1925 – 2025 – René Quinton, génie français oublié par l’histoire !

Origines et jeunesse

René Quinton naît en 1866 dans une famille de la bourgeoisie rurale française. Son père, Paul Quinton, est médecin et maire d’une petite commune de Bourgogne, jouissant d’une réputation exemplaire. Élevé dans un environnement intellectuellement stimulant, René révèle très tôt un esprit curieux, passionné par la littérature et la philosophie, bien que son père espère le voir embrasser la médecine familiale.

En 1878, il rejoint Paris pour poursuivre ses études secondaires. Il y découvre la richesse intellectuelle de la capitale et se forge une vision du monde marquée par les bouleversements politiques de l’époque, notamment la défaite de 1870 face à la Prusse. Ces événements nourrissent un patriotisme ardent et un désir de progrès scientifique, fondements de sa future œuvre.

Une trajectoire littéraire et philosophique

Jeune adulte, Quinton hésite entre médecine, littérature et philosophie. Admirateur de Flaubert, il fréquente les cercles littéraires parisiens, côtoyant des personnalités telles que Rémy de Gourmont. Sa quête d’absolu et sa recherche de perfection transparaîtront plus tard dans ses travaux scientifiques.

Dans son enfance déjà, une scène le marque profondément : son père ramène un jour à la maison une vipère immobile, engourdie par le froid de l’hiver. Il la place sur une pierre chauffée près de la cheminée. Après plusieurs heures, l’animal que tous pensaient mort reprend soudainement vie. René, enfant, est bouleversé. Il déclare alors :

« La nature n’a pas créé les êtres pour dormir. »

Cette observation deviendra le point de départ de ses réflexions sur la vie, l’évolution et les lois fondamentales de la biologie.

 

 

 

Un engagement patriotique renforcé par des rencontres marquantes

En 1899, René Quinton rencontre Maurice Barrès, écrivain et figure du nationalisme français. Barrès voit en Quinton un esprit complémentaire, un patriote passionné de science. Il écrit à son propos : « Nul être ne m’a donné autant que lui le sentiment du génie. »

Quinton soutient activement la Ligue de la Patrie Française, mouvement patriote né en réaction à l’affaire Dreyfus. Bien qu’il doute de la culpabilité de Dreyfus, il y voit un moyen de défendre la culture française face aux bouleversements sociaux et politiques. À la même époque, il rencontre Charles Maurras et son frère Joseph Maurras, chirurgien renommé. Royaliste conservateur, Quinton n’en reste pas moins résolument tourné vers l’avenir et le progrès scientifique. Parmi les membres de la Ligue, on retrouve Léon Daudet, Frédéric Mistral, Auguste Renoir, Jules Verne et bien d’autres grandes figures intellectuelles.

La genèse de la théorie marine

Des observations fondatrices

Dans les années 1890, ses réflexions s’approfondissent. L’observation de la vipère animée après un long engourdissement le pousse à cette conviction : la vie n’est pas un état passif, mais un effort permanent pour maintenir son équilibre vital.

Une remise en cause du darwinisme

À l’époque, la théorie darwinienne de l’évolution, fondée sur la sélection naturelle, domine la biologie. Quinton adopte une vision radicalement différente :

« La vie ne cherche pas à s’adapter, mais à conserver son milieu originel : l’eau de mer. »

Pour lui, l’évolution n’est pas un changement, mais un ajustement pour rester fidèle aux conditions primordiales de la vie.

Les lois de constance

Quinton formule alors ses Lois de Constance, qui structurent sa théorie :

1. La Loi de Constance Thermique

« Les êtres vivants tendent à maintenir constante leur température interne, quelles que soient les variations de température du milieu extérieur. »

La vie s’est développée dans des eaux marines à température relativement stable. Pour survivre hors de ce milieu, les organismes ont conservé cette capacité de régulation thermique

2. La Loi de Constance Osmotique (ou ionique)

« Les êtres vivants tendent à maintenir constante la concentration saline et ionique de leur milieu intérieur, malgré les variations du milieu extérieur. »

L’eau de mer, milieu d’origine de la vie, possède une salinité et une composition ionique spécifiques. Les êtres vivants conservent un milieu intérieur (plasma sanguin et liquides extracellulaires) dont la concentration osmotique est stable et proche de celle de l’océan primitif.

3. La Loi de Constance Marine

« Les êtres vivants tendent à conserver, à l’intérieur d’eux-mêmes, un milieu marin identique à celui dans lequel la vie est apparue. »

Pour Quinton, tous les organismes vivants sont en réalité “des aquariums marins ambulants”. Leurs cellules baignent dans un milieu intérieur dont la composition en ions et oligoéléments est pratiquement identique à celle de l’eau de mer isotonique (environ 9 g/L). La santé dépend de la capacité à maintenir cette constance marine interne, garante de la stabilité biologique et de la vitalité cellulaire.

Pour Quinton, l’homme est un « aquarium marin ambulant », un océan miniature abritant la vie cellulaire.

Dispensaire médical René Quinton et expériences révolutionnaires

En 1904, Quinton publie L’Eau de mer, milieu organique, démontrant que l’eau de mer isotonique peut régénérer les cellules humaines. Pour valider sa théorie, il réalise des expériences spectaculaires, dont celle du chien Sodium. 

L’expérience de Sodium

Pour prouver la compatibilité vitale du plasma marin, Quinton prélève environ 75 % du sang d’un chien moribond, recueilli dans la rue et surnommé Sodium, et le remplace par une perfusion d’eau de mer isotonique filtrée et stérilisée.

Contre toute attente, Sodium survit. Mieux encore, il reprend rapidement des forces, retrouve l’appétit et une vitalité supérieure à son état initial. Cette démonstration bouleverse la communauté scientifique et confirme que :

• L’eau de mer isotonique peut temporairement remplacer le plasma sanguin.

• Elle ne provoque aucune réaction immunologique ni rejet.

• Elle recrée le milieu vital originel nécessaire à la vie cellulaire.

Fort de ses découvertes, René Quinton ouvre en 1907 le premier dispensaire marin à Paris, rue de l’Arrivée, près de Montparnasse. Très vite, un second centre est inauguré rue d’Ouessant. Ces établissements novateurs ont un objectif clair : offrir gratuitement au peuple l’accès à un traitement efficace et naturel, à une époque où la médecine moderne dispose de peu de solutions pour les pathologies graves, notamment infantiles.

Quinton conçoit ses dispensaires comme des lieux d’accueil inconditionnel, sans distinction de classe sociale, de nationalité ou de religion. Les soins y sont entièrement gratuits, financés par ses fonds personnels et par les dons de mécènes convaincus de la valeur de sa démarche. Pour lui, la santé est un bien commun de l’humanité et ne doit pas être réservée à une élite.

Les pathologies traitées

Les dispensaires marins accueillent principalement des nourrissons et des enfants atteints de :

• Choléra infantile

• Diarrhées aiguës graves et gastro-entérites infectieuses

• Tuberculose et infections chroniques

• Malnutrition sévère et déshydratation

• Retards de croissance et états cachectiques

Les soins consistent en injections sous-cutanées, intramusculaires ou intraveineuses d’eau de mer isotonique, ainsi qu’en prises orales adaptées à l’âge et à l’état du patient. Le plasma marin, reproduisant presque exactement la composition du plasma sanguin, restaure l’équilibre du milieu intérieur, réhydrate, reminéralise, renforce les défenses immunitaires et soutient la régénération cellulaire.

Les bébés Quinton : un miracle pour l’époque

Les résultats sont spectaculaires. Des enfants arrivant mourants, squelettiques, déshydratés, condamnés par la médecine officielle, repartent quelques jours ou semaines plus tard, revigorés, roses et souriants. Ces guérisons miraculeuses marquent durablement l’opinion publique et médicale. Ces enfants sauvés sont appelés « les bébés Quinton », et leurs photos, publiées dans la presse et exposées lors de conférences médicales, témoignent de l’efficacité indiscutable de la méthode.

Le succès des dispensaires parisiens est tel qu’ils inspirent rapidement l’ouverture de centres similaires dans toute la France :

• Lyon : le docteur Jean-Jaricot ouvre un dispensaire marin qui rencontre un engouement comparable, sauvant de nombreux enfants atteints de diarrhées mortelles.

• Marseille, Nice, Bordeaux, Lille : des centres se développent dans ces villes, sous l’impulsion de médecins convaincus par les travaux de Quinton.

• Belgique, Espagne, Suisse, Égypte, Liban : la méthode traverse les frontières. À Alexandrie, l’eau de mer isotonique est intégrée dans la pratique pédiatrique. À Madrid, l’hôpital de la Princesa dispose d’un service utilisant le plasma marin pour traiter les gastro-entérites infantiles.

Contrairement aux idées reçues actuelles, le plasma marin de Quinton était alors considéré comme un médicament à part entière, inscrit à la pharmacopée française et européenne. Il bénéficiait d’une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) et était prescrit par des médecins hospitaliers en pédiatrie, infectiologie, gastro-entérologie et même gériatrie pour les états de dénutrition sévère.

Des communications officielles furent présentées à l’Académie de Médecine, et des publications scientifiques relataient l’efficacité du sérum marin dans le traitement de nombreuses pathologies, notamment pour réhydrater les enfants mourants.

Les dispensaires marins de Quinton étaient bien plus que des centres de soins. Le personnel soignant y dispensait une attention bienveillante, avec une hygiène rigoureuse et un accompagnement moral des familles, dans un contexte où la médecine hospitalière était encore rudimentaire et parfois brutale.

Le déclin progressif et l’oubli

Malgré leur succès éclatant, les dispensaires marins ferment progressivement dans les années 1960. Plusieurs facteurs expliquent ce déclin :

• L’arrivée des antibiotiques et des solutés de réhydratation modernes, qui marginalisent l’approche marine.

• Les changements réglementaires européens qui, en 1993, retirent au plasma marin son AMM, le reclassant comme complément alimentaire.

• Une médecine moderne de plus en plus chimique, coupée des approches naturelles et holistiques.

Les dispensaires marins incarnent l’essence même de la philosophie quintonienne : une médecine de la vie, accessible à tous, respectueuse du corps et de son origine marine. Ils démontrent que la science peut être mise au service de l’humanité, dans un esprit de fraternité et de bien commun.

Visionnaire de l’aviation naissante

René Quinton n’est pas seulement un biologiste et un thérapeute révolutionnaire. Il est également un visionnaire technologique, passionné par l’innovation et la science sous toutes ses formes. À la fin du XIXe siècle, alors que l’aviation n’en est qu’à ses balbutiements, il perçoit immédiatement le potentiel immense de cette nouvelle conquête du ciel.

Pour Quinton, l’aviation n’est pas un simple divertissement pour ingénieurs rêveurs. Elle constitue une révolution stratégique, scientifique, industrielle et humaine. Son intérêt pour l’aéronautique naît d’une profonde inquiétude : la France, humiliée en 1870 par la Prusse, ne doit plus jamais être prise de court technologiquement.

En 1908, indigné par le retard français face aux avancées allemandes en matière de dirigeables, notamment les Zeppelin, Quinton fonde la Ligue Nationale Aérienne. Cette organisation a un objectif clair : mobiliser le peuple français pour rattraper son retard et devenir une puissance aérienne de premier plan.

Contrairement aux milieux élitistes qui considèrent l’aviation comme un hobby aristocratique, Quinton veut la démocratiser. Il comprend que seul un soutien populaire et financier massif permettra le développement rapide de l’industrie aéronautique française. La Ligue Nationale Aérienne devient ainsi un mouvement patriotique et populaire, réunissant ingénieurs, scientifiques, industriels, militaires et simples citoyens.

Sous l’impulsion de Quinton, la Ligue :

• Organise des collectes de fonds dans tout le pays, sous forme de souscriptions populaires, pour financer la recherche, la construction d’aéroplanes et la formation des pilotes.

• Crée des concours et prix incitatifs, comme en 1908 où Quinton propose un prix de 10 000 francs à quiconque réussira à maintenir un aéroplane en vol pendant cinq minutes. À l’époque, cette performance relève encore de l’exploit.

• Met en place de grands meetings aériens, comme les Grandes Semaines de Champagne à Reims en 1909, qui rassemblent des milliers de spectateurs venus admirer les prouesses des pionniers de l’air.

• Finance la construction des premiers aérodromes français, notamment à Pau et Juvisy, posant les fondations de l’aviation militaire et civile française.

• Favorise la formation de jeunes pilotes et encourage l’émergence d’une véritable doctrine aérienne au sein de l’armée française.

Plus qu’un simple soutien technique, Quinton comprend l’importance stratégique de l’aviation pour l’avenir militaire du pays. Il milite activement pour la création d’une armée de l’air indépendante, convaincu que la maîtrise du ciel sera décisive dans les conflits à venir.

Il écrit : « La domination de l’air décidera du sort des nations. »

Cette intuition se vérifiera pleinement lors des deux guerres mondiales. Ses prises de position visionnaires influenceront durablement l’organisation militaire française, qui créera finalement une Armée de l’Air autonome en 1934.

Pour Quinton, l’aviation n’est pas qu’un outil militaire. Elle incarne aussi le génie humain, la liberté et la puissance créatrice d’une nation. Elle stimule la recherche scientifique, développe l’industrie, crée des emplois qualifiés et renforce la cohésion nationale autour d’un projet collectif ambitieux.

À la différence de nombreux intellectuels de son temps, Quinton ne se contente pas d’écrire ou de discourir. Il s’investit pleinement dans l’organisation d’événements, la collecte de fonds, la sensibilisation du public et la mobilisation des décideurs politiques. Sa passion et son engagement inspirent ingénieurs, inventeurs, pilotes et mécènes à croire en l’avenir de l’aviation française.

L’action de René Quinton dans l’aviation française est aujourd’hui largement oubliée, éclipsée par son œuvre biologique. Pourtant, les historiens de l’aéronautique reconnaissent son rôle déterminant dans l’essor de l’aviation nationale au début du XXe siècle. Sans lui, la France n’aurait sans doute pas rattrapé son retard si rapidement face à l’Allemagne.

Un héros de guerre

Un engagement au-delà de la science

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en août 1914, René Quinton est déjà un scientifique reconnu, âgé de 48 ans. Sans aucune obligation militaire en raison de son âge et de sa profession, il pourrait rester à l’arrière pour poursuivre ses recherches et contribuer à l’effort national par la science. Pourtant, fidèle à son patriotisme ardent, il choisit de s’engager volontairement comme officier d’artillerie.

Il rejoint le front en qualité de lieutenant, sans aucun passe-droit ni nomination honorifique. Son courage et ses compétences organisationnelles sont rapidement remarqués. Il est promu :

• Capitaine, après avoir démontré un sang-froid exemplaire lors d’opérations délicates sous le feu ennemi.

• Puis commandant (chef de bataillon), en reconnaissance de son efficacité tactique et de sa capacité à mobiliser ses hommes.

• Finalement, il termine la guerre avec le grade de colonel, atteint grâce à son mérite pur, un parcours exceptionnel pour un homme dont la carrière initiale n’était pas militaire.

Quinton est blessé à sept reprises au cours du conflit, preuve de son engagement constant sur la ligne de front. Chaque fois qu’il le peut, il reprend son commandement malgré ses blessures. Son courage et son abnégation lui valent également sept décorations, dont la Croix de Guerre, distinction créée en 1915 pour honorer les actes de bravoure face à l’ennemi.

Ses supérieurs le décrivent comme un officier d’une bravoure exceptionnelle, un « officier intrépide comme il en existe peu », capable d’inspirer confiance et respect à ses hommes même dans les moments les plus sombres.

Entre ses missions et ses blessures, Quinton rédige ses réflexions dans un recueil intitulé « Maximes sur la guerre », où il consigne des pensées brèves sur le courage, l’honneur, la discipline et la nature humaine révélée par la guerre. Il y écrit notamment :

« La guerre est le révélateur suprême des forces réelles. »

« La peur est moins à vaincre que le doute. »

« La victoire appartient à celui qui croit. »

Pour ses hommes, René Quinton est plus qu’un commandant : il est un chef juste et protecteur, qui partage leur quotidien dans les tranchées, un scientifique de renommée mondiale qui n’hésite pas à risquer sa vie pour la patrie. Sa proximité et sa simplicité suscitent une admiration profonde.

Cependant, ses blessures répétées, l’humidité des tranchées, la fatigue extrême et les conditions de vie épouvantables affaiblissent durablement sa santé. Après l’armistice de 1918, il reprend ses recherches scientifiques, mais son corps reste marqué. Il meurt en 1925 d’une insuffisance cardiaque, à 59 ans, laissant derrière lui une œuvre scientifique, thérapeutique et humaine immense.

La fin de vie et l’héritage

Un retour à la science, malgré l’épuisement

Après l’armistice de 1918, René Quinton rentre du front, profondément affaibli par ses blessures et par quatre années d’efforts physiques et psychologiques intenses. À 52 ans, son corps porte les marques irréversibles des combats et des conditions extrêmes de la guerre. Pourtant, fidèle à sa mission, il reprend immédiatement ses travaux scientifiques.

Durant les dernières années de sa vie, il continue à promouvoir la thérapie marine, à publier ses observations et à développer ses dispensaires, convaincu que l’avenir de la médecine passe par la mer, source originelle de la vie. Il donne des conférences, conseille des praticiens et participe à la formation de ses disciples, malgré une santé vacillante.

Les séquelles physiques de la guerre, l’intensité de son engagement scientifique et la fatigue accumulée minent peu à peu ses forces. Il souffre d’atteintes cardiovasculaires chroniques qui réduisent progressivement sa capacité de travail. Ses proches témoignent d’un homme toujours aussi passionné et lucide, mais dont le corps s’épuise inexorablement.

René Quinton s’éteint le 9 juillet 1925, à Paris, à l’âge de 59 ans, terrassé par une insuffisance cardiaque. Sa disparition suscite une vive émotion dans tout le pays. Ses obsèques prennent la dimension d’une véritable cérémonie nationale.

Le cortège funèbre traverse Paris, accompagné d’une foule nombreuse et recueillie. Son cercueil, recouvert du drapeau français, est entouré de couronnes portant ces mentions simples et puissantes : « Au savant, au soldat, au Français » et « À René Quinton, bienfaiteur de l’humanité ». Des familles modestes, venues spontanément, se mêlent aux personnalités officielles pour saluer celui qui avait sauvé tant d’enfants dans ses dispensaires marins.

Un hommage présidentiel

Le président de la République, Gaston Doumergue, bien qu’absent physiquement, fait déposer une gerbe officielle et adresse un message personnel de condoléances. Il salue en Quinton :

« Un savant qui honora la France par ses découvertes, un patriote qui la servit héroïquement, et un humaniste qui mit son génie au service de la vie. »

Son cercueil était recouvert du drapeau français, symbole de son engagement patriotique, et entouré de couronnes portant les mentions : « À René Quinton, bienfaiteur de l’humanité », « Au savant, au soldat, au Français ». Le cortège funèbre traversa Paris jusqu’au cimetière, accompagné d’une foule recueillie, marquant la reconnaissance d’un peuple envers un homme qui avait consacré sa vie au service de la santé et de la nation.

Après la cérémonie parisienne, son cercueil est transporté pour être inhumé dans le village familial de La Chaume-en-Brie, en Seine-et-Marne, où il retrouvait la terre de ses origines. Ce lieu de retraite et de ressourcement symbolisait son attachement profond à la ruralité et à la tradition française.

La poursuite de son œuvre après sa mort

Ses disciples poursuivent sa mission. Les dispensaires marins continuent de fonctionner jusqu’aux années 1960, accueillant des milliers de nourrissons, d’enfants et d’adultes, notamment pour traiter les diarrhées mortelles, la tuberculose, la malnutrition et les affections infectieuses chroniques. Ils deviennent des lieux d’espoir pour les plus démunis, à une époque où la médecine dispose encore de peu de traitements efficaces.

Cependant, plusieurs facteurs vont progressivement marginaliser la thérapie marine :

• L’arrivée des antibiotiques, qui révolutionnent la prise en charge des infections.

• Le développement des solutés de réhydratation synthétiques, produits industriellement à faible coût.

• La montée en puissance de l’approche pharmacologique et chimique dans la médecine occidentale.

• Les évolutions réglementaires européennes, de plus en plus strictes à l’égard des solutions naturelles.

En 1993, sous l’effet des nouvelles réglementations pharmaceutiques européennes, le plasma marin de Quinton perd son AMM (Autorisation de Mise sur le Marché). Il est alors reclassé comme simple complément alimentaire, malgré un siècle d’utilisation médicale sans effets secondaires et une liste impressionnante d’indications thérapeutiques. Ce déclassement symbolise l’effacement de l’œuvre de Quinton par la médecine officielle, au profit d’une vision strictement pharmacologique de la santé.

Un héritage toujours vivant

Près d’un siècle après sa mort, René Quinton reste un visionnaire largement méconnu du grand public, mais son œuvre continue de vivre, portée par ceux qui refusent d’abandonner la recherche d’une médecine naturelle, respectueuse des lois du vivant.

Quinton nous a légué bien plus qu’une technique thérapeutique : il a laissé une vision globale de la santé et de la vie. Pour lui, la véritable médecine ne consiste pas simplement à lutter contre la maladie, mais à maintenir l’harmonie du milieu intérieur, cet « aquarium marin » dont nous sommes issus. Sa conception de la santé comme constance et équilibre résonne particulièrement aujourd’hui, à l’heure où la médecine moderne redécouvre l’importance du terrain, du microbiote, de l’homéostasie et de l’écologie interne.

Longtemps marginalisée après l’avènement des antibiotiques, sa méthode connaît un renouveau discret mais prometteur. Des praticiens, médecins, biologistes et thérapeutes naturels, redécouvrent la valeur du plasma marin comme :

• Soutien à la régénération cellulaire,

• Source incomparable de minéraux biodisponibles,

• Outil d’équilibre et de réhydratation profonde dans un monde où carences et déséquilibres minéraux sont omniprésents.

Les recherches modernes confirment que la composition de l’eau de mer isotonique reste quasi identique à celle du plasma humain. Elle constitue un milieu idéal pour la culture cellulaire et ouvre des perspectives en biologie régénérative, transplantation et ingénierie tissulaire.

La continuité assurée par des précurseurs modernes

Dans la seconde moitié du XXe siècle, le Dr François Épineuze, médecin français, fut l’un des premiers à réintroduire la thérapie marine en cabinet. Convaincu de ses bienfaits, il utilisait un ingénieux système de perfusion à aiguilles multiples appelé « pieuvre » qu’il utilisait principalement pour traiter les douleurs lombaires. Il peut être considéré comme l’un des précurseurs de l’hydrotomie marine moderne, perpétuant ainsi la vision quintonienne dans un contexte médical qui lui était devenu hostile.

Plus récemment, le Dr Vincent Reliquet, généraliste à Tourcoing, a repris et défendu l’usage de l’hydrotomie marine malgré la répression institutionnelle. Il a été lourdement sanctionné par l’Ordre des médecins, interdit d’exercice pendant trois ans, pour avoir pratiqué cette méthode naturelle, illustrant la violence administrative envers ceux qui osent sortir du cadre allopathique dominant.

De nombreux infirmiers et infirmières pratiquant l’hydrotomie marine ont également été poursuivis et condamnés par leurs Ordres professionnels. Pourtant, aucun patient ne s’est jamais plaint d’effets indésirables ou de complications graves liées au sérum marin. Leur seul “tort” fut d’avoir voulu aider autrement, en respectant la physiologie humaine. Cette répression montre combien l’héritage de Quinton, bien qu’effacé des institutions, continue de déranger.

Aujourd’hui, face aux limites de la médecine chimique, à l’épuisement général et à la déconnexion croissante des êtres humains de leur milieu naturel, le message de Quinton redevient essentiel. Il nous rappelle que la santé repose sur la fidélité aux lois de la vie et sur l’harmonie avec la nature dont nous sommes issus.

Plus qu’un scientifique, Quinton fut  un homme de courage, un visionnaire et un acharné de travail, qui a cherché à comprendre les lois fondamentales de l’existence pour mieux servir l’humanité. Son œuvre n’a jamais cessé d’inspirer celles et ceux qui veulent soigner l’homme dans sa globalité, non pas seulement contre la maladie, mais pour restaurer la vie en son essence.

Honorer la mémoire d’un grand Français

René Quinton fut bien plus qu’un biologiste de génie ou un thérapeute visionnaire. Il fut un grand Français, un patriote enraciné, animé par la conviction profonde que notre nation possède un génie propre, fruit de son histoire, de sa culture et de son esprit scientifique, capable d’éclairer et d’élever l’humanité.

Aujourd’hui, son oubli n’est pas anodin. Il est sans doute lié à ses idées conservatrices et réactionnaires, à son attachement à la monarchie, à la tradition, et à cette vision de la science au service du réel et non des idéologies dominantes. Dans un monde où l’on efface systématiquement la mémoire des hommes qui ont incarné la grandeur de la France, René Quinton dérange encore, précisément parce qu’il incarne cet esprit français : rigoureux, intuitif, enraciné et ouvert à l’universel.

Pour nous, nationalistes, il est un exemple et un modèle. Honorer sa mémoire, c’est honorer la France elle-même. C’est rappeler que notre peuple a donné naissance à des hommes capables de penser la vie dans sa profondeur, de servir la vérité, et d’agir avec courage et fidélité au réel. Il est aussi le symbole d’une époque ou on pouvait s’élever par le mérite et le travail plus que par les diplômes.