Le 18 décembre 2013, devant la commission de lutte contre l’insécurité de l’Assemblée nationale, le général de gendarmerie Bertrand Soubelet avait courageusement relayé devant les députés les doléances des gendarmes. Dressant un bilan de la désastreuse situation sécuritaire dans les campagnes, il avait très clairement mis en cause les politiques ultralaxistes du gouvernement socialiste et particulièrement les mesures en faveur des criminels et aux dépens de la société ordonnées par Christiane Taubira.
« L’insécurité et le sentiment d’insécurité ne cesseront d’augmenter tant que la réponse collective à la délinquance ne sera pas adaptée. […] Les gendarmes sont inquiets car on prend plus soin des auteurs que des victimes. Les auteurs d’atteintes aux biens (cambriolages, vols…), les plus importantes numériquement, bénéficient d’un traitement pénal qui leur permet de continuer à exercer leurs activités. […] Quand vous lâchez 65 % de ceux qui se sont rendus coupables d’un certain nombre d’exactions [65 % des cambrioleurs interpellés dans les Bouches-du-Rhône en novembre 2013 étaient déjà dehors au moment de l’audition], comment voulez-vous que les chiffres baissent ? C’est tout à fait impossible. Vous pouvez multiplier par deux les effectifs de gendarmes dans les Bouches-du-Rhône, cela ne changerait rien. »
Son honnêteté et son courage avaient fortement déplu au gouvernement. Manuel Valls, très critiqué et au bilan désastreux n’avait pas osé à l’époque agir, dans un contexte de défiance généralisée parmi le corps de la gendarmerie qui avait unanimement salué l’action du général. Seul le directeur général de la gendarmerie nationale, Denis Favier, s’était cru obligé de diffuser un message quelques semaines plus tard pour minimiser les propos du général Soubelet, prétendant qu’il n’avait pas voulu « mettre en cause la politique pénale ni critiquer l’institution judiciaire », alors que c’était précisément, et à juste titre, le cas.
C’est lâchement durant l’été que le successeur de Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, vient de sanctionner le général Soubelet : le numéro 3 de la gendarmerie a été limogé, remplacé par le général Michel Pattin.
Le général Soubelet est muté en Outremer, une sanction qui déshonore l’ensemble du gouvernement et particulièrement le duo Valls-Taubira. Les deux extrémistes, qui avaient été parfois présentés comme rivaux voir ennemis, apparaissent ces dernières semaines comme les deux principaux activistes de l’anti-France. Manuel Valls dont la presse avait pu dire qu’il s’opposait aux projets et mesures criminelles voulues par Christiane Taubira, se révèle en être aujourd’hui le principal défenseur et promoteur.
Le gouvernement a poursuivi son épuration au sein de l’institution, en remplaçant le directeur central de la police aux frontières (PAF) Frédéric Perrin, réputé de droite, par David Skuli, nommé précédemment au poste de directeur de cabinet du directeur général de la police nationale (DGPN) par Manuel Valls.