Depuis plus de cent ans, le gouvernement américain répand à travers la planète la guerre et la mort. L’opinion publique étasunienne étant devenue de plus en plus rétive à voir mourir ses enfants les intérêts des banques et des multinationales, l’armée a pris l’habitude d’exterminer les populations via des bombardements terroristes de masse. Ce fut châtiment fut appliqué aux populations européennes et japonaises durant la Seconde Guerre mondiale avec une grande efficacité, puis au Vietnam, en Irak et en Serbie plus récemment. Pour réduire à zéro le risque pour ses propres hommes, les États-Unis ont développé les drones, utilisés depuis plusieurs années en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen comme en Afrique de l’Ouest. Depuis plusieurs années, à des milliers de kilomètres du territoire américain, des centaines de personnes ont été assassinées sans autre formes de procès, parce qu’il représentaient une « menace ».
Depuis quelques jours, un intense débat traverse l’administration Obama : si le gouvernement s’arroge le droit d’assassiner n’importe quel citoyen de n’importe quel pays, un problème se pose actuellement : le prochain « assassinat ciblé » concerne un ressortissant américain. Le gouvernement s’est refusé à préciser son identité et n’a livré aucune autre information à son sujet, comme les faits qui lui sont reprochés ou le pays qui l’abrite.
L’homme, soupçonné d’appartenir à al-Qaïda, soupçonné d’avoir préparé des attentats et soupçonné d’en préparer encore, doit prochainement être éliminé par la CIA. Le débat ne porte par sur le caractère terroriste d’un tel acte, sur sa nature opposée aux plus élémentaires droits de l’homme, mais simplement sur les éventuelles conséquences juridiques qu’il pourrait avoir sur le sol américain et de possibles complications administratives.
Ce n’est pourtant pas une première : en septembre 2011, un imam “américain”, Anwar Al-Aulaqi, a été assassiné par un tir de drone au Yémen. C’est en partie l’objet d’un reportage réalisé par la RTBF en 2013.
Les multiples condamnations, y compris par la justice américaine, contre l’existence du camp de concentration de Guantanamo n’ont pourtant pas gêné le gouvernement Obama. La fermeture du camp, où plus de 1% des prisonniers se sont suicidés, avait était l’un des principaux engagements de Barack Obama. Il l’avait promis il y a cinq ans et trois mois. Le camp est toujours ouvert aujourd’hui ; plus de 100 personnes y demeurent détenues.