Avant même les spectaculaires et profanatoires « perquisitions » de la Laure des grottes de Kiev (parce qu’administrée par le clergé sous juridiction du patriarcat de Moscou), le régime au pouvoir à Kiev menait depuis bien longtemps une persécution à bas bruit contre l’orthodoxie canonique dans cette ancienne république soviétique séparée de la Russie en 1991. Aujourd’hui, l’orthodoxie canonique (c’est-à-dire reconnue par toutes les autres églises orthodoxes) est véritablement soumise à une épuration religieuse totalement passée sous silence par les institutions internationales, les médiats occidentaux et la plupart des ONG spécialisées. État des lieux :
Depuis quelques années, l’ancien président Porochenko et l’actuel président ukrainien Zelensky se sont donnés comme objectif de persécuter et de diviser l’église orthodoxe ukrainienne, et ont créé pour cela une église orthodoxe qui leur est entièrement soumise, l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, en 2018.
Boudée par les fidèles, cette petite église dont l’autocéphalie a été reconnue par tomos par le patriarche de Constantinople a provoqué à elle seule un schisme entre l’église orthodoxe russe (Moscou) et d’autres églises orthodoxes, tandis qu’en Ukraine, notamment dans l’ouest du pays, les ressorts administratifs ont été mis au service de cette église croupion, quitte à envoyer des hommes armés brutaliser les fidèles et confisquer les églises de force.
La situation a des traits de similitude avec l’Eglise constitutionnelle – et les prêtres jureurs – que la jeune république française a essayé de mettre en place en 1790 – là aussi, la persécution contre les orthodoxes ukrainiens, accusés à mots (de moins en moins) couverts d’être la cinquième colonne interne au profit de la Russie, se mue en persécution d’Etat contre le peuple et génère une forte résistance passive.
Depuis l’automne 2022 cette persécution s’est accentuée : perquisitions des services de renseignement (SBU) dans les grandes paroisses et les monastères orthodoxes, poursuites judiciaires – quitte à forger des preuves, attaques de prêtres orthodoxes, messes perturbées par des agitateurs, collectivités locales – principalement dans l’ouest du pays qui compte une forte minorité, voire une majorité uniate (gréco-orthodoxe) qui interdisent l’activité de l’église orthodoxe etc.
Néanmoins cette situation reste ignorée des listes et rapports américains sur les persécutions religieuses dans le monde, notamment pour des raisons stratégiques : le pouvoir ukrainien prend ses ordres aux Etats-Unis, l’implication de divers fonds américains – y compris confessionnels – en Ukraine est de notoriété publique, et nombre d’acteurs du Maïdan en 2014 (révolution pro-occidentale, qui a conduit au départ de la Crimée et du Donbass) étaient protestants et en lien avec divers pays occidentaux.
A ce jour, selon le bureau juridique de l’église orthodoxe ukrainienne, 250 de ses églises ont été confisquées au profit de l’église orthodoxe croupion aux mains du pouvoir ukrainien, encore 100 sont menacées à court terme. Pas moins de 70 collectivités ont aussi interdit l’activité de l’église orthodoxe sur leurs ressorts. Ces chiffres ont été donnés lors d’une conférence de presse sur le bilan d’activité de l’église orthodoxe en Ukraine, le 29 décembre 2022.
Mais l’Occident continue d’armer, financer et soutenir – sans aucune réserve – la « grande démocratie ukrainienne » et son président Zelensky, « héraut des droits et des libertés », contre « l’inhumaine dictature russe » de « l’autocrate Poutine ».
Source : Observatoire de la christianophobie
Illustration vidéo : le 11 janvier 2023 dans le village d’Ovadnoïé (ouest de l’Ukraine), l’église de l’Ascension est en feu. Selon des villageois, la veille, le doyen de l’église a refusé de passer sous la tutelle du patriarcat de Kiev. Les causes de l’incendie restent « inconnues »…
Pour aller plus loin :
Le pouvoir à Kiev a suscité schisme et violences dans l’orthodoxie