Julien Assange est le dissident australien fondateur, rédacteur en chef et porte-parole de WikiLeaks poursuivi par la vindicte Yankee suite aux révélations sur la manière dont les États-Unis et leurs alliés ont mené leurs sales petites guerres en Irak et en Afghanistan.
Avec la publication des documents classifiés américains, sur la guerre d’Irak en 2010 (dont la vidéo Collateral murder ) puis sur la guerre d’Afghanistan en , il a placé dans la lumière les crimes de guerre des États-Unis et de leurs alliés, notamment le Royaume-Uni. Des révélations qui ont déclenché la fureur du Pentagone conduisant au lancement d’une enquête pour « espionnage » contre WikiLeaks et aux tentatives d’arrestation et d’extradition d’Assange.
Après diverses péripéties judiciaires et diplomatiques, le , les États-Unis inculpent Julian Assange pour « espionnage », crime pour lequel il encourt jusqu’à 175 ans de prison. Il est actuellement incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh depuis le , jour où il a été livré aux autorités britanniques par l’ambassade d’Équateur à Londres.
Alors que le cybermilitant australien Julian Assange continue d’être détenu en Grande-Bretagne, dans l’arbitraire le plus total le visant, deux orientations paraissent primordiales dans cette situation. D’une part l’hypocrisie une fois de plus fortement caractéristique de l’establishment occidental et son deux poids deux mesures au summum ; de l’autre les instruments nécessaires en vue de le faire libérer.
Les années passent mais peu de choses semblent pour le moment évoluer dans le dossier de Julian Assange – dont le seul crime fut d’avoir ouvert les yeux au monde sur plusieurs dossiers internationaux, y compris liés aux crimes de guerre commis par un certain nombre de pays. Souvent occidentaux. Après avoir passé un long moment au sein d’une pièce de l’ambassade d’Equateur à Londres où il avait trouvé refuge face aux traques des élites anglo-saxonnes, depuis la fin de la présidence du progressiste et souverainiste Rafal Correa, son destin est encore plus incertain face à l’emprisonnement dont rien pour le moment n’annonce la fin, sans oublier ses problèmes de santé.
Evidemment, aucune dose de solidarité envers Assange n’a été, et ne sera, visible du côté des élites occidentales – préférant jouer aux défenseurs d’activistes bien souvent extrémistes, mais dont le mérite principal est leur partenariat avec ces mêmes élites en vue de déstabiliser les Etats se trouvant dans le viseur de l’Occident. Et cela malgré le fait qu’Assange est lui-même citoyen d’un pays occidental.
La mobilisation populaire en sa faveur, y compris dans nombre de pays occidentaux, a permis d’éviter, du moins pour le moment, le pire scénario possible, à savoir son extradition de la perfide Albion vers les USA – pays qui lui en veut le plus pour avoir dévoilé au monde entier les documents classifiés sur les crimes commis par ce pays à divers endroits du monde, notamment en Irak. Pour autant, Washington continue à vouloir à tout prix obtenir cette fameuse extradition. A noter qu’Assange risque en terre US une peine de 175 ans – en d’autres termes la perpétuité.
Il serait donc aujourd’hui plus que jamais important de se pencher sur des solutions qui devraient compléter la mobilisation internationale en faveur de la libération de Julian Assange. Parmi ces solutions, on pourrait citer la création d’une coalition internationale d’Etats réclamant sa libération immédiate, y compris au niveau onusien. Ceci étant dit, et connaissant le mépris des élites occidentales pour le droit international – surtout lorsqu’il va à l’encontre de leurs intérêts – il n’est pas surprenant que cela ne soit suffisant.
Mais peut-être qu’au sein de cette coalition, un mécanisme de travail devrait être mis en place afin de coordonner ensemble les arrestations d’éléments déstabilisateurs, travaillant pour le compte des intérêts occidentaux dans les pays concernés. Aussi bien locaux qu’étrangers. Et ce de l’Eurasie jusqu’au Moyen-Orient, d’Afrique jusqu’en Amérique latine. Y compris en vue de les échanger avec les personnes emprisonnées aux Etats-Unis et dans d’autres pays occidentaux. Oui, peut-être que le temps des mesures plus radicales est bel et bien venu. D’autant plus et après tout Washington ne se gêne guère de kidnapper des citoyens étrangers dans des pays tiers se trouvant sous son emprise, en les ramenant de force aux USA. Parmi eux, des spécialistes de divers domaines, notamment des informaticiens qui subissent un chantage pur et simple: soit vous collaborez avec nous et pourrez mener une vie plus ou moins acceptable sur le sol étasunien (après avoir été kidnappés à l’étranger, rappelons-le), soit vous allez pourrir dans nos prisons.
Les mesures de riposte donc, aussi bien en vue de mettre la pression pour la libération d’Assange et des citoyens de pays concernés par les agressions occidentales, seraient donc plus que les bienvenues. Sachant d’ailleurs quelle hystérie cela crée au sein de ces mêmes élites occidentales. Que ce soit lorsque leurs citoyens soient arrêtés, sans kidnapping – simplement dans le pays visé par l’espionnage ou la déstabilisation. Ou encore lorsqu’il s’agit de leurs agents locaux – notamment les pseudo-activistes.
Une chose est sûre. L’Occident politique, dans toute l’hypocrisie et l’arrogance qui le caractérisent, ne comprend qu’un seul langage – celui de la réciprocité. Mais le plus important dans ces mesures tout à fait réalisables, ce n’est pas tant la possibilité de nuire aux intérêts occidentaux par la réciprocité, mais surtout de rendre justice aux victimes de l’arbitraire occidental – dont le seul «crime» est d’avoir défié le système néocolonial, raciste, hypocrite et arrogant de l’Occident. A méditer.
Mikhail Gamandiy-Egorov
Source : observateurcontinental.fr via Al Manar