Sur les opérations militaires :
Dans les 24 premières heures de l’opération militaire russe en Ukraine, toutes les capacités ukrainiennes d’interception radar au sol ont été anéanties. Sans ces radars, l’armée de l’air ukrainienne a perdu sa capacité d’interception air-air. Au cours des trois semaines qui ont suivi, la Russie a établi de facto une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. Bien qu’elle soit encore vulnérable aux missiles sol-air tirés à l’épaule fournis par les États-Unis et l’OTAN aux Ukrainiens, rien ne prouve que la Russie ait dû réduire ses opérations aériennes de combat.
L’arrivée de la Russie dans les faubourgs de Kiev en trois jours suivant l’invasion est également à considérer. Pourtant, de nombreux soi-disant experts militaires ont affirmé que la Russie était enlisée. Lorsqu’un long convoi de blindés (près de 6o km de long, selon les sources d’information) a pu rester positionné au nord de Kiev pendant plus d’une semaine, il était clair que la capacité de l’Ukraine à lancer des opérations militaires importantes avait été détruite ou anesthésiée. Si leur artillerie était intacte, alors cette colonne était une cible facile pour une destruction massive. Cela ne s’est pas produit. Alternativement, si les Ukrainiens avaient eu une capacité aérienne suffisante ou des missiles de croisière utilisables, ils auraient pu faire pleuvoir l’enfer sur la colonne russe soi-disant bloquée. Cela ne s’est pas produit non plus. Les Ukrainiens n’ont même pas monté une importante embuscade d’infanterie contre la colonne avec les missiles américains fournis.
L’ampleur et la portée de l’attaque russe sont remarquables. Ils ont capturé un territoire en trois semaines qui est plus grand que la superficie territoriale du Royaume-Uni. Ils ont ensuite procédé à des attaques ciblées sur des villes clés et des installations militaires. Il n’y a pas eu, pour le moment, un seul exemple d’unité ukrainienne de la taille d’un régiment ou d’une brigade attaquant et bloquant une unité russe comparable. Au lieu de cela, les Russes ont divisé l’armée ukrainienne en fragments et coupé leurs lignes de communication. Les Russes consolident leur contrôle de Marioupol et ont sécurisé toutes les approches sur la mer Noire. L’Ukraine pourrait bientôt être coupée du Sud au Nord.
Une importante nouveauté s’est produite cette semaine avec les frappes de missiles russes sur ce qui est de facto des bases de l’OTAN à Yavoriv et Zhytomyr. L’OTAN y avait organisé une formation sur la cybersécurité à Zhytomyr en septembre 2018 et a décrit l’Ukraine comme un « partenaire de l’OTAN ». Zhytomyr a été détruit samedi par des missiles hypersoniques. Yavoriv a subi un sort similaire dimanche dernier. C’était le principal centre d’entraînement et de logistique que l’OTAN et l’EUCOM utilisaient pour fournir des combattants et des armes à l’Ukraine. Un grand nombre de militaires et de civils de cette base sont devenus des victimes. Non seulement la Russie frappe et détruit régulièrement des bases utilisées par l’OTAN depuis 2015, mais les sirènes d’avertissement de raid aérien n’ont pas retentit et il n’y a pas eu d’interception des missiles d’attaque.
Sur le traitement médiatique :
Plutôt que de faire de véritables reportages, la grande majorité des médias (imprimés et électroniques) ainsi que les GAFA soutiennent une campagne de propagande massive. Quiconque ose soulever des questions légitimes est immédiatement traité de marionnette de Poutine ou de laquais de la Russie. Lorsque vous ne voulez pas discuter des faits, la seule alternative est l’injure.
Sur l’évolution du pouvoir en Ukraine :
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été considéré par les médias occidentaux comme un « chef de guerre » et un « Winston Churchill » des temps modernes. Ce que les médias omettent de dire à leurs lecteurs, c’est que Zelensky a pris un certain nombre de mesures pour renforcer son emprise sur le pouvoir tout en portant atteinte aux fragiles institutions en Ukraine : par exemple, Zelensky a interdit onze organes de presse et partis politique appartenant à l’opposition au nom de la loi martiale décrétée le 24 février.
L’Occident utilise cyniquement le fait que Zelensky est juif comme une diversion, un rideau de fumée pour ne pas trop se pencher sur le contingent important de volontaires ukrainiens et étrangers sulfureux (chauvinistes galiciens, revanchards tchétchènes anti-russes, islamistes et jihâdistes).
Les différents rounds de négociation paraissent piétiner alors qu’ils semblent avoir été marqués depuis le début par de fortes dissensions internes à la partie ukrainienne au point que deux hauts responsables ukrainiens ont été tués par le SBU (services spéciaux de l’État ukrainien) : Denis Kireev, 45 ans, négociateur de haut niveau, qui a assisté au premier cycle de pourparlers avec la Russie tué le 7 mars lors de sa tentative d’arrestation ; de même Dmitry Demyanenko, ancien chef adjoint de la direction principale du SBU de Kiev et sa région, a été tué lors de sa tentative d’arrestation le 10 mars.
Sur les sanctions :
La Russie évolué largement vers l’autosuffisance et son économie dépend peu des importations. En revanche, ses exportations sont essentielles au développement économique de l’Occident. Si la Russie cesse d’exporter le blé, la potasse, le gaz, le pétrole, le palladium, le nickel et d’autres minéraux clés pour l’Occident, les économies européenne et américaine risques d’être gravement touchées. Et cette tentative de contraindre la Russie avec des sanctions rend maintenant possible l’abaissement du rôle du dollar américain en tant que monnaie de réserve internationale.
Sur les conséquences géopolitiques :
En décembre dernier, Poutine a fait un certain nombre de demandes liées à la sécurité russe, mais l’administration Biden les a ignorées et n’a jamais répondu. Poutine voulait des assurances écrites que l’expansion de l’OTAN n’inclurait pas l’Ukraine et que les systèmes de missiles nucléaires américains ne seraient pas déployés en Roumanie ou en Pologne. Les exigences de Poutine apparaissaient tout à fait raisonnables.
Des missiles russes de haute précision lancés par voie aérienne, dont certains auraient été hypersoniques, ont frappé une installation dans l’ouest de l’Ukraine tuant plus de 100 soldats locaux et mercenaires étrangers. Yavoriv était une base avancée importante pour l’OTAN. Jusqu’à la mi-février (avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie), le Commandement d’entraînement de la 7e armée américaine opérait depuis Yavoriv. Ce centre de formation des opérations spéciales était situé près de la ville d’Ovruch, à proximité immédiate de la frontière polonaise. Ces frappes ont choqué et alarmé les responsables de l’OTAN. La Russie ne s’est pas arrêtée là. Elle a frappé un autre site, Delyatyn, qui se trouve à au sud-est de Yavoriv. Puis la Russie a frappé Zhytomyr, un autre site où l’OTAN était auparavant présente. Poutine a envoyé un message très clair : les forces de l’OTAN en Ukraine seront considérées et traitées comme des combattants.
Je pense que la Russie n’envoie pas tout son potentiel en Ukraine, loin de là,
et elle a bien raison car la vraie guerre n’est pas entre la Russie et l’Ukraine, mais entre le Russie et l’Otan.
Par exemple, elle ne balance pas de missiles hypersoniques (sauf une fois) très peu aussi d’Icekander elle doit les garder pour une confrontation directe avec l’Otan.
Autre exemple, l’armée russe au sol est couverte par les vieux missiles antiaériens Bouk (les mêmes que ceux d’en face) et non les S300 – S400 ou S500
Les chars Armatas ne sont pas non plus engagés.
Il y a en revanche des vrais combats au sol, sur le site FAN que tu m’as envoyé, on voit les exploits des soldats russes cités, ce sont bien de vrais combats, ce qui signifie d’ailleurs aussi que les Ukrainiens se battent vraiment.
Malheureusement, pour le moment, il n’y rien de suffisamment gros pour clouer le bec aux délires de nos médias.
En filigrane, bien sûr, on pourrait observer que l’Otan ne bouge pas, ce qui signifie clairement qu’elle est inférieure à la Russie, notamment aux niveaux des missiles hypersoniques, mais pas seulement, c’est vrai aussi des chars et des avions. Zelensky vient d’ironiser amèrement en se demandant si l’Otan était aux ordre de Moscou (sous entendu, l’Otan ne nous aide pas et si ça continue, on va devoir jeter l’éponge).
Malgré tout, je commence à douter:
1 – par rapport à mon objectif max = la fin du monde, ce ne sera pas encore pour cette fois et l’insupportable agonie migratoire va se poursuivre
2 – par rapport à mon objectif intermédiaire: qu’au moins la Russie, dernier bastion de l’Occident, inflige une défaite tangible à l’Occident décadent, pour l’instant, cela n’en prend pas le chemin.
3 – ça risque de faire comme en Syrie, bien sûr, l’intervention russe a permis de maintenir Bachar, mais d’un autre côté, tous les territoires ne sont pas reconquis, c’est un Pat, et j’ai peur qu’en Ukraine, on débouche aussi sur un Pat.
Un truc amusant, je remarque qu’on fait passer Poutine pour un facho alors qu’il ne s’habille jamais en militaire, il est toujours en civil, mais il est rasé et il porte un costard cravate, contrairement à Zelensky qui est en t-shirt et barbe de trois jours: donc Poutine est un facho!