans de conflit l’armée Syrienne, a perdu près de 90.000 hommes et commence à manquer de soldats professionnels. Manque qui est difficilement compensé par les multiples milices Iranienne, Irakienne et pro-gouvernementale.
Pour l’armée Syrienne, si Alep tombait sous son contrôle cela permettrait à Bachar Al-Assad de contrôler 80% de la «Syrie utile», c’est-à-dire l’axe Nord-Sud reliant Alep à la capitale Damas en passant par la province côtière de Lattaquié ainsi que par les villes de Hama et Homs au centre du pays. Un tel contrôle permettrait à Al-Assad d’avoir un poids supplémentaire lors des futures négociations entre les grandes puissances, négociations qui déboucheront sans doute à terme, à la partition de la Syrie.
La prise totale d’Alep serait entre outre une grande victoire militaire qui mettrait les groupes terroristes en difficulté. Des dizaines de milliers d’hommes de chaque camps sont mobilisés dans la campagne d’Alep, une victoire permettrait à l’armée Syrienne d’aller renforcer d’autres fronts délaissés par manque d’homme. Le fief terroriste d’Idlib pourrait même être menacé. La ville d’Alep peut donc être considéré comme la clef du conflit.
L’offensive terroriste:
Le 31 juillet 2016, les djihadistes situés au sud-ouest d’Alep, réunis sous la bannière de Jaish Al Fateh (L’armée de conquête), lancèrent une offensive d’envergure contre les positions de l’armée Syrienne au Sud-ouest d’Alep, particulièrement contre le quartier de Ramouseh et sa base militaire, seuls obstacles entre eux et les quartiers Est d’Alep contrôlés par les djihadistes. Après plusieurs jours de combat acharnés, l’armée Syrienne, en sous-nombre, du se retirer de Ramouseh et de sa base militaire, permettant ainsi de briser partiellement le siège des quartiers Est d’Alep. Malgré ce succès, le corridor de Ramouseh n’a jamais eté vraiment sur pour les terroristes soutenu par la Turquie car l’armée Syrienne avait toujours la zone à portée de ses troupes. Après 3 semaines de bombardements intenses de la part des forces aériennes Russes, les troupes Syriennes réussirent le 3 septembre dernier à reprendre le contrôle de la base militaire de Ramouseh et ainsi de rétablir le siège des quartier Est d’Alep, Tout ceci laisse espérer une victoire prochaine des troupes gouvernementales à Alep. Les dernières informations font état de l’arrivée massive de renforcement des terroristes pour tenter de rebriser le siège d’Alep, mais seront-il capable de renouveller un tel exploit? Rien n’est moins sur, harcelés nuit et jour par l’aviation Russe, les djihadistes ont perdu environ mille hommes durant cet offensive limitant ainsi grandement leur pouvoir de frappes. De plus l’armée Syrienne a elle aussi envoyés de nombreux renforts sur le front Sud D’Alep, notamment les forces spéciales du «Tigre», l’unité militaire la plus efficace de l’armée Syrienne.
Ne nous y trompons pas, malgré la grande défaite subie par les groupes djihadistes, la bataille d’Alep est encore loin d’être terminée même si les événements penchent plus en faveur de l’armée Syrienne.
C.T. – PNF Roussillon