SELON UN sondage réalisé par l’Ifop pour l’Association des journalistes d’information sur les religions (Ajir), 51 % des Français disent ne pas croire en Dieu. C’est une information capitale qui n’a sans doute pas été commentée autant qu’elle l’aurait dû : si cette enquête dit vrai, l’athéisme est aujourd’hui majoritaire dans notre pays, ce qui est certainement une première dans notre histoire. Et, chose frappante, la crise sanitaire et les confinements successifs qui ont bousculé le quotidien et le mode de vie de nos compatriotes n’ont pas été de nature à les rapprocher de la foi et de la pratique religieuses. 91 % des personnes interrogées affirment en effet que la crise covidesque et tout ce qui l’a accompagnée ne les ont en rien rapprochés de la religion. Indubitablement, la place de Dieu dans la société, les mœurs, les cœurs, les consciences et les institutions n’a cessé de reculer.
En 1947, les Français étaient encore 66 % à croire en Dieu. En 2021, la tendance s’inverse totalement et c’est désormais une majorité absolue de Français qui affirment ne pas croire en Dieu, soit 7 points de plus qu’en 2004 et en 2011 (44 % à l’époque). Il ne s’agit même pas là d’agnosticisme mais d’athéisme assumé. Dans le détail, ce sont sans grande surprise les plus de 65 ans qui sont encore les plus croyants (ou, pour mieux dire, les moins incroyants), ils seraient 58 % à croire en Dieu. Ils se placent juste devant les 18-34 ans qui seraient 48 % à être croyants. Ce qui est un peu étonnant. Mais parmi les Français interrogés, il y a sûrement de jeunes mahométans qui sont en moyenne généralement plus croyants que nombre de jeunes baptisés catholiques. Sans grande surprise, c’est là une conséquence logique, la place des discussions autour de Dieu et de la religion diminue également. Dans le cercle familial, 38 % en parlent contre 58 % en 2009. Dans le cercle amical, le constat est encore plus flagrant. Seuls 29 % des Français parlent de foi avec leurs amis contre 49 % en 2009.
CETTE ÉVOLUTION des mentalités n’est pas surprenante et tient à de multiples facteurs. Le confort moderne, le poids de la techno-science, les progrès (très relatifs) de la médecine, l’allongement (relatif également et qui tend à s’estomper) de la durée de la vie font croire à de nombreux Français et Occidentaux que Dieu est facultatif, voire superfétatoire. De plus, tout est fait à l’école, au cinéma, à la télévision, dans la presse écrite et audiovisuelle, pour donner une mauvaise image de la religion. On s’en prend à l’être historique de l’Eglise, on évoque de manière partiale, partielle voire mensongère, les épisodes des Croisades et de l’Inquisition, la question des Indulgences, on insiste sur les fautes et les scandales causés par quelques-uns mais on ne parle jamais de l’héroïsme, de la sainteté de tant d’autres qui ont évangélisé nos contrées, policé les mœurs, civilisé des peuplades frustes ou sauvages, édifié une civilisation magnifique dont témoignent notamment les églises, basiliques et cathédrales, tant romanes que gothiques, à force de foi, de dévouement, de dépassement de soi, d’amour de Dieu et du prochain.
« Si Dieu n’existe pas, tout est permis » écrivait Dostoïevski. Et en effet l’athéisme de masse n’est pas sans conséquence considérable sur la société. Si aujourd’hui tout est instable, transitoire, mouvant, évanescent, incertain, si rien n’est solide, ni stable, ni pérenne, ni les couples, ni les familles, ni les entreprises, ni les convictions, ni les engagements, c’est parce que l’on n’a plus de repères moraux et spirituels, que l’on ne connaît même plus bien souvent la frontière entre le bien et le mal. Dans cette société sans Dieu, on peut sans cesse se changer, se transformer, se réinventer, refaire sa vie, comme si l’on avait plusieurs vies, changer d’orientation sexuelle, changer de sexe (comme si c’était possible, il s’agit en réalité d’une chimère et d’une atroce mutilation). Dans une société sans Dieu, il n’y a plus rien de solide, de certain, d’immuable. Il n’y a plus de nature humaine, plus de différence entre les hommes et les femmes, entre les nationaux et les étrangers. Dans une société sans Dieu, il n’y a plus de père et de mère. Il y a un parent 1 et un parent 2, et demain sans doute un parent 3 et un parent 4. Dans une société sans Dieu, on peut créer des chimères animal-homme, se laisser aller aux expérimentations les plus folles sur l’être humain, créer des bébés en laboratoire, tuer par millions des bébés à naître, euthanasier des vieillards, des personnes jugées inutiles, gênantes ou dépendantes, se servir de fœtus encore vivants pour fabriquer des vaccins, des cosmétiques, des crèmes censées retarder le vieillissement. Comme si nous n’étions pas tous destinés à rendre un jour notre âme à l’Eternel.
DANS UNE SOCIÉTÉ SANS DIEU, les enfants ne sont plus élevés, plus catéchisés. Autrefois, même les non-croyants étaient imprégnés comme malgré eux par le catéchisme de leur enfance et pouvaient y revenir à tout moment de leur vie. Ils sont livrés à eux-mêmes et sont la proie facile des publicitaires, des manipulateurs et démagogues en tous genres. Ils sont souvent incapables de comprendre les références culturelles religieuses dans un livre, un tableau, une sculpture, un vitrail. Sait-on par ailleurs, la nature ayant horreur du vide, que le satanisme revient en force dans nos sociétés, notamment par le biais du hard rock ? Mais pas seulement. Le spiritisme, le recours à la magie, aux pratiques divinatoires, sont désormais répandues dans les jeunes générations. Cela devient une mode, comme le fait d’être inverti, transgenre ou non binaire ! L’on se grime en sorcière, on prétend avoir des pouvoirs magiques, on invoque le diable, et même si on le fait parfois pour rire, avec légèreté, le cornu rapplique quand on l’appelle. Nous avons ainsi appris de source sûre et concordante que même dans des milieux et des écoles catholiques traditionalistes certaines pensionnaires, à l’insu bien sûr de la direction des établissements, s’étaient laissées aller à certaines de ses pratiques par mimétisme, pour s’être trop imbibées de culture nippone à base de mangas, de livres et de films autour du magicien Harry Potter. Comme l’écrivait Chesterton « chassez le surnaturel, il ne restera plus que ce qui n’est pas naturel ». On ne dira jamais assez combien les écrans, le monde du virtuel, peuvent être toxiques.
Mais si la majorité des Français ne croient pas en Dieu, rassurons-nous, ils croient encore au credo et aux dogmes républicains. On l’avait vu en 2002 où 82 % d’entre eux avaient voté Chirac car on leur disait que la République était menacée. Ils croient encore majoritairement aux droits de l’homme qui nous détruisent, à la devise maçonnique liberté-égalité-fraternité qui nous corrompt et, plus que tout, ils croient à la sacro-sainte Shoah, au Dogme holocaustique, à ce que Céline appelait « la magique chambre à gaz », ils y croient de toutes leurs forces sans même l’avoir vue, sans avoir étudié la question. Leur confiance, là, est totale. Et en effet Auschwitz s’est substitué au Golgotha, la Shoah à la Croix. La religion républicaine, dont le culte holocaustique est l’assurance-vie la plus solide (on l’a encore vu avec la pancarte « Qui ? » et les malheurs de Cassandre Fristot), a réussi dans sa gigantesque entreprise de lobotomisation des cerveaux, de viol des consciences, d’asservissement des âmes, d’apostasie des masses, aidée puissamment, il est vrai, par Vatican II et les intrus successifs sur le siège de Pierre depuis Jean XXIII qui répandent et multiplient les scandales et les hérésies. Mais si aujourd’hui tout se dissout et se corrompt, tout se délite et se désagrège, et que tout va toujours plus mal, les croyants, eux, savent que Dieu, précisément parce qu’Il est Dieu, sifflera, à l’heure qu’Il voudra, la fin de la recréation et aura le dernier mot. C’est là toute notre foi, toute notre espérance.
[…]Jérôme BOURBON, RIVAROL.
« Dieu, précisément parce qu’Il est Dieu, sifflera, à l’heure qu’Il voudra, la fin de la recréation et aura le dernier mot. C’est là toute notre foi, toute notre espérance. »
Je dirais même que c’est là notre certitude la plus absolue. Proclamons-la fièrement et patientons.
Seule critique que je fais à ce texte, l’emploi du terme «mahométans» au lieu de celui de «musulmans». Je le trouve inapproprié, puisque les Musulmans ne vouent pas un culte à celui qu’ils considèrent comme un prophète.
Un éditorial qui ressemble à une lettre ouverte à Dieu …
Ils ne croient plus à Dieu, ni à l’enfer ou au diable, ces colifichets de l’esprit. Un progrès. Mais ils croient dorénavant au Covid, aux pseudo-vaccins et aux médecins-inquisiteurs. Les pots de chambre communicants ? Le même travail de sape des mêmes manipulateurs professionnels qui changent de robe mais suivent la même étoile.