Editions Saint Rémi, 326 pages, 15 €
Introduction du Dr Bernard Plouvier
« Israël a renoncé à sa croyance au Messie à venir, qui avait fait la mélancolique grandeur de ce peuple depuis la dispersion. Depuis une trentaine d’années, il a renoncé à Jéhovah lui-même, le Dieu personnel de la Bible et du Talmud. En échange de ces deux abjurations, l’école philosophique matérialiste, qui a imposé sa direction à la presque totalité de la nation juive, lui a donné une foi nouvelle la croyance en un Messie impersonnel, non incarné, s’identifiant avec Israël lui-même, appelé à triompher politiquement et socialement de toutes les nations et à se les soumettre toutes – quelque chose comme ce Génie de Rome qu’adoraient les Romains des derniers temps de l’Empire. Comment cette foi nouvelle, à laquelle j’ai donné le nom de Néo-Messianisme, a eu pour premier effet de générer le Communisme révolutionnaire de Karl Marx, c’est ce que l’on verra dans mon livre. Mon dessein n’allait pas au delà d’expliquer les origines d’un phénomène social qui épouvante actuellement le monde. L’agression inattendue de M. le rabbin Liber m’a forcé à élargir cette donnée primitive. »
Ce livre – paru en 1930 et qui évoque ce néo-messianisme, issu de la réforme du judaïsme, entreprise, en terres germaniques, durant les années 1790-1830 – n’aurait probablement pas vu le jour sans la polémique lancée par le rabbin Maurice Liber et par Léon Daudet dans L’Action française. C’est la lettre supposée écrite en 1879 par Baruch Lévy à Karl Marx – publiée le 1er juin 1928 dans La Revue de Paris – qui a déclenché l’acerbe critique du rabbin Liber, l’une et l’autre reprises intégralement dans ce livre.
Que nous apprend cette lettre litigieuse ? Que le peuple juif est collectivement le Messie, que son règne établira une République universelle, dans laquelle « les fils d’Israël… tous de même race et de même tradition, deviendront partout l’élément dirigeant… Ainsi se réalisera la promesse du Talmud selon laquelle, lorsque les temps du Messie seront venus, les Juifs tiendront en mains les biens de tous les peuples du monde »…
En résumé, le triomphe des Juifs, grâce à la subversion sociale, le mélange des races (cité dans la lettre comme le lecteur peut le découvrir dans cet ouvrage) et le triomphe apparent du prolétariat. On comprend la rage des bourgeois juifs, tout autant que des admirateurs du poète Heine.
Dans l’ensemble, il apparaît que l’antimarxiste Flavien Brenier connaît admirablement son dossier, à la différence du rabbin préposé à la défense et l’illustration de la bourgeoisie juive de France. Le problème de l’authenticité de la lettre de Baruch Lévy à Karl Marx ne pèse d’aucun poids : même privée de ce soutien, l’argumentation de l’auteur est fort solide.
Disponible sur Chiré