SAVEZ-VOUS COMBIEN de textes ont été votés sur l’immigration en France par le Parlement depuis 1980 ? 28. Celui présenté actuellement par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, et annoncé depuis le 27 juillet 2022, est donc le 29e. Oui, vous avez bien lu ! Autrement dit, presque chaque année depuis quatre décennies, les parlementaires ont voté un nouveau texte censé réguler et organiser les flux migratoires. A chaque fois, le locataire de la Place Beauvau roule des mécaniques, donne des coups de menton, se hausse du col, se veut inflexible et intraitable. Avec lui, c’est sûr, les Français seront enfin protégés et la question de l’immigration massive enfin réglée. On nous fait le coup depuis quarante ans. Qui ne se souvient de la plate-forme RPR-UDF de 1986, élaborée en grande partie grâce aux travaux du Club de l’Horloge, et qui entendait rétablir le droit du sang et en finir avec le droit du sol, limiter les naturalisations et le droit d’asile, lutter fermement contre les filières d’immigration clandestine ? Qui a oublié les “terribles” lois Pasqua-Pandraud, les sentences définitives d’un Charles Pasqua qui, en Tartarin, se faisait fort, en tant que ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac de 1986 à 1988, de « terroriser les terroristes » (on parlait déjà de terroristes à cette époque dans le débat public, mais ce n’était pas les mêmes !) et d’en finir avec le laxisme en matière migratoire ? Qui ne se souvient des états généraux sur l’immigration du RPR et de l’UDF à Villepinte en 1990 et où les orateurs affirmaient énergiquement à la tribune qu’il fallait mener une politique « d’immigration zéro », c’est-à-dire, si les mots ont un sens, ne plus accueillir un seul nouvel immigré sur le sol national, qu’il soit en situation régulière ou non ? Qui a oublié la fameuse interview de Valéry Giscard d’Estaing dans le Figaro Magazine où l’ancien président de la République expliquait que « la question de l’immigration se déplaçait désormais vers celle de l’invasion » ?
En réalité, toutes ces déclarations n’étaient que des paroles verbales destinées à endormir, à rassurer faussement, à anesthésier l’électeur, à tromper et manipuler les Français qui ne souhaitaient pas être submergés ni remplacés. Car tous les gouvernements sans exception, surtout depuis l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981 — mais on pourrait remonter plus haut, avec l’instauration du regroupement familial en 1976 et même aux facilités législatives et réglementaires accordées auparavant à l’immigration extra-européenne — n’ont eu de cesse dans les faits de participer activement au phénomène de Grand Remplacement et donc de substitution de population. Ce n’est pas un hasard d’ailleurs que le regroupement familial est entré en vigueur un an seulement après l’adoption de la loi Veil légalisant l’avortement. Le massacre des innocents et l’invasion migratoire sont les deux moyens conjugués et complémentaires d’opérer rapidement, en l’espace de quelques décennies seulement, ce qui est très peu au regard de l’histoire, ce Grand Remplacement. Et les choses n’ont nullement changé depuis. Au contraire elles se sont même aggravées.
AU MOMENT même où le ministre de l’Intérieur s’apprête à présenter et à défendre son projet de loi sur l’immigration qui prévoit de nouvelles régularisations d’immigrés clandestins, notamment pour les métiers dits sous tension où, selon lui, l’on manquerait cruellement de personnels, alors qu’il y a des millions de chômeurs et d’inactifs en France qui pourraient combler ces manques (on se moque vraiment du monde !), le président de la République a annoncé solennellement sur Twitter qu’il va déposer cette semaine, toutes affaires cessantes, un projet de loi au Conseil d’Etat pour inscrire dans la Constitution la « liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) » de sorte qu’« en 2024, la liberté des femmes de recourir à l’IVG sera irréversible ». Graver dans le marbre constitutionnel le génocide des enfants à naître — tout en encourageant parallèlement celui des enfants de Gaza tués par les bombardements sionistes au nom du “droit d’Israël à se défendre” c’est-à-dire en réalité à opérer des massacres, des tueries de masse en continu —, voilà les priorités du président Macron qui s’apprête par ailleurs à faire voter par le Parlement une loi dépénalisant l’euthanasie active et le suicide assisté. Les bébés avortés et les vieillards euthanasiés, tel est le programme de la Macronie et même hélas de tous les partis ! Dans quel monde démoniaque nous est-il donné de vivre !
[…]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
Que savait la mère Simone Veil sur Giscard d’Estaing, on passe d’unn proget d’une remigration de 500 000 maghrébins au « regroupement familial?
1978 : Giscard d’Estaing prépare la remigration de 500 000 étrangers
09/07/2017
Ceux qui s’inquiètent à juste titre de l’immigration de grand remplacement mais qui, par ailleurs, rendent hommage à Simone Veil, feraient bien de lire ce qui suit.
L’historien – de gauche – Patrick Weil mit en évidence en 2014 un fait oublié, à savoir que Valéry Giscard d’Estaing envisagea en 1978 un plan de rémigration de 500.000 immigrés sur cinq ans. Et si ce plan ne fut pas mis à exécution, c’est notamment en raison de l’opposition de Simone Veil et de Raymond Barre.
Pourtant Giscard est par ailleurs associé dans l’esprit de beaucoup au regroupement familial. Alors qu’en est-il ?
Le site institutionnel Vie publique rapporte de façon chronologique quelques dates et quelques faits officiels.
19 mai 1974
Élection de Valéry Giscard d’Estaing à la Présidence de la République.
La politique de Valéry Giscard d’Estaing en matière d’immigration se caractérise par l’arrêt de toute nouvelle immigration, par un contrôle rigoureux des entrées et des séjours (tout un arsenal de circulaires et décrets sont signés pendant cette période ou modifiés), l’encouragement à des retours volontaires des immigrés dans leur pays d’origine et par un programme d’insertion de ceux qui sont établis en France.
5 juillet 1974
5 juillet 1974 – Sur proposition d’André Postel-Vinay, nommé à la tête du Secrétariat d’État aux travailleurs immigrés créé le 7 juin, le gouvernement français décide de suspendre l’immigration des travailleurs et des familles, sauf pour les ressortissants de la Communauté européenne. L’immigration des travailleurs reste suspendue jusqu’en 1977, l’immigration des familles est à nouveau autorisée dès 1975.
9 octobre 1974
Le Conseil des ministres du 9 octobre 1974 précise les orientations du gouvernement en matière d’insertion : l’accent est mis sur les problèmes d’accueil et de logement, d’alphabétisation, de formation professionnelle, de promotion culturelle.
Les conseils des ministres des 21 mai et 6 novembre 1975 réaffirment ces orientations.
10 juillet 1975
La loi du 10 juillet permet aux immigrés d’être élus comme représentants des salariés dans l’entreprise.
1977
Mise en place d’une aide au retour volontaire : une prime de retour de 10 000 francs (le « million Stoléru »).
1978
Mise en place d’un mécanisme de retours organisés et forcés d’une partie de la main d’œuvre étrangère installée jusque-là régulièrement, et parfois depuis longtemps en France. L’objectif affiché est le retour de 500 000 étrangers. Les États du Maghreb sont particulièrement visés par ces mesures étalées sur 5 ans, notamment l’Algérie.
10 janvier 1980
Promulgation de la loi 80-9 (dite Loi Bonnet) relative à la prévention de l’immigration clandestine et portant modification de l’ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux conditions d’entrée et de séjour en France des étrangers : Elle rend plus strictes les conditions d’entrée sur le territoire ; elle fait de l’entrée ou du séjour irréguliers un motif d’expulsion au même titre que la menace pour l’ordre public ; elle permet donc d’éloigner du territoire les « clandestins » ou ceux dont le titre de séjour n’a pas été renouvelé ; enfin, elle prévoit la reconduite de l’étranger expulsé à la frontière et sa détention dans un établissement pénitentiaire pendant un délai pouvant aller jusqu’à sept jours s’il n’est pas en mesure de quitter immédiatement le territoire.
2-11 avril 1980
Le 2, début d’une grève de la faim illimitée à Lyon (Rhône) par un pasteur protestant, un prêtre catholique et un immigré algérien en sursis d’expulsion pour protester contre les expulsions de travailleurs immigrés et particulièrement les jeunes de la seconde génération.
29 avril 1980
Annonce par M. Christian Bonnet, ministre de l’Intérieur, de la suspension pour trois mois des expulsions de jeunes immigrés, sauf en cas de délits graves. Le 30, fin de la grève de la faim.
10 mai 1980
Marche nationale à Paris, à l’appel d’une dizaine d’organisations de soutien aux travailleurs étrangers en France, du PS, du PSU, de la CFDT, de la LCR et de la Ligue des Droits de l’Homme pour protester contre le projet de loi Stoléru concernant le renouvellement des cartes de séjour et de travail, contre le projet d’Ornano codifiant l’accès aux foyers collectifs, et contre les limitations à l’inscription des étudiants étrangers dans les universités françaises.
7 juin 1980
Manifestations à Paris, Strasbourg, Bordeaux, Marseille contre la politique d’immigration du gouvernement, à l’appel de soixante dix associations anti-racistes, religieuses et familiales, de la CGT, la CFDT, la FEN, le PCF et du PSU.
14 – 15 octobre 1980
Le 14, M. Lionel Stoléru, secrétaire d’État auprès du ministre du Travail et de la Participation (Travailleurs manuels et immigrés) affirme, à Metz (Moselle), qu’ »il n’est plus questions d’accueillir un seul étranger en France » ; le 15, condamnation des propos de M. Stoléru par les syndicats CGT et CFDT et par la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI).
30 novembre – 2 décembre 1980
Voyage au Sénégal de M. Lionel Stoléru, secrétaire d’État aux Travailleurs manuels et immigrés ; le 1er, entretiens avec MM. Abdou Diouf, Premier ministre sénégalais et Moustapha Niasse, ministre des Affaires étrangères sénégalais ; le 2, signature d’un accord sur la formation en vue du retour des travailleurs sénégalais immigrés en France.
10 mai 1981
Élection de François Mitterrand à la Présidence de la République
Qu’en est-il ? À la lecture de ce texte issu d’un site gouvernemental, on voit bien qu’il y a de la marge entre les mots et les actes car l’immigration n’a jamais été arrêtée autrement que sur papier.
Néanmoins, la version officielle confirme donc bien l’existence d’un projet, daté de 1978, de remigration de 500.000 immigrés essentiellement originaires du Maghreb.
Finalement, confronté à l’opposition de son premier ministre Raymond Barre, de Simone Veil, de la plupart des membres du gouvernement et du Conseil d’État, Valéry Giscard d’Estaing mettra un terme à son projet en janvier 1980. L’année suivante, la gauche arrivera au pouvoir en prenant l’exact contre-pied de la politique précédente : 130 000 étrangers seront régularisés et l’aide au retour sera supprimée.
En conclusion, Simone Veil a contribué d’une part à vider les berceaux français en légalisant l’avortement et d’autre part à empêcher un plan de rémigration, œuvrant tout au contraire à ce que la France accueille plus d’immigrés.