(Article publié dans le volume VII de Tabou, Éditions Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2004, p. 150-173, et paru en anglais dans les numéros de juillet et août 1995 d’American Renaissance)
« [L’Occident] n’a pas encore compris que les Blancs, dans un monde devenu trop petit pour ses habitants, sont maintenant une minorité et que la prolifération des autres races condamne notre race, ma race, irrémédiablement à l’extinction dans le siècle à venir, si nous nous en tenons à nos actuels principes moraux [c’est M. M. qui souligne] »
Jean Raspail, Le Camp des Saints.
La perte de l’identité raciale dans le monde occidental est symptomatique d’une crise plus profonde des peuples européens, dont la culture et la technologie ont apporté au monde une bonne part de ce que nous appelons la civilisation moderne. Pour l’essentiel, la crise est la conséquence inévitable d’un malentendu profond et peut-être fatal sur la nature de la morale. Nous avons perdu de vue les lois primitives et éternelles de la nature qui doivent régir notre civilisation si nous voulons survivre. Nous ne pouvons plus nous offrir le luxe de nous complaire dans des principes altruistes universalistes qui, quelque nobles qu’ils puissent paraître, nous ont menés au bord du gouffre.
Les projections démographiques établies à partir des politiques d’immigration américaine et européenne ainsi que les informations fournies par nos sens lorsque nous déambulons dans les rues de n’importe quelle grande ville occidentale font craindre un sombre avenir. Dans un siècle ou deux, peut-être même moins, les peuples d’Occident, ceux dont les ancêtres sont issus des sous-races nordique et alpine d’Europe, auront cessé d’exister en tant qu’entité cohésive. La rapidité de la fin sera fonction des chiffres de l’immigration, des différences de taux de natalité entre les groupes ethniques et du pourcentage d’enfants métissés, mais l’issue finale est certaine si nous persistons dans notre ligne de conduite actuelle.
Or dès qu’on entame une discussion franche sur cette issue, la submersion de la race qui a créé la première et peut-être l’unique civilisation technique au monde, on est généralement réduit au silence par les qualificatifs de « raciste », de « sectaire » et de « xénophobe ». Ni le système moral aberrant qui impose l’anathème, ni les gens qui l’encouragent ne survivront à la mort de l’Occident, mais une fois celui-ci disparu, ce sera une maigre consolation de savoir que les responsables de sa disparition ont partagé sa destinée. Si nous voulons inverser le cours des événements, c’est dès maintenant qu’il faut impérativement prendre des mesures, avant qu’il ne soit trop tard.
Si, aujourd’hui, le système moral de l’Occident est vicié, comment peut-on le corriger ? La première question que nous devons poser, c’est s’il est légitime que des groupes ethniques ou des individus cherchent à survivre. Et, dans l’affirmative, quelles actions pouvons-nous légitimement engager pour assurer notre survie ? Quelle base morale s’impose à notre civilisation pour éviter qu’elle ne sombre ? Dans son ouvrage Destiny of Angels [La destinée des anges], Richard McCulloch parle à ce propos de questions d’« éthique ultime ».
LE DILEMME MORAL DE L’OCCIDENT
Le dilemme de notre peuple résulte d’un grave malentendu sur la nature et la morale. Il provient de la croyance erronée et sentimentale selon laquelle l’altruisme peut être étendu au-delà de son champ d’application originel dans l’évolution – le clan, le groupe d’appartenance – à l’ensemble de l’humanité. Il vient du refus d’accepter le rôle des gènes dans la formation du tempérament et du potentiel humains.
Les principes qui règlent le débat public nous ramènent au Moyen Âge en ce qu’ils ne se fondent ni sur la science ni sur l’expérience humaine. Ce sont des affirmations morales dérivées d’une conception du monde ancrée dans un égalitarisme radical. Les conséquences à long terme de l’adhésion à ces principes sont rarement examinées, encore moins soumises à une étude scientifique.
La plupart des Occidentaux s’accorderont pour attribuer au sens inné du bien et du mal une place déterminante dans le système moral de l’Occident, système qui met l’accent sur la valeur individuelle et la notion de loyauté réciproque. Le drame de cette vision morale est que l’attitude apparemment la plus noble jamais produite par l’humanité a été étendue au monde, ce qui en fait le premier des périls pour la survie de l’Occident.
Pendant trois milliards d’années, la discrimination a été le moteur de l’évolution biologique
Comme le faisait valoir le biologiste Garrett Hardin dans son essai de 1982 « Discriminating Altruisms »1, l’universalisme – la chimère d’un monde unique sans frontières ni distinctions – est impossible. Dans la compétition pour la vie, les groupes qui pratiquent un altruisme illimité sans se soucier de leur survie subiront un handicap et disparaîtront à terme au profit de ceux qui limitent le champ de leur altruisme à des communautés plus restreintes, généralement leur groupe d’appartenance ethnique dont ils reçoivent des bienfaits qu’ils rendent en partage.
Le professeur Hardin écrit :
L’universalisme est un altruisme pratiqué sans distinction de parenté, d’appartenance, de valeurs partagées ou d’affinité dans le temps ou l’espace […]. Pour ceux qui acceptent l’idée d’une évolution biologique de l’amibe à l’homme, la vision d’une évolution sociale de l’égoïsme à l’universalisme peut sembler plausible. Mais, en réalité, la dernière étape est impossible […]. Voyons pourquoi.
Imaginons un monde dans lequel l’évolution sociale n’a pas dépassé le seuil de l’égoïsme et de l’individualisme. Quand le lien familial apparaît, qu’est-ce qui fait qu’il se pérennise ? C’est nécessairement que le coût des sacrifices consentis par l’individu pour ses proches est largement couvert par les gains obtenus grâce à la solidarité familiale […].
L’argument qui justifie l’établissement du lien familial s’applique à toutes les autres étapes exceptée la dernière. Pourquoi cela ? Parce que – par définition – l’esprit de compétition n’a aucune part dans le monde unique créé par l’universalisme […]. [L’universalisme] n’a aucune chance face à la discrimination [mots soulignés dans l’original].
Le professeur Hardin ajoute :
Nous ne devons pas perdre de vue que pendant trois milliards d’années, la discrimination a été le moteur de l’évolution biologique. Même la simple survie en l’absence de tout changement dans l’évolution dépend de la discrimination. Or si les universalistes obtiennent gain de cause, nous renoncerons à la discrimination. Le plus élémentaire instinct de conservation devrait pourtant nous inciter à nous demander s’il est bien sage de renoncer à un principe qui a si bien fait ses preuves pendant des milliards d’années. Par une tragique ironie, la discrimination a produit une espèce (l’homo sapiens) qui propose maintenant d’abandonner le principe responsable de sa grandeur.
Les non-Européens qui préservent quasiment sans exception leur cohésion de groupes distinctifs et discriminants ont tout avantage à exploiter la richesse économique et l’ordre social de l’Occident que la plupart d’entre eux sont manifestement incapables de créer par eux-mêmes. Lorsque cette force de cohésion entre en compétition avec l’esprit d’abnégation de l’altruisme occidental, l’issue ne fait aucun doute. À moyen terme, les Européens seront évincés par des groupes poursuivant leurs propres intérêts. À long terme, c’est la destruction biologique qui nous attend. Comme, par définition, les gens qui nous chassent ne garderont pas nos normes morales (car s’ils le faisaient, ils ne se substitueraient pas à nous), notre système moral vicié disparaîtra avec nous.
La tare la plus visible de cet altruisme universel de totale abnégation, c’est qu’il voue ses zélateurs à la disparition. Tout ordre moral désirant survivre doit reconnaître cette réalité.
LA RACE COSMIQUE
Le rêve d’un royaume d’Utopie qui connaîtrait l’harmonie raciale ne s’est jamais réalisé. Aujourd’hui, l’empiétement racial menace l’existence même des peuples occidentaux. Lawrence Auster, auteur de The Path to National Suicide : An Essay on Immigration and Multiculturalism [La voie du suicide national : un essai sur l’immigration et le multiculturalisme], a résumé ailleurs la situation en ces termes :
Le progressisme moderne nous a enseigné que les différences raciales ne comptent pas et, forts de cette croyance, les progressistes ont entrepris de transformer l’Amérique en une société multiraciale, intégrée, aveugle au fait racial. Mais cette aspiration a aujourd’hui produit tellement de conscience raciale, de conflits raciaux et d’inégalités raciales que ces mêmes progressistes en ont conclu que la seule manière de résoudre ces problèmes est de fondre toutes les races en une seule. Les mêmes qui n’ont cessé de dénoncer tous ceux qui mettaient en garde contre « la dilution raciale de l’Amérique blanche » en les qualifiant de fous extrémistes proposent maintenant non pas la seule dilution de l’Amérique blanche, mais sa totale élimination. L’idéologie d’aveuglement racial a directement conduit à la proposition la plus empreinte de conscience raciale, et la plus génocidaire, de l’histoire mondiale.
Ce changement de stratégie a été signalé par un article annoncé en couverture d’un numéro spécial de Time à l’automne 1993. Le texte était illustré par l’image virtuelle d’une femme synthétisant un mélange de toutes les composantes ethniques des États-Unis dans leurs proportions actuelles. Le message subliminal véhiculé par cet androïde virtuel, manifestement encore d’origine essentiellement européenne, était : « N’ayez pas peur, c’est sans danger. » Ou, pour reprendre le langage actuel du multiculturalisme : « Célébrons notre diversité. » Bien entendu, cette image symbolise non pas la conservation, mais l’éradication de la diversité.
Cet androïde créé par ordinateur est un mensonge. La base démographique américaine connaît une mutation rapide. Les Blancs font aujourd’hui moins d’enfants et, de ce fait, les Blancs en âge de procréer sont moins nombreux que ne le laisse supposer Time. Le phénomène s’observe dans le monde entier. La question est de savoir à quoi aboutirait ce projet s’il était mené à plus grande échelle et porté à sa conclusion logique dans un monde sans frontières. L’androïde de Time n’est qu’une étape sur la route conduisant à ce que d’aucuns nomment affectueusement la « race cosmique ».
Les gens d’ascendance européenne constituent un peu plus de dix pour cent de la population mondiale, mais ils ne représentent depuis 1980 qu’à peine plus de cinq pour cent des naissances. Le taux de natalité occidental s’est affaissé dans des proportions inquiétantes et se situe actuellement à 1,8 enfant par femme. Le taux requis pour équilibrer les décès est de 2,1. Dans le tiers-monde, les taux de natalité restent très élevés, en grande partie grâce à l’Occident qui dispense nourriture et médicaments et garantit le « maintien de la paix ».
Comme les gens ne sont pas des entités virtuelles réalisées sur ordinateur, mais qu’ils ont des ancêtres bien réels, supposons que les Européens d’origine représentent aujourd’hui un seizième de la population en âge de procréer. Si l’expérience de Time était conduite à l’échelle du monde, l’être humain qui en résulterait n’aurait qu’un arrière-arrière-grand-parent blanc. Il ressemblerait extérieurement à un Asiatique puisque 60 % environ de la population mondiale est asiatique. En chiffres ronds, cela correspond à dix des seize arrière-arrière-grands-parents, dont quatre viendraient de Chine. Trois seraient originaires d’Inde et trois autres de l’Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient. L’Afrique en donnerait trois et l’Amérique latine non blanche et les Caraïbes les deux derniers.
Dans ce scénario qui connaît déjà un début de réalisation sur le continent nord-américain, en Europe et en Australie, l’unique ancêtre européen ne laisserait aucune trace discernable dans l’homo cosmicus. Les Européens s’éteindraient, accomplissant la vision de cauchemar évoquée par Jean Raspail dans Le Camp des Saints. Il ne s’agit pas de condamner un être humain ayant de tels ancêtres. Ce processus éradiquerait néanmoins la diversité biologique à laquelle les partisans du multiculturalisme prétendent être attachés. Elle céderait la place à l’uniformité, la dilution irréversible de toutes les races.
L’extinction d’une race est un événement de grande portée. La destruction d’une population entière est en réalité un génocide, selon les termes de la définition qu’en donne la convention des Nations unies sur le génocide :
[…] la destruction totale ou partielle d’un groupe ethnique, racial ou national. Les actes ainsi définis comprennent […] la destruction des conditions de vie nécessaires à l’existence physique du groupe […].
Le débat sur les races doit être mené en ces termes si l’on veut en mesurer toute l’importance. On ne peut gagner la bataille en laissant la partie adverse réduire le champ du débat sous prétexte que certains sujets seraient tabous. Les implications en sont trop graves.
LE DOUBLE CODE MORAL
En définitive, pourquoi cette importance de la race ? La réponse réside dans la biologie des gènes et l’impact de la parenté génétique sur l’altruisme. Pendant de nombreuses décennies, les théoriciens de l’évolution ont vu dans l’altruisme un paradoxe. Darwin lui-même avait conscience que l’altruisme était difficile à expliquer en termes de « survie [individuelle] du plus apte ». Dans son livre Race, Evolution, and Behavior [Race, Évolution et comportement], Philippe Rushton écrit :
Si les membres les plus altruistes d’un groupe se sacrifient pour d’autres, ils courent le risque de laisser moins de descendants à qui transmettre les gènes mêmes de l’altruisme. La sélection devrait donc jouer contre l’altruisrne et pour l’égoïsme.
Le professeur Rushton suggère que la théorie de la similitude génétique inaugurée par le biologiste W. D. Hamilton et d’autres résout ce paradoxe. Il écrit :
Par un processus qu’on appelle la sélection de parenté, des individus peuvent maximiser leur aptitude globale plutôt que leur seule aptitude individuelle en augmentant leur descendance et celle de personnes génétiquement apparentées […]. Les gènes sont ce qui survit et se transmet ; on retrouvera certains de ces gènes chez les descendants directs, mais aussi chez les frères et sœurs, les cousins, les neveux et nièces, les petits-enfants […] c’est ainsi que, dans une perspective évolutionniste, l’altruisme est un moyen d’aider les gènes à se propager.
Au fil du temps, la sélection de parenté a abouti à un double code moral, un code altruiste pour sa parenté génétique et un code non altruiste pour tous les autres. Des anthropologues ont suggéré que les êtres humains évoluaient à la faveur des migrations et des guerres tribales opposant des groupes composés d’individus génétiquement apparentés. Dans A New Theory of Human Evolution [Une nouvelle théorie de l’évolution humaine], Sir Arthur Keith explique :
Le processus à l’œuvre dans l’évolution d’un groupe isolé d’humanité est une combinaison de deux principes […] à savoir, la coopération et la compétition […]. Je tiens que, dès le début de l’évolution humaine, la conduite de n’importe quel groupe local a été réglée par deux codes moraux identifiés par Herbert Spencer comme « code d’amitié » et « code d’inimitié ».
Garrett Hardin écrit : « Le trait essentiel d’une tribu, c’est qu’elle doit suivre un double code moral : un type de comportement pour les relations à l’intérieur du groupe, et un autre pour les relations avec l’extérieur. » Les premières sont caractérisées par la coopération et les secondes par le conflit. Les progressistes ont tenté de nier le rôle du conflit tribal en affirmant que ces distinctions disparaissent lorsque les groupes atteignent la taille d’une nation. Mais ils passent à côté du message essentiel véhiculé par la théorie de la parenté génétique. Les groupes ethniques nationaux constituent la prolongation et la consolidation de tribus génétiquement apparentées au fil du temps.
Le professeur Hardin explique que, par la nature même de l’altruisme et de la compétition, ce double code moral est inévitable et ne peut être éliminé de la société humaine :
En l’absence de compétition entre les tribus, la valeur de l’altruisme en terme de survie dans un monde surpeuplé est proche de zéro car ce à quoi l’ego renonce entre […] nécessairement dans les possessions communes. Or ce qui se trouve parmi celles-ci ne peut favoriser la survie des impulsions de partage qui y ont été placées – à moins qu’on ait fixé des limites au partage. Et fixer des limites au partage, c’est créer une tribu, ce qui implique un rejet du monde unique […]. Ce monde unique, à supposer qu’on y parvienne, se dissoudrait à nouveau rapidement dans un assemblage de tribus.
La distinction « dans le groupe »/« en dehors du groupe » opère toujours aujourd’hui ; seul le cadre du conflit s’est déplacé. La guerre tribale a été remplacée par l’irrédentisme territorial et la compétition démographique.
La campagne des progressistes pour éliminer tout esprit de solidarité nationale, culturelle ou raciale chez les peuples européens a été entreprise en grande partie dans l’espoir que l’abolition du « tribalisme » inaugurerait une ère de paix universelle. Or, comme l’a montré le professeur Hardin, le tribalisme ne peut être éliminé. Pis encore, un groupe qui, par idéalisme, démantèlerait unilatéralement son esprit tribal serait balayé par les groupes qui auraient conservé le leur. S’il ne change pas d’orientation, l’Occident sera détruit par cette nouvelle forme de compétition biologique.
Le double code moral est donc la pierre angulaire de tout ordre moral durable. Il répond aussi à la question d’éthique ultime posée précédemment : « Est-il légitime que des groupes ethniques cherchent à survivre ? » Dans la mesure où nous ne pouvons abolir les « tribus » au sein de la race humaine, la réponse est nécessairement positive. Ce qui est irrémédiablement inscrit dans les lois de l’univers ne peut être illégitime.
Les universalistes pourraient être tentés de caricaturer ce double code moral en déclarant haïssable un principe qui aboutit à établir deux poids, deux mesures, et pourtant c’est un raisonnement que nous suivons tous les jours sans même y penser. Aucun groupe constitué, famille, club, entreprise, parti politique, nation, race, n’existerait sans ce principe. C’est à travers lui que le groupe distingue le membre du non-membre. Les employés d’une entreprise traitent leurs collègues différemment de leurs concurrents. Les membres d’un même parti politique coopèrent et combattent leurs opposants. Les familles établissent des distinctions nettes entre leurs membres et des étrangers. On perd facilement de vue ce double code moral, précisément parce qu’il est un trait essentiel de la nature humaine.
La distinction entre « code d’amitié » et « code d’inimitié » explique les loyautés raciales. Elle constitue le prolongement d’une nécessité biologique, à savoir que les parents aiment leurs enfants plus que les enfants des autres. Ces sentiments sont normaux et naturels. Pourtant, l’accusation de « racisme » suffit aujourd’hui à interrompre toute discussion. Ceux qui brandissent cet épouvantail affirment que la loyauté raciale des Blancs est une preuve de racisme, mais qu’en revanche celle des non-Blancs exprime une juste fierté. Cette étiquette n’est qu’un moyen d’accentuer leur emprise sur les gens trop imbibés de scrupules moraux.
LA BIOLOGIE DE LA DIVERSITÉ
Les sentiments de loyauté raciale sont ancrés dans les différences biologiques. Philippe Rushton en parle avec autorité dans Race, Evolution, and Behavior. Elles n’impliquent pas qu’une race ait le droit d’en dominer une autre. En tout état de cause, la morale ne souffre aucunement d’une discussion franche des différences réelles. La vérité scientifique ne peut être assimilée au racisme, du moins pas au sens péjoratif donné aujourd’hui à ce mot.
Dans la plupart des cas, les comportements qualifiés de racistes (lorsqu’il s’agit de Blancs) ne sont pas des agressions gratuites contre des membres d’une race, mais des actes naturels de loyauté envers les membres de son groupe. Or ils sont nécessaires à la survie. La violence gratuite est un fléau moral, mais toutes les statistiques montrent que les Blancs sont dans une proportion écrasante les victimes, non les auteurs de la violence raciale.
Les Noirs représentent 12 % de la population, mais ils commettent près des deux tiers des crimes violents aux États-Unis ; la probabilité qu’un Noir assassine des Blancs est plus de 12 fois supérieure à la possibilité inverse, et celle qu’un Noir viole des Blanches est plus de mille fois supérieure à la situation opposée, un Blanc violant des Noires. Dans 50 % des cas, un Noir choisira les victimes de ses crimes parmi les Blancs. En revanche, les Blancs ne choisiront des victimes noires que dans 2 % des cas.
Le crime racial n’est qu’une des manifestations d’un principe biologique fondamental qu’on appelle la loi d’exclusion de Gause. Dans son ouvrage The Mammals of North America [Les mammifères d’Amérique du Nord], Raymond Hall, professeur de biologie à l’université du Kansas, expose cette loi en ces termes : « On ne rencontre pas deux sous-espèces de la même espèce dans le même espace géographique » (souligné dans l’original). Inévitablement, l’une des deux espèces éliminera ou chassera l’autre. Le professeur Hall indique expressément que cette loi s’applique aussi à l’homme : « imaginer qu’une sous-espèce d’homme cohabite durablement sur un pied d’égalité avec une autre sous-espèce n’est qu’un vœu pieux qui mène au désastre et à la disparition de l’une ou l’autre. »
La pluralité ethnique est le prélude à la destruction
La disparition ne se traduit pas nécessairement par une destruction physique mais peut impliquer simplement la perte de son habitat. Harlem, Watts, l’est de Saint-Louis et beaucoup d’autres quartiers noirs furent autrefois habités par des Blancs. L’arrivée d’un certain volume de Noirs (ou autres non-Blancs) rend la survie des Blancs impossible, alors que l’inverse ne se vérifie pas. Même sans le carnage dû à la criminalité des Noirs, les Blancs pourraient être éliminés rien que par les pertes de territoire. Interprétée en termes biologiques, la pluralité ethnique est le prélude à la destruction.
La plupart des gens, quel que soit leur âge ou leur origine, ne se sentent pas concernés par l’essor et la chute des civilisations. Comme les poissons dans l’eau, ils n’ont conscience de leur environnement qu’en cas de changement brutal et de danger imminent, fait excessivement rare dans la vie du plus grand nombre. Pourtant les civilisations s’effondrent, les signes avant-coureurs en étant déjà présents, pour ce qui concerne la nôtre, depuis plus d’un siècle. La phrase de Rudyard Kipling : « L’Orient est l’Orient, l’Occident est l’Occident, et jamais les deux ne se rencontreront » préfigurait le message de Madison Grant et Lothrop Stoddard, deux Américains du début du XXe siècle dont les livres The Passing of the Great Race [Le déclin de la Grande Race] et The Rising Tide of Color [Le flot montant des peuples de couleur] contribuèrent aux restrictions de l’immigration de 19242.
Le système de quotas par origine nationale de 1924 fut démantelé en 1965, pendant la vague de culpabilisation qui accompagna l’ère des droits civils. Si des historiens chinois du XXIIe siècle devaient raconter la fin de la civilisation occidentale, nul doute qu’ils verraient dans l’Immigration Act de 1965 le coup qui brisa l’échine de l’homme occidental.
Dans son livre Why Civilizations Self-Destruct [Pourquoi les civilisations s’autodétruisent], Elmer Pendell passe en revue les théories des historiens sur les causes du déclin des civilisations. On y trouve l’analogie d’Oswald Spengler avec le vieillissement et la mort de l’être humain, les théories de la décadence morale et celles de la dégradation écologique.
L’hypothèse personnelle de Pendell paraît le mieux cerner la réalité. Une civilisation émerge lorsque la sélection naturelle produit un peuple d’une intelligence supérieure à la moyenne. À mesure que les fondateurs se rendent maîtres des forces naturelles d’élimination, les moins aptes survivent et se multiplient plus rapidement que les maîtres d’œuvre de la civilisation. Francis Galton, cousin de Charles Darwin et auteur de Hereditary Genius [Le génie héréditaire], fut le premier à observer que « les hommes de qualité » ont moins d’enfants que la moyenne. Finalement, le niveau d’intelligence de la population tombe en deçà du seuil nécessaire au maintien de la civilisation.
Pendell suggère un autre facteur d’écroulement des civilisations : l’altération progressive des peuples fondateurs ethniquement homogènes par les pertes au combat et, dans l’Antiquité, par la prise d’esclaves. L’équivalent moderne de l’esclavage est l’immigration. Dans son History of Rome [Histoire de Rome], Tenny Frank écrit : « Les peuples d’origine furent décimés par les guerres et dispersés par les migrations et la colonisation, et leur place fut occupée principalement par des esclaves venus d’Orient. » Nous ne pouvons parler de l’esprit ou de la culture de Rome, dit Frank, « sans préciser s’il s’agit de la Rome de l’an 200 avant J.-C. ou bien de celle de l’an 200 après J.-C. ».
Dans son Histoire romaine, Theodor Mommsen écrit : « Le corps des patriciens […] s’était considérablement réduit au fil des siècles et il ne restait pas plus de quinze ou seize familles patriciennes (gentes) à l’époque de César. » En l’an 9 avant J.-C., on instaura une série de lois exigeant des familles patriciennes qu’elles aient au moins trois enfants. Le saturnisme aidant, on ne put faire échec à l’épuisement du sang romain, mais les raisons ne changent rien au résultat final. Même dans l’ancienne Rome, les esclaves ne gardaient pas ce statut éternellement et leur suffusion progressive dans la population à la faveur des mélanges a pu contribuer à sa mort. Une situation semblable sans rapport avec le saturnisme menace aujourd’hui l’Occident : l’infiltration massive de peuples non occidentaux et un taux de natalité inférieur au seuil requis pour assurer le remplacement de la population.
APRÈS LA CHUTE
Dans The Passing of the European Age [La fin de l’âge européen], Eric Fischer indique qu’une nouvelle civilisation ne surgit jamais là où une civilisation plus ancienne a disparu. Si la théorie de Pendell est exacte et si l’hypothèse de Tenny Frank et d’autres explique la perte d’aptitude héréditaire à la civilisation, l’observation de Fischer a une explication génétique. Une civilisation ne peut naître sur le site d’une civilisation antérieure dès lors que les dispositions héréditaires de la population sont durablement altérées. L’Occident connaît aujourd’hui le même processus à travers l’immigration, l’assistanat social et les politiques progressistes qui encouragent la dilution des groupes ethniques dans un « melting pot » universel.
Si l’Occident connaît le sort de Rome, il n’y aura pas de remède. Reste à savoir si d’autres civilisations verront le jour chez d’autres peuples. Compte tenu de ses succès économiques actuels, l’Asie de l’Est pourrait être un pôle futur de civilisation. Il reste que les innovations modernes naissent principalement des cerveaux européens. L’innovation survivrait-elle à l’absence des Occidentaux ? La question est posée. Certains éléments inciteraient à répondre par la négative ; les tests d’intelligence des Asiatiques montrent un écart moyen relativement faible, suggérant une moindre distribution de l’extrémité droite du Ql et une proportion plus faible d’individus innovants.
Bien que les prédictions les plus sombres soient souvent démenties, il est sage de se souvenir de l’exemple de Rome. Des catastrophes peuvent se produire et se produisent dont les conséquences seraient dévastatrices dans un monde globalisé. Dans The Limits of Altruism [Les limites de l’altruisme], Garrett Hardin indique qu’Harrison Brown, auteur de The Challenge of Man’s Future [Le défi de l’homme de l’avenir], fut le premier à reconnaître la vulnérabilité de la civilisation avancée de l’Occident, Brown mettait l’accent sur le rôle des métaux dans la civilisation moderne et sur la technique requise pour leur fabrication. Le professeur Hardin résume :
Pour ne prendre qu’un aspect de la question, le cuivre, nous devrions noter que l’homme d’avant l’écriture n’a pu créer l’âge du bronze que parce qu’il disposait de grandes quantités de minerai titrant plus de 20 % de cuivre […]. Les moyens les plus rudimentaires suffisent à l’extraction des minerais à teneur élevée. Mais aujourd’hui nous en sommes réduits à extraire notre cuivre de minerais qui titrent moins de 1 % et bientôt nous devrons nous contenter de 0,1 %. L’extraction de minerais à faible teneur nécessite une technique extrêmement sophistiquée qui ne peut être maîtrisée que par une forte population de gens de haut niveau technique.
Le professeur Hardin continue ainsi :
Nos nombreuses technologies créent un réseau incroyable d’entraide mutuelle, de dépendance mutuelle. Si ce réseau venait à disparaître […] il est douteux qu’on puisse recréer notre type de technique […]. À tous égards, il semble bien qu’une fois éteinte, notre civilisation ne sera jamais remplacée par une autre de qualité comparable.
Le professeur Hardin suggère deux causes possibles de destruction de la civilisation moderne : un conflit nucléaire et une crise démographique due à la surpopulation. Toutefois, la dilution génétique des peuples aptes à préserver la civilisation serait une autre cause imaginable.
LES RACINES DE L’ORDRE OCCIDENTAL
La « carte de la liberté » (Map of Freedom) publiée chaque année par Freedom House démontre très clairement que les formes progressistes de gouvernement libre correspondent généralement à des concentrations de population d’origine européenne, ce qui tendrait à montrer que la liberté a une origine génétique. Bien qu’il y ait des exceptions, en particulier le Japon qui perdit une guerre nucléaire contre l’Occident et se vit imposer sa Constitution, le monde libre est très majoritairement le monde des Européens occidentaux. Le monde partiellement libre inclut les nouveaux pays d’Europe de l’Est et quelques autres nations dispersées à travers le monde. À l’inverse, la plus grande partie de l’Afrique et de l’Asie sont dépourvues de liberté.
Thomas Jefferson l’avait pressenti. Craignant l’« importation d’étrangers », il écrit dans Notes on Virginia [Observations sur la Virginie] :
Ils amèneront avec eux les principes des gouvernements qu’ils laissent derrière eux ou, s’ils peuvent s’en détacher, ce sera au profit d’une licence effrénée, passant comme toujours d’un extrême à l’autre […]. À proportion de leur nombre, ils lui infuseront [à la nation] leur esprit, modifieront ou fausseront son orientation et en feront une masse hétérogène, incohérente, éperdue.
Comme l’inégalité économique entre les groupes crée inévitablement des rancœurs, les sociétés stables sont presque toujours homogènes tandis que les sociétés pluriethniques et multiculturelles vivent constamment au bord de la dissolution. Dans de tels cas, le rôle du gouvernement consiste à gérer les conflits, comme le souligne Brent Nelson dans America Balkanized [L’Amérique balkanisée] :
Le gouvernement en tant qu’arbitre des conflits est un thème émergent de la vie publique aux États-Unis, un thème qui se manifeste de manière récurrente à travers les concepts de dialogue, de médiation, de sensibilité, de tolérance et d’équilibre. Ces dernières notions apparaissent de plus en plus comme les mots d’ordre de la vie publique américaine. On maintient la fiction que ces concepts […] amèneront la résolution finale des conflits entre groupes […]. La réalité est quelque peu différente.
Les lois contre les « crimes racistes » et les « propos racistes » reflètent cette autre réalité.
Si les minorités ethniques d’aujourd’hui deviennent la majorité, les peuples occidentaux n’auront plus le pouvoir de contrôler pacifiquement, au moyen du bulletin de vote, la destinée des nations qui furent les leurs. Rien ne garantit que les protections existant dans les sociétés occidentales seront maintenues dans des sociétés devenues non occidentales. Nulle raison historique ne pousse à croire que les gouvernements fondés sur les principes de liberté individuelle survivront à la disparition des peuples occidentaux.
De même que donner à manger à des gens incapables de trouver leur nourriture ne fait que hâter une inévitable crise de surpopulation, faire venir des gens du tiers-monde en Occident ne fait que hâter la tiers-mondisation de l’Occident.
Le cas de l’Afrique postcoloniale est éclairant. La plus grande partie du continent noir retourne à ses coutumes ancestrales dûment actualisées par l’introduction d’armes occidentales, comme les carnages en Somalie et au Rwanda ont permis de le vérifier. On conçoit que les Occidentaux, qui ont un sens aigu de la compassion, en soient troublés. Mais le sentimentalisme ne devrait pas nous faire perdre de vue les implications de ces événements à long terme. Le bilan de la nature s’équilibre en Afrique et il s’équilibrera en Occident, par notre action ou celle de la nature. De même que donner à manger à des gens incapables de trouver leur nourriture ne fait que hâter une inévitable crise de surpopulation, faire venir des gens du tiers-monde en Occident ne fait que hâter la tiers-mondisation de l’Occident.
La tradition européenne d’une liberté dans l’ordre et l’autonomie fait probablement partie de notre héritage génétique. Dans tout le tiers-monde, les formes de gouvernements varient de l’anarchie à la dictature et ce phénomène est certainement génétique lui aussi. Les quelques pays non européens apparemment libres ont généralement préservé la démocratie par un contact étroit avec l’Occident. Si les Européens sont marginalisés et finissent absorbés par le tiers-monde, l’idéalisme progressiste occidental qui a permis l’invasion se révélera avoir été un vice génétique mortel.
Peu de concepts sont aussi profondément ancrés dans la pensée occidentale que le respect face à l’« autorité de la loi ». L’Occident a une tradition d’ordre bien antérieure à la Magna Carta d’il y a huit cents ans. La loi romaine s’imposa à tout le bassin méditerranéen pendant près de mille ans. Les Occidentaux sont les seuls au monde à reconnaître, au moins en théorie, la subordination du gouvernement aux droits individuels. Toutefois, les lois ont contribué à la naissance de la crise actuelle. Bien que dans le monde occidental l’immigration ne bénéficie quasiment d’aucun soutien populaire, elle se poursuit partout au gré des lois votées par des gouvernements élus par le peuple.
En définitive, les lois ne sont pas meilleures garantes de la liberté que les gens qui les rédigent et les font appliquer. Sir Roger l’Estrange disait : « La pire de toutes les injustices est celle qui est commise au nom de la loi. » Les Pères fondateurs de l’Amérique reconnaissaient l’existence d’un ordre naturel de liberté qui s’impose aux lois des hommes. Si le concept américain de liberté doit beaucoup à la pensée politique des Britanniques et des Français, l’acte constitutif des États-Unis, la Déclaration d’indépendance, fournit sans doute la plus illustre expression de « loi naturelle » jamais écrite. Évoquant les « droits inaliénables » donnés par « la nature et le Dieu de la nature », Thomas Jefferson écrit :
Que pour garantir ces droits, soient institués parmi les hommes des gouvernements qui ne tirent leur pouvoir que du consentement des gouvernés. Que si une forme quelconque de gouvernement compromet ces fins, ils sont en droit de le modifier ou de l’abolir, et d’instituer un nouveau gouvernement qui se fonde sur ces principes et organise ses pouvoirs sous la forme qui leur semblera la mieux adaptée pour garantir leur sécurité et leur bonheur.
Les droits identifiés par Jefferson, « la vie, la liberté et la recherche du bonheur » furent mis en avant par George Mason dans la Déclaration des droits de l’État de Virginie ratifiée le 6 mai 1776. La réflexion de Mason servit de base à la déclaration de Jefferson, mais la version de Mason est supérieure parce qu’elle évite l’absurdité poétique au sujet des hommes qui auraient tous été « créés égaux ». Le discours de Mason demeure un monument de la pensée politique occidentale :
Tous les hommes sont par nature également libres et indépendants, et ils ont certains droits inhérents dont ils ne peuvent priver ou déposséder leur descendance par contrat, quel qu’il soit, lorsqu’ils se constituent en société ; à savoir la jouissance de la vie et de la liberté, qui comprend les moyens d’acquérir et de posséder des biens, et de rechercher et d’obtenir le bonheur et la sécurité.
Les paroles de Mason sont préférables à celles de Jefferson pour deux raisons. Premièrement, il déclare que les hommes sont « également libres », il ne dit pas qu’ils sont « égaux ». La différence est considérable. Tout indique que Jefferson percevait cette différence tout aussi bien que Mason, mais l’éviction des Européens de leurs propres patries est en grande partie une conséquence de l’exploitation de cette philosophie égalitaire par des progressistes occidentaux plus tardifs.
L’immigration est un génocide. Les gouvernements occidentaux n’ont pas le droit d’imposer à leurs peuples les niveaux actuels d’immigration et de métissage et nous ne sommes pas moralement tenus de les accepter.
Deuxièmement, Mason énonce clairement la clef de voûte de la loi naturelle : les peuples ne peuvent par contrat priver leur postérité de certains droits. Partant de la loi naturelle, on arrive au constat que l’immigration est un génocide. Les gouvernements occidentaux n’ont pas le droit d’imposer à leurs peuples les niveaux actuels d’immigration et de métissage et nous ne sommes pas moralement tenus de les accepter.
LE PRINCIPE MORAL ULTIME
Mason reconnaissait que la « sécurité » est l’une des raisons d’être de l’instauration de la loi et du gouvernement. D’autres ont dit la même chose. Pour William Blackstone, « l’autodéfense est appelée à juste titre la loi originelle de la nature […]. Elle ne peut être retranchée par les lois de la société ». Jefferson écrit :
La stricte observation des lois écrites constitue sans aucun doute l’un des devoirs primordiaux d’un bon citoyen, mais ce n’est pas le devoir suprême. Les lois de la nécessité, de l’instinct de conservation, la défense de notre patrie en danger impliquent des obligations plus fortes.
Leur message est simple. Les lois seules, détachées de leur utilité en termes de survie, ne sont pas, ne peuvent pas être la base sous-jacente de la civilisation. En dernier ressort, celui qui rédige et fait appliquer les lois a un pouvoir de vie et de mort. La survie est le principe ultime sur lequel doivent reposer tous les systèmes moraux durables. C’est le troisième et ultime fondement de tout ordre moral permanent, car les peuples qui « privent » leur postérité du droit à l’existence périront et leur système moral vicié disparaîtra avec eux.
La survie est le principe ultime sur lequel doivent reposer tous les systèmes moraux durables.
Tous les systèmes de droit et de gouvernement doivent servir l’impératif de survie. S’exprimant à la veille de la guerre pour l’indépendance du Sud et au lendemain de la tentative de John Brown pour déclencher une révolte d’esclaves à l’arsenal d’Harper’s Ferry, le président James Buchanan exprima la peur ressentie par les citoyens blancs du Sud qui voyaient leur existence même mise en péril : « La survie individuelle est la première des lois naturelles et on ne peut donc à terme tolérer un stade de la société où le glaive est constamment suspendu sur la tête des gens. » En cas de conflit entre la loi et la survie, les Pères fondateurs se référaient à Cicéron : « Les lois sont silencieuses au milieu des armes. »
L’Occident remet le pouvoir de vie et de mort aux mains des étrangers du tiers-monde. Dans un monde régi par le double « code d’amitié et d’inimitié », cette décision qui n’a jamais fait l’objet d’un examen approfondi de la part d’un électorat informé équivaut à un suicide. À un moment donné du XXIe siècle, le glaive que la société occidentale a suspendu sur sa propre tête deviendra intolérable. Reste à savoir quelle sera notre réponse. S’il n’y en a pas, il s’ensuivra une longue descente, irrémédiable, dans la nuit.
QUELLE VOIE POUR L’HOMME OCCIDENTAL ?
Qu’est-ce qui disparaîtrait avec la civilisation et avec les peuples d’Occident ? Il y a deux mille ans, l’historien romain Tacite écrivait dans De Origine et Situ Germanorum [La Germanie] que les tribus germaniques avaient le goût de la liberté personnelle et de l’indépendance d’esprit, qu’elles accordaient un statut étonnamment élevé à la femme et avaient un attachement profond pour leur terre. Ces traits se sont conservés pendant vingt siècles. Sans l’Occident, la notion de liberté individuelle survivra-t-elle ? La « carte de la liberté » suggère que non. En dépit de la tendance des progressistes à dénigrer la seule culture au monde qui tolère leur présence, ces vertus sont le propre des Européens et de leur civilisation.
À présent, les descendants de ces tribus germaniques qui furent à l’origine d’une bonne partie du monde blanc et constituèrent l’unique civilisation techniquement développée que la terre ait connue sont en voie d’extinction. Les principes moraux de l’Occident exigent-ils que ses fondateurs se suicident en leur nom ? Il serait absurde de
le penser. C’est la raison pour laquelle, si l’Occident veut survivre, il doit, comme le prévoyait Jean Raspail, s’attaquer à la nature profondément destructrice de ses principes moraux.
Tout ordre moral axé sur la durée doit se fonder sur les principes suivants : 1) un double code moral, qui tire son origine de l’évolution, soude les membres des groupes ethniques et raciaux ; 2) dans un monde où la cohésion raciale est la norme, l’altruisme universel qui pousse au sacrifice de soi est suicidaire ; et 3) l’impératif de survie et la primauté de l’instinct de conservation s’imposent à toutes les lois humaines.
Dans ces conditions, que devons-nous faire ? Dans son livre A New Morality From Science : Beyondism [Une nouvelle morale de la science : le beyondisme], Raymond Cattell appelait au renversement de l’universalisme et à la constitution d’une multitude de laboratoires sociaux dans lesquels l’évolution puisse jouer son rôle sans que nul ne soit persécuté ni asservi par quiconque. The Ethnostate [L’État ethnique] de Wilmot Robertson recommandait cette voie comme base de la nation et, dans The Racial Compact [Le pacte racial], Richard McCulloch l’a élevée au rang de « règle d’or raciale ».
Ce que le conflit racial n’aura pas détruit, le métissage, l’effritement des taux de natalité et le déplacement physique et psychologique des personnes s’en chargeront
La seule politique qui offre une chance de survie aux groupes cohésifs est la séparation ethnique. En l’absence de séparation, le double code moral amènera une longue période chaotique de conflits et de bains de sang. Au bout du compte, ce que le conflit racial n’aura pas détruit, le métissage, l’effritement des taux de natalité et le déplacement physique et psychologique des personnes s’en chargeront. La liberté personnelle et l’individualité sans lesquelles les Européens ne peuvent exister disparaîtront bien avant la dilution totale de l’héritage génétique des Européens. De peur que l’issue ne paraisse lointaine et sans intérêt immédiat, gardons toujours à l’esprit le déclin de Rome et le laps de temps durant lequel il s’est déroulé. Si ceux qui lisent ces lignes ne verront pas nécessairement l’effondrement de l’Occident, les enfants blancs qui naissent aujourd’hui risquent fort d’en souffrir.
Jean Raspail pensait lui aussi que la fin est proche. Dans son introduction à l’édition de 1985 du Camp des Saints, il écrit :
L’Empire romain n’est pas mort autrement, à petit feu il est vrai, alors que l’on peut s’attendre cette fois à un embrasement soudain […] la charité dite chrétienne se révélera impuissante. Ces temps-là seront cruels.
Louis Veuillot, auteur français du XIXe siècle, avait bien perçu le dilemme de l’Occident face à des peuples qui ne se conforment pas aux principes moraux occidentaux. « Si je suis le plus faible, je vous demande ma liberté, parce que c’est votre principe ; mais si je suis le plus fort, je vous prends votre liberté, parce que c’est mon principe. » L’Occident doit interpréter cet appel à la compassion pour « le misérable rebut des rives grouillantes [du monde non occidental] » pour ce qu’il est : une forme de parasitisme enjôleur qui, par définition, ne peut séduire que ceux qui ont des principes moraux occidentaux.
Dans Der Untergang des Abendlandes [Le Déclin de l’Occident], Oswald Spengler écrit : « On grandit ou on meurt. Il n’y a pas de troisième possibilité. » Les peuples d’Occident doivent arriver à penser et agir en vertu du seul principe moral que la nature reconnaisse : pour ceux qui vivent en harmonie avec la nature, la survie est légitime. Pour les autres, la sanction est l’extinction. S’il ne le comprend pas, l’homme occidental, père de la loi, de la compassion, de la technologie et porteur d’une quête sans équivalent dans l’histoire de l’humanité, périra des mains de ceux qui n’ont pas cette même flamme intérieure. Dans l’intérêt de nos enfants encore à naître, choisissons la vie, par tous les moyens qui seront nécessaires, pendant que le choix nous appartient encore.
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1 Publié dans la revue Zygon, vol. 7, n° 2 – NDT.
2 Le premier a été traduit en français en 1926 aux éditions Payot (Paris) sous le titre Le Déclin de la grande race et récemment réédité à Paris par les éditions de l’Homme libre. Le second est paru en 1925 chez Payot sous le titre Le Flot montant des peuples de couleur contre la suprématie des Blancs – NDT.
Vous êtes optimiste !!!!! La fin du peuple blanc est programmée depuis longtemps!!!!
Je me permets de citer Guillaume Faye : essayiste nationaliste .
Vous trouverez ci dessous 3 hypothèses à vous de choisir ……
Pour comprendre cet article, il faut impérativement avoir lu le précédent : « La France peut-elle mourir au XXIe siècle ? » Je vais passer en revue trois hypothèses. La première est celle de la mort tiède. La seconde est celle de la partition. La troisième est celle de la révolution. Celle de la paix et de la prospérité est absente car elle relève du conte de fées.
Hypothèse N°1 : La mort tiède de la France
Dans cette première hypothèse, les choses continuent de s’aggraver. Mais elles débouchent sur une implosion molle plutôt que sur une crise violente. L’immigration hors contrôle et l’islamisation vont leur petit bonhomme de chemin. La situation économique continue de se dégrader, la dette publique a triplé (300% du PIB). Le chômage, toujours aussi massif, ne recule pas. Le PIB par tête (mesure de la richesse des ménages et du niveau de vie) a reculé, en 2020 de 15% par rapport à 2008. Du jamais vu. Les jeunes élites autochtones continuent de fuir (d’émigrer, pardon) ; des émeutes de basse et de moyenne intensité émaillent régulièrement l’actualité, sous tous les prétextes possibles, dans de nombreuses villes ou banlieues, accompagnées de saccages, de pillages, d’incendies avec, de temps en temps, un mort. Les émeutiers sont, en très large majorité, des jeunes des banlieues d’origine immigrée. Leur impunité est généralement assurée : culture de l’excuse diffusée chez des magistrats formatés par l’idéologie dominante. Ce n’est pas nouveau.
L’islamisation de la société se propage, en douceur, comme une lente inondation. Notamment dans l’administration. Mais aussi dans la justice, dans la police, dans l’armée, dans tous les partis politiques. La communauté juive française passe de 600.000 personnes à moins de 300.000, dès 2030, du fait d’une émigration en Israël et aux USA, car l’hostilité contre elle, dans la vie quotidienne, d’une partie des jeunes arabo-musulmans ne cesse de croître. L’intelligentsia juive s’imagine encore qu’elle est à l’abri, croyant elle-même au mythe antisémite de sa protection automatique.
La criminalité et l’insécurité, en augmentation constante (avec toujours les mêmes comme auteurs), s’accompagnent de razzias incessantes dans les villages et les campagnes. La police et la gendarmerie sont débordées. La ”réponse judiciaire”, toujours aussi insuffisante, répand le sentiment d’impunité. Mais les Français s’habituent à la situation : ils se barricadent, se regroupent dans des zones suburbaines, s’organisent en milices d’autodéfense. La ”peau de léopard” territoriale se généralise partout : les communautés ethnique se regroupent, dans les milieux urbains ou ruraux. Dans les zones où se concentrent les Français autochtones, un certain nombre d’habitants ”intégrés” d’origine immigrée les rejoignent. Mais il existe maintenant de nombreuses villes, cités, quartiers totalement africains ou musulmans où aucun Européen ne vit plus ni ne pénètre. Les municipalités y sont entièrement entre les mains des précités ; l’État français, implicitement et de fait, n’y exerce plus son autorité pour ne pas ”provoquer” ou ”stigmatiser”. Les grands discours sur la ”laïcité” ou la ”république” sont toujours tenus officiellement, mais tout le monde sent bien que ce ne sont que des pets de poules.
Ces zones de non droit ou plutôt relevant d’un autre droit se multiplient. Parfois même, la charia islamique est ouvertement appliquée dans l’illégalité. Toutes les femmes sont obligatoirement voilées, le régime hallal intégral est imposé à tous les commerces, écoles, etc. Dans ces zones, on tolère en toute impunité une économie parallèle, indispensable à la survie économique, fondée en grande partie sur le trafic de stupéfiants. Des madrasas ou écoles coraniques sont de plus en plus nombreuses, tout comme les mosquées qui, souvent, s’installent dans les anciennes églises rachetées. Les financements des pétromonarchies sunnites du Golfe affluent. La République ferme les yeux. Elle s’endort doucement. Un fragile semblant de paix civile règne, il faut éviter l’explosion.
L’Éducation nationale continue son plongeon. Seules les classes aisées bénéficient d’un système éducatif privé de qualité, mais minoritaire. Les écoles réservées aux musulmans se multiplient. La langue arabe gagne partout du terrain. Il y a régulièrement quelques attentats islamistes et quelques massacres ou actes terroristes commis par des djihadistes, mais rien de trop grave. Néanmoins, la radicalisation islamique d’une partie de la société, ainsi que les conversions, continuent de croître. Les autorités musulmanes de France manient avec brio la ruse et la duplicité, comme toujours, et minimisent les choses. Rien d’inquiétant, n’est –ce pas ?
Aucune révolte d’ampleur des Français, politiquement divisés, ne s’est manifestée. Le Front national s’est rapproché du pouvoir mais n’a pas pu y accéder réellement, au sommet, et, quand il y a accédé au niveau local, il n’a rien pu faire pour enrayer le cours des choses. Et surtout, les partis de droite comme de gauche, le personnel politique, les élus voient croître en leur sein une proportion notable de la ”nouvelle population”. La duplicité de cette dernière le dispute en général à leur sincérité simulée. C’est la stratégie de l’entrisme.
Au cours de la seconde moitié du XXIe siècle, la France pour des raisons démographiques, a perdu son identité ancestrale. Plus de la moitié de la population n’est plus d’origine européenne complète. Le phénomène est aggravé par la natalité en berne des Français de souche. L’islam est nettement la première religion pratiquée. Les flux migratoires incontrôlés –surtout des clandestins, des faux réfugiés inexpulsables et des bénéficiaires du regroupement familial – continuent, quoiqu’à un rythme déclinant à cause de la paupérisation et de la baisse drastique des prestations de l’État Providence en faillite. L’État français persiste formellement, mais comme une sorte de demi fiction. La France, elle, est en train de disparaître. Comme une vieille dame qui décline, meurt assez paisiblement, dans sa maison de retraite, face à la télé.
Hypothèse N°2 : La partition territoriale de la France.
Tous les éléments précédents sont réunis. Mais avec plusieurs différences essentielles : une guerre civile ethnique de moyenne intensité a cours, de manière endémique, mélangeant émeutes insurrectionnelles et razzias. Les attentats terroristes djihadistes émaillent l’actualité. On note la radicalisation de groupes et de milices autochtones extrémistes, qui font penser à l’OAS pendant la guerre d’Algérie, et qui sont accusés de ”provocation”. Parfois ils commettent des attentats de représailles, incendient une mosquée. Une fiction d’ ”État républicain ” est maintenue, avalisé par une Union européenne en pleine décomposition, mais dans les faits, l’ancienne France fond comme la glace au soleil. C’est l’Empire romain au IVe siècle : un fantôme, un simulacre de ce qu’il fut. La France est au bord de l’éclatement : des zones entières, souvent de grandes municipalités, refusent d’obéir à l’État et à la République, accusés de répression, de racisme, d’islamophobie, d’oppression. Une partie de la classe politico-médiatique et des intellectuels ”de ”souche”, par ce réflexe collaborateur fréquent dans l’histoire du pays et qui relève du syndrome de Stockholm, appuie ces revendications.
Les partis politiques traditionnels, le gouvernement comme le Parlement sont débordés et paralysés. Un puissant parti islamique est né, appuyé par une kyrielle d’organisations. De même, des associations communautaristes, comme celles des Noirs, fomentent des actions d’agitation et affichent des revendications toujours plus audacieuses. Le ”racisme anti Blancs” est devenu une réalité palpable. Toutes les synagogues qui subsistent sont protégées jour et nuit, ainsi que, de plus en plus, certaines églises : par des milices privées et non plus par les forces de l’ordre.
Entre 2030 et 2040, devant l’aggravation de la situation, l’Union européenne s’interpose et propose une sorte de partition de la République française en zones autonomes. Les USA, eux, proposent à l’ONU l’envoi d’une force internationale d’interposition pour faire cesser la guerre civile endémique, une force de Casques bleus sous commandement américain de fait, avec participation de l’OTAN : l’ UNAFRA (United Nations Force for France). Propositions acceptées. La République française et, d’un certain point de vue, la France disparaissent de fait par l’accord de New York du 14 juillet 2040, qui organise la partition territoriale. La France aura durée de l’avènement de Clovis en 481 à l’accord de New York en 2040 soit 1559 ans, ce qui n’est pas mal, plus que Rome, 1100 ans. Une situation de type néo médiévale s’est donc installée.
Les populations se regroupent selon des critères globalement ethniques, mais pas toujours. Dans le midi de la France, dans le Nord, en régions parisienne et lyonnaise, dans l’Est, des territoires entiers, islamisés, ont acquis leur autonomie et une séparation partielle de la République française. Dans l’ouest, des zones autochtones se sont organisées, pour certaines très radicales. La Bretagne a obtenu une indépendance complète et s’est dotée d’un État. Mais cette nouvelle organisation ne résout rien, car les conflits endémiques et les guerres intestines persistent, entre les zones et à l’intérieur des zones. Tout d’abord, les territoires islamisés autonomes ne s’entendent pas entre eux : ils sont agités de luttes intestines, ils sont minés de l’intérieur par des groupes djihadistes qui veulent imposer l’islam radical mais aussi qui cherchent à attaquer les zones autochtones de l’Ouest, peuplées de ”mécréants” et d’ ”infidèles”. Et, rêve symbolique, prendre le pouvoir à Paris. et transformer Notre-Dame en mosquée. Pour ne rien arranger, l’UNAFRA, sous commandement américain, comporte des contingents provenant de divers pays musulmans qui, plutôt que de s’interposer, se mêlent aux conflits. La mission de la force d’interposition internationale tourne au fiasco.
De plus, le kaléidoscope territorial qu’est devenu le malheureux pays comporte de nombreuses enclaves ethniques où se regroupent des Noirs, des Asiatiques, etc. Une enclave juive, bunkerisée, assiégée mais bien défendue de 50.000 personnes, subsiste au nord de Paris. Un chaos général s’installe, observé de près par les Chinois, soucieux de préserver leur communauté installée en France et souvent menacée. Des forces spéciales de protection de l’armée populaire sont envoyées discrètement.
Les conflits armés continuent, entre musulmans, entre musulmans et autochtones, dans un invraisemblable désordre. Des milices chrétiennes. d’autodéfense, très brutales, ont fait leur apparition. Raids, razzias, représailles, attentats incursions se répondent. L’idéologie progressiste de gauche s’est complètement effondrée sous la pression des faits. Par exemple, les mouvements féministes et homosexuels – en plein déclin – restent muets face à la charia instaurée dans maintes zones musulmanes. Les pays musulmans, très divisés entre eux mais au fond ravis de cet effondrement français au profit d’une progression de l’islam même dans le désordre le plus complet, jouent chacun leur jeu dans la partie de Monopoly dont la France est le tapis : financements occultes et manœuvres tordues se multiplient. Mais Russes, Américains, Britanniques, Chinois et Indiens s’inquiètent d’une chose et, pour une fois, s’entendent : la force nucléaire française, composée de sous-marins lanceurs d’engins à longue portée et de bombardiers terrestres ou embarqués, ne doit pas tomber en de n’importe quelles mains, notamment islamiques. À la suite d’un accord secret, les vecteurs de la dissuasion nucléaire française sont neutralisés par des commandos américains et britanniques et placés, formellement, sous contrôle de l’OTAN hors du territoire français. Le gouvernement croupion de Paris n’oppose aucune résistance et ne manifeste aucune réaction. L’Union européenne, quant à elle, si elle n’a jamais été officiellement dissoute, a, dans les faits, cessé d’exister.
L’ancienne France est devenue comme le Liban ou le Moyen-Orient d’aujourd’hui : un inextricable nœud de vipères. L’État français, purement formel, retranché à Paris ne dirige plus rien, ne maîtrise plus rien. L’économie s’est évidemment effondrée. Le niveau de vie a été divisé, à partir de 2040, par deux par rapport à 2008, car l’économie s’est désagrégée. Le FMI, la Banque mondiale et l’ONU décident une mission d’aide internationale à ce qu’on appelait jadis la France. Les monarchies du Golfe seront de généreuses donatrices. On ne voit pas le bout du tunnel. Et si, au bout du tunnel, il n’y avait pas de sortie, mais un mur ?
Hypothèse N°3 : La Seconde Révolution française
Appelée plus tard, au XXIIe siècle par les historiens, la Seconde Révolution française, elle éclate vers 2030. Elle est d’une grande violence et elle surprend le monde entier. Les scénarios précédents se sont produits, sauf qu’il n’y a pas eu de partition territoriale de la France comme dans le scénario N°2. Mais des attentats djihadistes gravissimes ont eu lieu, faisant des centaines de morts. L’islam invasif a commis l’erreur de ne pas suivre sa stratégie de ruse originelle et de passer trop vite à celle de la violence. Les émeutes insurrectionnelles se multiplient. La criminalité, dont les auteurs sont très repérables, explose. La population de souche, et ceux qui la suivent, finissent par se révolter, las d’être provoqués sans réagir. Ils se rebellent aussi contre un État impuissant ou complice.
Une véritable guerre civile ethnique de moyenne intensité éclate, avec des dégâts matériels majeurs et de nombreux morts. La police et l’armée, divisées, infiltrées, mal commandées, sont impuissantes. Différence notable avec les scénarios précédents : un parti est né, qui n’a rien à voir avec la gauche ou la droite traditionnelles, ni même avec le Front national et qui le déborde, un parti surgi de la société civile, qui a repris le nom du « Rassemblement du Peuple français » (RPF), créé par De Gaulle après la fin de la Seconde guerre mondiale. Il recycle un certain nombre de thèmes du gaullisme ”authentique” ou ”historique” : résistance, indépendance, ordre, souveraineté, liberté, identité ancestrale de la France. Ce parti est celui de la révolte des Français autochtones et de tous les ”intégrés” qui veulent les rejoindre. Comme toujours dans l’histoire, où il faut marcher sur deux jambes et où tout repose sur la rencontre hasardeuse d’un mouvement populaire et d’une personnalité (la logique de l’egregor, du ”Chef”), le RPF est porté par un personnage charismatique – homme ou femme, peu importe.
Tous les repères idéologiques sont bouleversés. Le tabou de l’islamophobie a sauté comme un bouchon de champagne. La propagande des médias s’est effondrée, l’idéologie dominante matraquée à la télé s’est écroulée devant le bon sens de l’opinion publique et des réseaux sociaux. Toute la classe médiatique et politique se déchaine contre le ”gaullo-fascisme” du RPF. Le FN lui fait des propositions d’alliance. Des pans entiers d’autres partis, retournant leur veste sous le poids des circonstances, rejoignent le nouveau parti populiste, identitaire et patriote.
Le RPF et ses alliés obtiennent de justesse la majorité à l’Assemblée nationale après que son (ou sa) leader a été élu(e) à la présidence de la République. C’est là que les choses dérapent. Car le nouveau parti veut vraiment appliquer son programme, contrairement à tout ce qui s’était passé auparavant dans l’histoire politique où un parti élu n’appliquait surtout pas son programme. Il fait, dans foulée, voter de justesse un référendum modifiant la Constitution, abolissant le Conseil constitutionnel et qui lui donne les pleins pouvoirs. Et la sarabande commence.
Le processus révolutionnaire, extrêmement douloureux, et qui fera un nombre très élevé de victimes, se déroule dans la sombre décennie 2030-2040. À la suite d’événements dramatiques, une grande partie de la population d’origine étrangère, notamment musulmane, est obligée de partir. Une dictature provisoire s’est installée à la tête de l’État français. Un programme de réformes économique autoritaire abolissant l’État Providence a été imposé. Il ne s’agit plus d’ailleurs de réformes, mais de révolution. Celle-ci touche tout : l’Éducation nationale, la politique pénale, la justice, la police, la culture, les relations avec l’Union européenne, la politique étrangère, l’économie, la politique de l’immigration… Sur ce dernier point, on s’inspire de la législation japonaise et de celle, paradoxalement, des pays arabo-musulmans : seule autorisation des entrées et des permis de séjour aux entrepreneurs, investisseurs et cadres supérieurs ; abolition du droit d’asile, expulsion immédiate administrative des clandestins et contrevenants, quasi impossibilité des naturalisations, etc. Comme dans la période 1789-1794, la France subit un tremblement de terre, puisqu’incapable de se réformer en douceur, mais seulement dans l’urgence. Le nouveau Tiers-État, c’est-à-dire le peuple autochtone, vient de reprendre le pouvoir et de chasser les nouvelles aristocraties et les nouveaux clergés.
Cet incroyable retournement historique n’a pas échappé à l’éditorialiste du New York Times (9 avril 2041), Linda Linsay, égérie de la gauche branchée de la côte Est, qui écrit, de manière à la fois admirative et hostile, descriptive et partiale, en accord avec le pouvoir cynique de Washington, sous le titre : « New French Revolution : No ! » : (extraits)
« Décidemment, quand la France fait une révolution, ça déménage et ça change les règles du poker. Au terme de dix ans d’épouvantables désordres, le RPF, parti dominant, a imposé le populisme et non pas la vrai démocratie. L’ordre règne de nouveau, l’ordre nouveau, mais il a sa face sombre, celle du faux bonheur. La reprise économique magistrale de l’économie française est l’arbre qui cache la forêt, car elle s’est faite au détriment de l’équilibre international, de la morale et de l’intérêt même du peuple français, qui se replie sur lui-même.[…] Le nouveau pouvoir, détruisant les protections sociales et ce qu’elles pouvaient avoir de positif, a choisi la voie de la dérégulation économique générale sur le plan intérieur mais en même temps le refus d’une coopération de libre-échange avec nous autres Américains, préférant imposer à l’Europe un stupide marché autarcique avec les Russes. […] La France est un État ultra autoritaire, raciste sans l’avouer, refusant d’aider les pauvres immigrants étrangers, qui se dissimule sous les symboles de la liberté, fermé comme un blockhaus sur son égoïsme. Elle sa sacrifié sa diversité tumultueuse à une sécurité petite-bourgeoise et repliée sur un entre –soi sans générosité […] Elle est en train de détruire l’Union européenne. Pourquoi l’Allemagne ne réagit pas ? […] L’expulsion et le départ forcé de millions de prétendus ”étrangers” est une tache morale sur le front de l’ancienne ”patrie des Droits de l’Homme” .[…]
La France révolutionnaire a déstabilisé l’Union européenne et le monde. Elle a fait naître une très dangereuse hostilité contre tous nos amis, les pays musulmans. Il est vraiment dommage que les dirigeants chinois ne comprennent pas tout ça et semblent coopérer, comme les Russes, avec cette France révolutionnaire qui se veut un champion industriel dans des domaines aussi sympathiques que le nucléaire et l’exportation d’armes [….]. Je suis déçue, profondément blessée par l’attitude de cette France révolutionnaire qui a oublié ses principes, par exemple, ceux du Festival d’Avignon, si joli et dont les subventions ont été coupées… » etc. etc.
L’article se terminait par une apologie larmoyante de Jaurès et de Mendès France, de Mitterrand, de Chirac, de Hollande, et même de Yannick Noah, anciennes personnalités emblématiques. La conclusion était : « La France révolutionnaire se suicide en croyant se sauver, car elle oublie l’humanisme ». Cette langue de bois laissa de marbre l’Amérique profonde qui, tout comme l’opinion russe et celle des peuples de l’UE, approuvaient, selon les sondages, à 60%, la politique du nouvel État français dominé par la poigne de fer du RPF. Ce dernier, avec un clin d’œil cynique à l’ancien quotidien gauchiste disparu faute de lecteurs en 2015, avait lancé le multimédia Libération, multilingue, porte-parole de la révolution, instrument de propagande en faveur d’une nouvelle organisation de la société.