À la croisée des chemins entre populisme et globalisme.
En ce début d’année 2021, les gouvernements de l’Europe carolingienne continuent, à la suite de 2020 d’alimenter un climat anxiogène, l’inévitable Jacques Attali donnant le ton en disant que l’on ne sortira plus jamais de l’état d’urgence (sanitaire) même si c’est « absurde » (Public Sénat, 2/12/ 2020).
Oui c’est absurde ; et cette absurdité révèle que les peuples d’Europe occidentale s’enferment dans une servitude volontaire ourdie par les réseaux mondialistes qui renforceront leur emprise aussi longtemps qu’ils ne réagiront pas. Ce sont les décrets du 4 décembre 2020 qui, validés par le Conseil d’État le 4 janvier 2021, permettent de ficher les gens, non plus en raison de leur activité mais de leurs opinions. C’est le projet de passeport sanitaire, actuellement mis de côté parce que les réseaux sociaux se sont mobilisés pour le dénoncer mais pas abandonné. Ce sont les extravagants couvre-feux à partir de 18 heures ou bien des interdictions assassines faites aux bars et restaurants d’ouvrir, les condamnant à mort pour un grand nombre alors que l’on peut se presser dans les supermarchés et les transports en commun.
Nous sommes loin du « n’ayez pas peur », lancé en 1979 par le pape Jean-Paul II qui avait été confronté au système soviétique qui gouvernait par le goulag et les internements psychiatriques.
Nous nous en approchons d’ailleurs puisque ceux qui professent des opinions par trop déviantes de la pensée dominante et dépassent le stade de l’audience confidentielle, se retrouvent embastillés comme Ursula Haverbeck ou Horst Mahler en Allemagne, coupables de « révisionnisme », ou bien internés psychiatriques tel le professeur Fourtillant en France, qui n’a dû sa sortie qu’à une mobilisation importante, ou encore menacés des tribunaux.
Il est plus que temps de nous délivrer d’élites qui n’en sont plus et qui méprisent le peuple. Pour preuve, citons ce propos vulgaire de Macron rapporté dans le livre « Madame la présidente » (Ed. Plon): « je les ai bien baisés, je leur ai mis profond ».
Objectivement, le dernier élan collectif et mobilisateur des Européens s’est brisé en 1945 dans les ruines puis dans le discrédit et la Terre promise de Nuremberg, pour paraphraser Bardèche. La disparition des empires coloniaux, la crise latente de l’Église catholique explosant avec Vatican II, puis l’écroulement sans gloire de l’idéal communiste, ont parachevé l’évolution. Tout ce qui est transcendant est en crise, pire encore : présenté sinon jugé comme criminel. Le moralisme puritain anglo-saxon et l’individualisme narcissique ont creusé leur sillon. Le tragique est évacué ou converti en lamentations ostentatoires. C’est le chacun pour soi qui est la règle première. Les « discriminations », concept nouveau en plein essor, prospèrent ; pour les femmes, les vieux, les jeunes, les immigrés, les gros, les déviants de toutes sortes.
La démocratie a jeté à la poubelle les vertus aristocratiques et peu sont prêts à donner leur vie pour quoi que ce soit. Le long terme est évacué. L’argent est la mesure de toutes choses. Le marché devient le régulateur universel salissant tout ce qu’il touche, transformant tout ce qui existe en produit marchand négociable.
Or l’épanouissement individuel, l’amour du lointain mais pas du prochain, l’apitoiement victimaire, le libéralisme économique comme horizon ne constituent pas un idéal crédible et durable. Aucune société saine ne peut se fonder sur pareille indigence.
Et tout cela s’effrite, en attendant de s’effondrer, lorsque le tragique, le risque que l’on veut conjurer, nier réapparaissent. Les menaces de toute nature qui n’ont cessé de proliférer au cours des décennies écoulées arrivent aujourd’hui à maturité : elles sont à la fois sanitaires, démographiques, technologiques, économiques, monétaires, énergétiques, sociétaux, militaires, politiques, voire climatiques.
Mais le risque le plus grand est la confusion qui parasite les repères spirituels, de l’âme commune et de l’identité – autrement dit de la race – qui tiennent une société et la distinguent de la masse informe et erratique. Le lavage de cerveau scolaire – et c’est le seul but de l’éducation dite « républicaine » -, médiatique, le déracinement des peuples promu par l’économie les désorientent et seul un « petit reste » de personnes conscientes, non reniées résiste à cet assassinat.
La résultante de ce pourrissement spirituel et moral est une démographie catastrophique, des flux d’invasion migratoire toujours plus forts, encouragés par une oligarchie mondialiste et des laquais de plus en plus dictatoriaux.
En face, la Chine de Xi Jinping se développe sur fond d’ordre, de discipline, de cohésion, d’éducation, de sens du long terme collectif et national, de nationalisme assumé, de puissance militaire constituée, de projets grandioses que l’on se donne les moyens de réaliser, avec une vision continentale sinon mondiale, celle des Routes de la soie : bref, les recettes saines et éprouvées des sociétés fondées sur la tradition et la fierté de ce qu’elles sont.
En Europe, sauf en Russie, le christianisme s’est abîmé dans le marais nauséeux du droit de l’hommisme et de l‘antiracisme, alors que l’actuel occupant du Siège de Pierre tient un discours d’essence mondialiste. En Chine, les maîtres spirituels comme Confucius sont remis à l’honneur. Et cela, avec des moyens matériels et humains consistants, relativement à une Europe affaiblie, blessée au cœur par une Guerre de trente ans, en crise spirituelle et qui perd les bénéfices du sursaut économique qui a suivi les blessures de la guerre. Une Europe en voie de désindustrialisation qui a raté le virage de la mondialisation numérique et s’est pour le reste placée sous l’aile protectrice des États-Unis, au point de trembler lorsqu’un Donald Trump leur a dit avec bon sens que chacun doit compter d’abord sur soi-même.
Si la France est désindustrialisée, lobotomisée par le républicanisme maçonnique, l’Allemagne est un astre mort démographiquement, son âme ayant été dévitalisée par la politique de dénazification et de repentance éternelle qui lui a été assénée ; et sa puissance économique périclitera lorsque ce qu’elle produit le sera en Chine ou en Asie.
Oh ! La Chine ne vise qu’à assurer sa sécurité et sa puissance, même si elle ne peut que nourrir un ressentiment à notre endroit pour le « siècle de la honte » que nous lui avons fait subir dès les « traités inégaux ». Mais la vie n’est que rapports de forces et elle n’hésitera pas à profiter de nos faiblesses sans état d’âme, du moins jusqu’à ce qu’elle soit rattrapée par ses propres faiblesses internes ataviques. Elle ne sera forte que de nos faiblesses.
Les régimes occidentaux, fragilisés à raison du chaos interne qu’ils provoquent, tentent de se maintenir en se raidissant, s’inspirant de ce qui se passe en Chine avec la surveillance et le fichage généralisés.
Quoi qu’il en soit, la science et la technique continuent leur marche en avant, remettant dans la discrétion tout en cause, bien plus profondément que les révolutions politiques des deux siècles passés ou des idéologies de tous les temps.
A nous de relever ce défi. L’Europe dispose de tout ce qu’il faut pour cela. Mais en premier lieu, nous devons mobiliser les forces vives de nos nations partout en Occident. Actuellement, ceux qui dérangent sont ostracisés, bâillonnés, à l’instar d’un Trump qui, tout sioniste qu’il est, et par surcroît président d’un État, se voit banni de réseaux sociaux qui s’arrogent un pouvoir judiciaire ! Nous devons apprendre à créer nos propres réseaux sociaux, qui sont le dernier moyen de se faire entendre, nos propres media, en apprenant à échapper aux griffes d’une législation de plus en plus liberticide. Nous devons apprendre à être comme des poissons dans une eau sociétale de plus en plus trouble et empoisonnée. Le dire est plus facile que de le faire : mais il faut nous y atteler, avec une saine humilité, celle des hommes sûrs d’eux-mêmes, sans provocation inutile : seule l’efficacité compte.
Oh ! N’attendons pas dans l’immédiat de résultats mirobolants ! Le peuple supportera tout, chômage, submersion migratoire, perte d’identité, humiliations quotidiennes tant qu’il aura quelques sous pour se payer son smartphone, la traite de sa voiture et l’essence pour aller bronzer quelques jours l’été. Mais un jour tout se grippera ; les portefeuilles seront vides. Alors, certes au prix fort, notre rétablissement sera possible pour peu qu’aujourd’hui, les Européens non reniés ne se découragent pas et sachent anticiper cette échéance.
SOMMAIRE :
- Apprenons à nous organiser hors système (MILITANT) page 3
- Vaccins anti-covid et géopolitique (Maurice GUFFROY) pages 4 et 5
- Le « grand Reset » dans les textes (André GANDILLON) pages 6 à 11
- Le Brexit enfin réalisé (Albert FOEHR) pages 12 et 13
- L’imposture de l’éolien et son impasse (Emile MALLIEN) page 14
- Pour en finir avec l’année De Gaulle (Charles ESCAMPS) Page 15
- Le Poil à gratter page 16