Le 18 octobre, Washington a empêché le Conseil de sécurité d’adopter un texte porté par le Brésil condamnant « les violences contre les civils » à Gaza, en raison de l’absence de mention du « droit d’Israël à la légitime défense ». Quelques jours avant, de même, les États-Unis et leurs alliés occidentaux empêchaient le vote d’une résolution russe appelant à un cessez-le-feu humanitaire dans la bande de Gaza. Les Etats-Unis de Joe Biden confirment ainsi leur position classique de soutien inconditionnel à l’État juif à l’ONU.
Le 24 octobre, Macron en déplacement dans l’Entité sioniste, a affirmé le soutien de la France à Israël dans un combat entre « la civilisation et la barbarie », proposant que la coalition internationale contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak lancée en 2014 à l’initiative des Etats-Unis, « puisse lutter aussi contre le Hamas et les autres groupes terroristes ».
De plus en plus, les dirigeants occidentaux se réfèrent à un « ordre international fondé sur des règles » (« rules based order ») qui serait la marque de leur haut degré de civilisation, pour justifier les condamnations, sanctions, blocus… contre des États qu’ils qualifient « d’États voyous », « d’Axe du Mal », « d’États terroristes » ; les Occidentaux se parant bien évidemment d’être le « camp du bien ». Alors, examinons un peu comment l’Entité sioniste, le grand allié des États-Unis et de leurs vassaux occidentaux au Proche-Orient, respecte leur « ordre mondial fondé sur des règles » et notamment en l’occurrence les résolutions de l’ONU.
Voici donc la longue liste des résolutions qu’Israël viole impunément depuis des dizaines d’années sans encourir les fameuses condamnations et sanctions de la prétendue « communauté internationale » (à l’inverse de pays comme Cuba, l’Irak, la Libye, l’Iran, la Russie…).
Résolution de l’Assemblée générale (ayant alors fonction d’organe décisionnaire)
Résolution 181 (29 novembre 1947). Adoption du plan de partage : la Palestine est divisée en deux États indépendants, l’un arabe, l’autre juif, et Jérusalem est placée sous administration des Nations unies.
Résolution 194 (11 décembre·1948). Les réfugiés qui le souhaitent doivent pouvoir « rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et vivre en paix avec leurs voisins ; les autres doivent être indemnisés de leurs biens « à titre de compensation ». Création de la commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine.
Résolution 302 (8 décembre 1949). Création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine.
Résolutions du Conseil de sécurité
Résolution 236 (11 juin 1967). Au lendemain de la guerre de juin 1967, le Conseil de sécurité exige un cessez-le-feu et un arrêt immédiat de toutes les activités militaires dans le conflit opposant l’Égypte, la Jordanie et la Syrie à Israël.
Résolution 237 (14 juin 1967). Le Conseil de sécurité demande à Israël d’assurer « la sûreté le bien-être et.la sécurité des habitants des zones où des opérations milita ires ont eu lieu » et de faciliter le retour des réfugiés.
Résolution 242 (22 novembre 1967). Le Conseil de sécurité condamne l’« acquisition de territoire par la guerre » et demande le « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés ». Il affirme « l’inviolabilité territoriale et l’indépendance politique » de chaque État de la région.
Résolution 250 (27 avril·1968). Israël est invité à ne pas organiser le défilé militaire prévu à Jérusalem le 2 mai 1968 considérant que cela aggraverait les « tensions dans la région ».
Résolution 251 (2 mai 1968). Le Conseil de sécurité déplore la tenue du défilé militaire de Jérusalem « au mépris » de la résolution 250.
Résolution 252 (21 mai 1968). Le Conseil de sécurité déclare « non valides » les mesures prises par Israël, y compris « l’expropriation de terres et de biens immobiliers », qui visent à « modifier le statut de Jérusalem », et demande à celui-ci de s’abstenir de prendre de telles mesures.
Résolution 267 (3 juillet 1969). Le Conseil de sécurité censure « toutes les mesures prises par Israël pour modifier le statut de Jérusalem ».
Résolution 340 (25 octobre 1973). A la suite de la guerre de Ramadan ou de Kippour, création de la deuxième Force d’urgence des Nations unies qui vise à « superviser le cessez-le-feu entre les forces égyptiennes et israéliennes » et à assurer le « redéploiement » de ces mêmes forces.
Résolution 446 (22 mars 1979). Le Conseil de sécurité exige l’arrêt des « pratiques israéliennes visant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 », déclare que ces pratiques « n’ont aucune validité en droit » et demande à Israël de respecter la convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.
Résolution 468 (8 mai 1980). Le Conseil de sécurité déclare « illégales » les expulsions à l’étranger de notables palestiniens de Hébron et de Halhoul par les autorités militaires israéliennes et demande à Israël de les annuler.
Résolution 592 (8 décembre 1986). Le Conseil de sécurité rappelle que la convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre est applicable aux territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967. Il condamne « l’armée israélienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étudiants » de l’université Bir Zeit.
Résolution 605 (22 décembre 1987). Après le déclenchement de la première Intifada, le Conseil de sécurité condamne les pratiques d’Israël « qui violent les droits de l’homme du peuple palestinien dans les territoires occupés, en particulier le fait que l’armée israélienne a ouvert le feu, tuant ou blessant des civils palestiniens ».
Résolution 607 (5 janvier 1988). Israël doit « s’abstenir d’expulser des civils palestiniens des territoires occupés » et respecter les obligations que lui impose la convention de Genève.
Résolution 6-08 (14 janvier 1988). Le Conseil de sécurité demande à Israël « d’annuler l’ordre d’expulsion des civils palestiniens et d’assurer le retour immédiat et en toute sécurité » de tous ceux déjà expulsés.
Résolution 636 (6 juillet 1989). Le Conseil de sécurité demande à Israël, en conformité avec ses précédentes résolutions et avec la convention de Genève, de « cesser immédiatement d’expulser d’autres civils palestiniens » et d’assurer le retour en toute sécurité de ceux déjà expulsés.
Résolution 641 (30 août 1989). Le Conseil de sécurité « déplore qu’Israël, puissance occupante, continue d’expulser des civils palestiniens » et lui demande d’assurer le retour de tous les expulsés.
Résolution 672 (12 octobre 1990). Après les violences de l’esplanade des mosquées, le mont du Temple, le Conseil de sécurité condamne « les actes de violence commis par les forces de sécurité israéliennes à Al-Haram et Al-Charif et dans d’autres lieux saints de Jérusalem et demande à Israël de « s’acquitter scrupuleusement des obligations juridiques et des responsabilités qui lui incombent » vis-à-vis des civils des territoires occupés.
Résolution 673 (24 octobre 1990). Le Conseil de sécurité condamne le refus d’Israël d’appliquer la résolution 672.
Résolution 681 (20 décembre 1990). Israël est sommé d’appliquer la convention de Genève.
Résolution 694 (24 mai 1991). Le Conseil de sécurité déclare que l’expulsion de quatre nouveaux civils palestiniens en mai 199l par les forces israéliennes constitue une violation de la convention de Genève.
Résolution 799 (18 décembre 1992). Le Conseil de sécurité condamne les quatre cents expulsions de décembre 1992, soulignant qu’elles sont contraires aux obligations internationales imposées à Israël par la convention de Genève, le Conseil réaffirme l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban.
Résolution 904 (18 mars 1994). A la suite du massacre de la mosquée de Hébron, le Conseil de sécurité demande à Israël de prendre les mesures nécessaires « afin de prévenir des actes de violence illégaux de la part des colons israéliens » envers les civils palestiniens.
Résolution 1322 (7 octobre 2000). A la suite du début de la seconde Intifada, le Conseil de sécurité déplore les violences et condamne le « recours à la force excessif contre les Palestiniens », il demande à Israël de respecter ses obligations relatives à la convention de Genève.
Résolution 1397 (12 mars 2002). Le Conseil de sécurité demande la « cessation immédiate de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur et toutes provocations, incitations et destructions » et réclame la coopération des Israéliens et des Palestiniens visant à la reprise des négociations.
Résolution 1402 (30 mars 2002). Après la réoccupation totale de la Cisjordanie, le Conseil de sécurité demande un cessez-le-feu immédiat et le « retrait des troupes israéliennes des villes palestiniennes ».
Résolution 1405 (19 avril 2002). Le Conseil de sécurité déclare qu’« il est urgent que les organismes médicaux et humanitaires aient accès à la population civile palestinienne ».
Résolution 1435 (24 septembre 2002). Le Conseil de sécurité exige « le retrait rapide des forces d’occupation israéliennes des villes palestiniennes ». Il demande à l’Autorité palestinienne de « faire traduire en justice les auteurs d’actes terroristes ».
Résolution 1515 (19 novembre 2003). Le Conseil de sécurité se déclare « attaché à la vision d’une région dans laquelle deux États, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues », et demande en conséquence aux parties en conflit de s’acquitter des obligations relatives à la « feuille de route » du Quartet.
Résolution 1544 (19 mai 2004). Le Conseil de sécurité demande qu’Israël respecte « les obligations que lui impose le droit humanitaire international » et « l’obligation qui lui est faite de ne pas se livrer aux destructions d’habitations.
Résolution 1850 (16 décembre 2008). Le Conseil de sécurité soutient le processus d’Annapolis et demande aux parties de « s’abstenir de toute mesure susceptible d’entamer la confiance » et de ne pas « remettre en cause l’issue des négociations ».
Résolution 1860 (8 janvier 2009). Après l’incursion de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité exige « l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes de la bande.de Gaza ». Il demande de ne pas entraver l’entrée des organisations médicales dans Gaza et d’empêcher le trafic illégal d’armes.
Liste non exhaustive…
Depuis 1947, l’Entité sioniste a ainsi fait l’objet de plus de 50 résolutions et condamnations de l’ONU, qui n’ont pas été respectées ni prises en compte. Et en 2022 seulement, l’État juif a battu tous les records en faisant l’objet de 15 résolutions de l’ONU, alors que seulement 6 concernaient la Russie, et ce, malgré la guerre entre cette dernière et l’Ukraine qui a commencé la même année.
Recevant le soutien inconditionnel des puissances occidentales, l’Entité sioniste continue de profiter d’une exclusivité qui lui permet d’agir en toute impunité dans les territoires palestiniens, faisant fi de toutes les résolutions de l’ONU adoptées depuis sa création.
Mais « Qui » est vraiment un « État voyou » ?
Sources :
Le Monde Diplomatique, février 2009
Times of Israel, 3 janvier 2023
Service Français de la Radio et Télévision de Turquie, 10 octobre 2023
Merci à « Jeune Nation » pour ce document permettant de s’opposer à la doxa pro-israélienne avec des arguments vérifiables et indiscutables au plan humanitaire.
Mais répondons-nous vraiment à la question essentielle ?
Je répondrai par une autre question qui fut à l’origine d’une récente (19 septembre) libre tribune sur ce même site « Jeune Nation » : QUAND ALLONS-NOUS ENFIN CESSER DE NOUS LAISSER IMPOSER LES SUJETS DE CONFRONTATION CHOISIS PAR NOS ADVERSAIRES ?
Car le sempiternel débat sur les « droits de l’Homme » est-il le véritable sujet, où n’a-t-il pas pour effet d’éluder la véritable question… celle qu’il ne faut surtout pas poser ?
« OUR GAZ IS OUR RIGHT » , cela ne vous rappelle rien ?
Traduit par « Nous avons droit à notre gaz », c’est ce que les observateurs internationaux pouvaient lire sur d’immenses panneaux brandis en 2022 par des manifestants à Gaza.
Ce gaz ? 30 milliards de m3 gisant en mer à 30kilomètres de la Bande de Gaza.
Soit de quoi assurer l’indépendance financière de Gaza, avec un revenu annuel de plus de 800 millions de dollars.
D’où l’opposition d’Israël. Opposition d’autant plus virulente que ce serait une compagnie Egyptienne qui exploiterait le gisement et verserait à Gaza de solides dividendes.
Et opposition d’Israël qui vient de passer à la vitesse supérieure après que l’Etat Hébreux se soit laissé malencontreusement « surprendre » par l’attaque du Hamas.
Mais gardez-vous de vous joindre à cette analyse. Ce ne serait que complotisme…
Résumons-nous :
– les Israëliens ont fait semblant de ne pas s’apercevoir que le Hamas s’apprêtait à les frapper en Israël,
– en réalité, ils savaient, et ils ont laissé faire,
– et ils ont laissé faire parce que l’attaque du Hamas allait leur permettre – sous prêtexte d’exercer « leur droit à la légitime défense », d’opérer une attaque contre la bande de Gaza avec des moyens et une ampleur qui rendent risibles la pauvre opération tentée par le Hamas,
– et cette offensive, en réalité une invasion de la bande de Gaza, sous prétexte « d’éliminer le Hamas », leur permettra d’occuper tout le territoire palestinien, qu’ils videront de ses habitants pour y installer des colons, comme ils l’ont fait dans tous les territoires qu’ils ont occupés auparavant.
QUI a donc pu suggérer à quelques fanatiques du Hamas que le moment était propice pour attaquer Israël et qu’ils allaient gagner – comme l’a cru l’un de leurs responsables quand il a déclaré qu’ils était « sur le point de remporter une grande victoire » ?
QUI, après avoir entraîné les Russes dans une guerre contre l’Ukraine en s’arrangeant pour qu’ils aient l’air d’être les agresseurs, pouvait de la même façon activer le Hamas contre l’état juif pour ériger celui-ci en victime, alors que c’est clairement Israël qui va éradiquer la Palestine, tout comme c’est clairement la Russie qui va sortir de son épisode ukrainien discréditée et ostracisée sur la scène internationale ?
Le moins qu’on puisse dire est que ces salopards d’Américains ont bien joué.
Et si continue de ce train-là, il est à craindre qu’ils ne parviennent à établir leur Nouvel Ordre Mondial…
Cher GL
Absolument d’accord avec votre analyse.
Mais permettez-moi une nuance.
Une nuance concernant ceux que vous nommez « ces solopards d’Américains »…
N’oublions pas que l’élection de Trump nous a apporté la preuve que, si l’on nous rebat les oreilles avec « l’Etat profond » US, rassemblant ceux qui, comme en Europe, favorisent aux USA le déclin de l’homme blanc… Il existe aussi une « Amérique profonde », rassemblant les Américains d’origine Européenne conscients et fiers d’avoir fondé les Etats-Unis et refusant de céder devant le flux migratoire organisé par leurs adversaires… qui sont exactement les mêmes qui organisent notre génocide par remplacement en Europe.
Reconnaissez-le, cher « GL » : L’Amérique profonde et patriote, loin d’être notre ennemie, fait face aux mêmes ennemis que nous !
@GL,
Seul l’Occident sionisé et américanisé discrédite et ostracise la Russie! Le reste du monde s’en fout de l’Ukraine et comprend très bien pourquoi Poutine a agi!
Désolé, Israel est « uber alles » avec la « shoah » et ses lobbies et sanayim à l’oeuvre en Occident!