A propos d’Otto Ernst Remer (1912-1997), le point capital qu’on peut ajouter à ce qu’il dit lui-même au début de l’article, c’est que c’est à lui qu’Hitler s’est adressé pour rétablir l’ordre à Berlin le jour de l’attentat contre Hitler, le 20 juillet 1944. Dans la confusion qui menaçait de s’installer, il a su garder son sang-froid et calmer tout le monde, évitant probablement un bain de sang entre Allemands. Après la guerre, il est devenu un important auteur et éditorialiste, s’efforçant de jouer un rôle sur la scène politique allemande. En 1987, il participait à la huitième conférence de l’iHR en parlant de son rôle à Berlin le 20 juillet 1944.
Q: Général Remer, quel a été votre rôle durant la Seoncde Guerre mondiale?
R: … J’ai toujours été un officier du front, de toute la guerre, je n’ai jamais eu sous mes ordres que des unités combattantes, il n’y a eu que deux exceptions, deux périodes de trois mois, une en tant que commandant du régiment de la garde à Berlin et une autre en tant que commandant de la brigade de protection du quartier général d’Hitler. J’ai terminé la guerre au grade de général de division. Ma division était placée sous les ordres directs d’Hitler qui s’en servait sur le front de l’Est comme d’une sorte de brigade de pompiers pour intervenir là où il y avait le feu; j’ai mené des opérations de combat jusque dans les derniers jours de la guerre.
Q: Comment jugez-vous la crise du Corridor de Dantzig à l’origine du déclenchement de la guerre en 1939?
R: En septembre 1944, à la tête de la garde au quartier général d’Hitler, j’ai eu avec lui une conversation au cours d’une petite promenade dans les environs. Je lui demandais, «mon Führer, puis-je vous parler franchement un instant?». «Bien sûr» me fit-il, je lui demandais alors: «Pour quelle raison avez-vous vraiment attaqué la Pologne? Est-ce que vous ne pouviez pas être un peu plus patient?». Hitler n’avait demandé qu’une autoroute extraterritoriale et une ligne de chemin de fer pour relier l’Allemagne à Dantzig dont il demandait en outre le rattachement au Reich. C’étaient là des demandes tout à fait raisonnables et avec un peu de patience, on aurait pu avoir gain de cause, tout comme ce qui s’était passé pour le rattachement de l’Autriche et des Sudètes au Reich.
Et Hitler répondit:
Vous vous trompez, je savais dès mars 1939 que Roosevelt était déterminé à provoquer une guerre mondiale et je savais qu’il avait le soutien actif des Anglais avec Churchill qui s’agitait dans l’ombre. Dieu sait que moi je n’en voulais pas. Mais je ne pouvais pas rester les bras croisés, il me fallait agir: les Polonais avaient fait de la minorité allemande forte de 1,2 million d’âmes des réfugiés et avaient commencé à en massacrer des milliers. C’est pour ça que j’ai décidé de résoudre le problème polonais à ma façon, en lançant une sorte d’expédition punitive, sans déclaration de guerre, tout en faisant, après une campagne de quatre semaines, la plus généreuse offre de paix qu’un vainqueur pouvait faire, malheureusement, sans succès.
Puis il ajoutait: « Si je n’avais pas agi ainsi sur la question polonaise, dans le but d’éviter une deuxième guerre mondiale, c’est dès fin 1942 au plus tard que nous aurions vécu ce que nous sommes en train de vivre en 1944».
Q: Est-ce qu’Hitler n’a pas été trop gentil avec l’Angleterre?
R: … Ça aura été le grand tort d’Hitler de toujours poursuivre des politiques uniquement basées sur l’idéologie, d’où par exemple l’alliance avec l’Italie fasciste qui s’est soldée par une trahison. Or, en ce qui concerne l’Angleterre, Hitler a toujours cru dans la race nordico-germanique et plus largement dans une race nordique qui incluait les Anglais. C’est pour cela qu’il réitérait ses offres de paix à l’Angleterre même si celles-ci étaient toujours rejetées sans ménagement. C’est aussi l’un des motifs majeurs pour lesquels nous n’avons pas occupé l’Angleterre ce qui l’aurait éliminée de la guerre. Hitler y a renoncé pour des raisons idéologiques, c’était incontestablement une erreur, mais qui n’en fait pas?
Hitler m’a confié une fois: «chaque jour que se poursuit cette guerre m’éloigne un peu plus de la tâche à laquelle je me je me suis destiné en faveur du bien-être du peuple allemand» [FG: en fait de confidence, c’est tout simplement le passage d’un discours d’Hitler devant le Reichstag le 19 juillet 1940]
Il faisait allusion au programme de sa politique économique qu’il était frustré de ne pas pouvoir mener à son terme à cause de la guerre. La période de paix n’aura duré que six ans, mais que de grandes réalisations!
Q: Et que dire de Dunkerque?
R: Des officiers félons, au courant du plan Seelöw d’invasion de l’Angleterre, ont réussi à convaincre Hitler de ce qu’une invasion par mer n’était pas militairement envisageable – alors qu’ils savaient que c’était possible, ils l’ont fait pour des raisons politiques, tout cela a fait surface quand Fabian von Schlabrendorff a témoigné en ce sens lors de mon procès. [FG: franchement, on ne peut pas le suivre sur ce terrain, l’Angleterre n’est pas la Crète, d’une part, la Royale Navy était plus puissante que toutes les autres flottes du monde réunies, d’autre part, quand on voit l’armada qu’il a fallu dans l’autre sens pour le D-day (alors que l’Allemagne n’avait plus de marine), il est clair que le plan Seelöw n’était rien d’autre qu’une posture pour amener l’Angleterre à négocier, voir ici, de toute façon, bien curieuse réponse de Romer à une question qui appelait plutôt un commentaire sur le «haltbefehl» par lequel Hitler a stoppé l’avance des panzers vers Dunkerque, laissant les Anglais s’enfuir]
Q: Et en ce qui concerne la Russie, étiez-vous en accord avec la politique d’Hitler?
R: S’agissant de la campagne contre l’Union soviétique:
Tout d’abord, il faut bien comprendre qu’au moment de la campagne dans les Balkans en Yougoslavie et en Grèce au début de 1941, nous n’avions que 10 divisions de déployées le long de la frontière Russe, tandis que les Russes avaient massé 247 de leurs plus grandes formations sur notre frontière. Après la campagne des Balkans, nous avons rapidement fait volte face en plaçant 170 grandes unités à la frontière avec l’Union soviétique:
Les Russes s’étaient placés en position d’attaque.
Les succès initiaux de nos forces contre les Soviétiques tenaient au fait que les Russes n’étaient pas placés en position défensive, mais positionnés très en avant sur la ligne de front, prêts à avancer, c’est ce qui nous a permis d’encercler si rapidement des pans entiers des forces soviétiques. C’est ainsi que dans les premières semaines de la guerre, nous avons réussi à faire plus de trois millions de prisonniers et à mettre la main sur une quantité énorme de matériel prépositionnés sur la frontière en vue d’une attaque imminente. [FG: ceci recoupe parfaitement la thèse de Victor Suvorov dans le Brise Glace, toutefois, voir l’article Pourquoi l’Allemagne a attaqué l’Union soviétique qui contient le texte de la déclaration de guerre de l’Allemagne à la Russie ainsi que celui de la proclamation d’Hitler lue par Goebbels à la radio, la menace soviétique était largement sous-estimée, les Allemands, heureusement pour eux, n’avaient absolument pas conscience d’attaquer 10 000 chars russes avec seulement 3 000 chars, en plus bien moins bons que ceux des Russes, par conséquent, il serait injuste d’oublier que l’Allemagne aussi avait l’intention d’attaquer l’Union soviétique et de parler exclusivement d’une sorte d’attaque préventive]
Telle était la situation militaire, et on peut en apporter toutes les preuves. J’ai récemment discuté avec M. Pensel, qui était un pilote de reconnaissance aérienne à longue distance. Dans la période précédant le démarrage de la campagne en Russie, il avait pu opérer des reconnaissances en profondeur jusqu’au Don et il avait pu observer et faire état de l’énorme concentration de forces soviétiques sur la frontière.
Je tiens aussi de ma propre expérience de la campagne et de la bouche des prisonniers Russes que les Soviétiques se préparaient à une attaque imminente de l’Europe, ils escomptaient que nous attaquerions l’Angleterre pour nous surprendre à l’est et balayer l’Europe.
Q: Pensez-vous que la guerre avec l’Union soviétique était devenue inévitable suite à la rencontre d’Hitler et de Molotov de novembre 1940?
R: Molotov, le ministre des Affaires étrangères soviétique exigeait rien moins que les Dardanelles. C’est-à-dire que nous étions censés approuver la remise d’un territoire étranger qui appartenait aux Turcs, il ne s’agissait rien là d’autre que d’une provocation. Hitler n’était pas non plus dupe de la progression des Soviétiques en Roumanie alors qu’on était soi-disant en temps de paix, il savait aussi que le soulèvement antiallemand de Belgrade était le fait des Soviétiques en sous-main. Ce sont les Russes qui portent la responsabilité de la détérioration des relations entre l’Allemagne et l’Union soviétique. Et au vu des rapports qui se succédaient sur l’accumulation de forces soviétiques en direction de l’Allemagne et de l’Europe, Hitler a dû se résoudre à réagir. Je suis persuadé pour ma part qu’Hitler n’avait pas prévu au départ d’attaquer l’Union soviétique, il y a été contraint par l’évolution de la situation. [FG: indéfendable, une opération de l’ampleur de Barbarossa ne s’improvise pas en 5mn, ni au niveau de sa conception, ni au niveau de sa mise en place]
Q: Est-il exact que les Allemands considéraient les Slaves comme des sous-hommes?
R: Balivernes! Les Russes sont des êtres humains comme nous tous, votre question est déplacée, nous entretenions des relations de premier ordre avec le peuple russe. Les seuls qui posaient problème, et on s’en est occupé, c’étaient les commissaires politiques, tous Juifs. On trouvait ces derniers postés à l’arrière des lignes, avec des mitrailleuses pointées dans le dos des soldats Russes pour les faire avancer. Quand ils nous tombaient entre les mains, ça ne traînait pas, on appliquait les ordres, c’était dans le cadre d’une guerre idéologique à mort et ça ne nous posait aucun problème de conscience. Il était parfois question des hordes asiatiques, les hommes du rang parlaient parfois de sous-hommes, mais une telle terminologie n’a jamais fait l’objet d’un usage officiel.
Q: Les Russes ne se seraient-ils pas rangé aux côtés des Allemands s’ils n’avaient pas été si mal traités?
R: Les Russes, c’est-à-dire les Ukrainiens et les Caucasiens, étaient partants pour se battre, mais nous étions incapables de tirer parti de ces bonnes volontés: nous n’avions tout simplement pas assez d’armes, à la guerre, il y a bien des choses qu’il serait idéalement souhaitable de faire, mais qui sont hors de portée. Les Arabes aussi voulaient qu’on leur fournisse des armes pour leur permettre de se libérer, Franco, en Espagne, exigeait des armes pour pouvoir entrer en guerre, mais nous n’avions déjà pas assez pour nous-mêmes.
La production de guerre allemande n’a commencé à monter en puissance qu’après le début de la campagne contre les Soviétiques. On a commencé avec 3 260 tanks, c’est tout ce que nous avions pour affronter les 10 000 des Russes. Au début, nous ne produisions que 35 chars par mois, imaginez-vous qu’il a fallu attendre octobre 1944 pour atteindre notre plein régime de production avec 1 000 chars par mois. Ainsi, notre production de chars est passée de 35 en 1941 à 1 000 à la fin 1944: quelle meilleure preuve que nous n’étions pas du tout préparés à une guerre mondiale?
[ FG, voici un court extrait du livre splendide de Victor Suvorov, Le Brise Glace: «En 1933, le général Allemand Heinz Guderian visita l’usine de locomotive de Kharkov, il témoigna que cette usine produisait aussi des chars: vingt-deux par jour. Pour comprendre la portée de ce témoignage qui concerne seulement la production annexe d’une seule usine soviétique en temps de paix, il faut se rappeler qu’en 1933, l’Allemagne ne produisait encore aucun char. En 1939, au début de la guerre, Hitler disposait de 3 195 blindés, c’est-à-dire moins de six mois de production de la seule usine de Kharkov en temps de paix.]
Q: Dans quel secteur étiez-vous déployé quand les Russes ont atteint l’Allemagne?
R: J’étais le commandant de la garde au quartier général d’Hitler de Wolfsschanze en Prusse-Orientale. Je n’y étais qu’avec une partie de mon unité qui était encore en cours d’organisation et n’était pas prête. J’ai pris part aux contre-attaques de Golap, ce qui signifiait, repousser les Russes, mais cette opération n’a duré que huit jours.
Q: Pouvez-vous dire quelque chose des atrocités soviétiques contre les civils Allemands?
R: En Poméranie, j’ai vu de mes yeux des femmes qui avaient été tuées, les jambes écartées, un bâton au milieu et les seins coupés. J’en ai parlé au Dr. Goebbels, et il m’a demandé d’en faire une description détaillée à une équipe radio qu’il a dépêchée sur place exprès. C’est dans les environs de Stargard que j’ai vu ces abominations.
Q: Et que dire des Asiates des troupes soviétiques?
R: C’étaient les plus abjectes, ce sont eux qui se chargeaient de toutes ces atrocités sur le front, des Mongols et autres asiatiques.
Q: Est-ce que ces exactions étaient partie prenante d’une stratégie?
R: C’était tout à fait délibéré, il s’agissait de casser notre prétendue mentalité de classe, d’élite dominante.
Q: Et les commissaires Juifs dans tout ça …
R: C’était une plaie, une particularité de l’armée Russe, ces commissaires politiques étaient sur le dos des officiers et avaient autorité pour donner des ordres, presque tous étaient Juifs.
À cet égard, voici un exemple personnel, c’était au cours d’une offensive très rapide et victorieuse de notre part vers Tarnopol et Zolochev, à l’est de Lvov [en Ukraine]
Nous nous étions emparé de Zolochev et quelques-uns de mes tanks étaient restés bloqués à l’arrière. Les troupes marquaient une pause au seuil de la ville parce que nous ne savions pas encore si l’ennemi se préparait à contre-attaquer ou si nous allions pouvoir poursuivre. Je voulais que nos chars nous rejoignent. Quoi qu’il en soit, dans cette petite ville, j’ai vu des enfants qui avaient été défenestrés et des femmes gisantes au sol, battues à mort: des femmes et des enfants Juifs.
J’ai hélé une passante qui s’est approchée de mon véhicule et qui m’a dit: «Je vais vous montrer pourquoi nous avons fait ça». En voiture, nous nous sommes rendus à la prison locale, il y avait une aire de promenade cernée de hauts murs pour les prisonniers. Et dans cette aire, il y avait un tas de corps haut comme ça … le sang continuait de couler des cadavres.
À peine deux heures plus tôt, avant de quitter la ville, les Russes avaient passé à la mitrailleuse tous les nationalistes Ukrainiens qui étaient détenus là. C’était sur ordre des commissaires Juifs et c’est pour ça que les habitants s’étaient livré à un pogrom, dès qu’ils apercevaient un Juif, il le tuait. Mais on nous a mis ces exactions sur notre compte alors que nous n’avions encore aucun contrôle sur la ville, ce n’est que plus tard que nous avons pu rétablir un semblant d’ordre.
Q: Est-ce que cela était fait exprès pour salir les Allemands?
R: Non, ces pogroms étaient l’expression de vindicte populaire, ils haïssaient les Juifs. En Pologne aussi les pogroms étaient fréquents, comme vous le savez peut-être, il y en a eu même après la guerre et c’était quelque chose. En Europe de l’Est, l’exaspération envers les Juifs qui se présentaient toujours en honnêtes commerçants atteignait des proportions inimaginables.
En Allemagne, nous n’avions pas une telle haine pour les Juifs ordinaires, ils vivaient parmi nous sans problème. Nous avions nos lois raciales de Nuremberg parce que nous ne voulions pas de mélange. En Israël, ils ont des lois similaires encore plus strictes. À l’époque, les sionistes avaient favorablement accueilli nos lois raciales parce qu’elles correspondaient à leur propre conception: les sionistes étaient contre le métissage, ils voulaient que tous les Juifs émigrent en Israël.
Q: Comment Hitler était-il en société?
R: C’était un hôte exquis. Lorsque j’étais à son QG de Wolfsschanze, j’ai souvent pu observer comme il se mettait en quatre chaque fois qu’un invité devait se présenter. Avant d’aller l’accueillir à la gare, il veillait toujours à ce que tout soit en ordre à son QG. Il s’inquiétait de ce que le tapis ne jure pas avec l’argenterie et apportait le plus grand soin à tout ce genre de détail, il mettait tout le monde aux quatre cents coups pour que tout soit arrangé avec goût pour recevoir l’invité, c’était réellement une préoccupation importante pour lui.
Hermann Geisler, l’architecte d’Hitler, a écrit un livre de souvenirs sur lui: Ein anderer Hitler. C’est un livre passionnant que je recommande. Geisler avait de multiples talents dont celui d’imitateur, en particulier de Robert Ley [ministre du travail], Hitler le savait et ne se privait pas de lui demander de faire une petite prestation pour amuser la galerie. Geisler, sur le ton de l’humour, se faisait prier en disant: «Mon Führer, je ne peux pas faire ça, c’est un coup à ce que Ley m’expédie en camp de concentration». «Ne vous inquiétez pas» disait Hitler sur le même ton, «je vous sortirai de là». Et alors Geisler se lançait dans l’imitation et Hitler riait aux larmes: Hitler, c’était ça.
Q: Et sur le plan sentimental, quel homme était-il?
R: Hitler n’avait pas de temps pour ça. Il disait toujours lui-même qu’il n’avait pas de temps à consacrer à une femme. Eva Braun était parfaite dans son rôle. Personne ne savait ce qui se passait entre eux, c’était privé, devant les invités, elle se comportait toujours très bien.
Je ne pense pas que c’était un grand sentimental, il avait une cousine [en fait une nièce] Geli Raubal, qu’il fréquentait durant la période tumultueuse avant qu’il ne devienne chancelier, elle l’aimait, mais lui avait l’esprit ailleurs et elle a fini par se suicider.
Q: Hitler a-t-il eu des enfants?
R: Non, ce sont des absurdités, il ne voulait pas d’enfant. Il se considérait comme l’incarnation de la nation et rejetait tout ce qui aurait pu brouiller son image d’homme d’État.
Q: Mais est-ce que les gens n’auraient pas souhaité que leur Führer ait des enfants?
R: Oui, mais pour ça il aurait fallu qu’il fonde un foyer et il disait qu’il n’en avait pas le temps. J’étais avec Hitler lorsqu’il emménageait dans son nouveau QG avec ses murs de béton de sept mètres d’épaisseur. Il est entré dans sa chambre à coucher dans laquelle se trouvait un lit classique de caserne, excepté qu’on y avait superposé deux matelas. Voyant cela, il a sèchement demandé: «depuis quand les soldats dorment sur deux matelas?». Un adjudant se tenait là l’air embarrassé, et Hitler de lui dire: «Vous pouvez en enlever un». Ça aussi c’était Hitler, il ne voulait pas de considération spéciale pour lui-même.
Il prenait en charge sur sa cassette personnelle tous les frais liés au périmètre de sécurité autour du QG. Il n’a jamais perçu un sou de salaire de l’administration. Et jusqu’à la fin de la guerre, il a couvert les frais du périmètre de sécurité, y compris pour son réseau routier d’une longueur de 6 km.
Hitler était riche grâce aux droits d’auteur du Mein Kampf qui s’est vendu à plus de cent millions d’exemplaires, mais il n’a jamais bénéficié des deniers publics.
[…]Entretien mené par Stephanie Schöman (Traduit de l’allemand en anglais par Mark Weber)
Traduction : Francis Goumain
Source : An Interview With General Otto Ernst Remer (ihr.org) From The Journal of Historical Review, Spring 1990 (Vol. 10, No. 1), pages 108-117.
Au début des années 1960, vingt ans après la fin de la guerre, j’ai sympathisé avec un jeune allemand travaillant à Paris, à l’Ambassade d’Allemagne. Et j’ai fini par lui demander :
– Que penses-tu vraiment du IIIème Reich ?
– Je ne discute jamais politique lorsque je suis chez le coiffeur, car ce n’est pas moi qui tiens le rasoir…
Or, depuis 1945, tous les Allemands sont chez le coiffeur et un coiffeur qui n’est pas près de lâcher le rasoir…
Tous ceux qui donnent la parole aux Allemands à propos du IIIème Reich ne devraient-ils pas s’interroger sur la pertinence d’une telle réponse ?
Quant à ceux qu’ont vraiment voulu cette guerre, il suffit de se rappeler que, dès 1933, l’ensemble de l’industrie américaine a basculé en économie de guerre, commençant à concevoir puis à construire des dizaines de milliers de jeeps, de GMC, de chars et d’avions ainsi que les navires pour les transporter vers l’Europe.