Helmuth von Pannwitz ou les Cosaques de l’Ordre Nouveau
Le scepticisme et la déviance du Haut Commandement militaire allemand ont longtemps empêché la création d’une force armée russe antisoviétique alliée au Reich. Ce comportement a paralysé à grande échelle le recrutement et l’organisation d’unités cosaques malgré leur réputation d’anti- bolchevisme viscéral et leur grande connaissance du théâtre des opérations.
Pourtant en avril 1942 sous l’impulsion de l’Oberstleutnant Freiherr von Wolf, du Major Jungschultz von Roben et d’Ivan Miritovitch Kononov, qui est le premier chef cosaque à se rapprocher des Allemands, les premières unités de cavalerie cosaques de la Wehrmacht apparaissent.
Le 8 novembre 1942, l’Oberst (Colonel) Helmuth von Pannwitz devient le Kommandeur de toutes les formations cosaques. Pannwitz est né en Silésie, près de Rosenberg, aujourd’hui Olesno en Pologne, le 14 octobre 1898. À ce moment, six nouveaux régiments ont été créés. Le recrutement s’effectue d’une part dans les camps de prisonniers de guerre soviétiques et d’autre part parmi les « vieux » combattants de la guerre civile entre Blancs et Rouges et qui brûlent depuis 1921 de reprendre le combat contre les communistes. Pour renforcer l’idéal et l’esprit de corps parmi ses troupes, von Pannwitz réinstaure le port du vieil uniforme tsariste ce qui lui vaut la reconnaissance et le dévouement sans condition des Cosaques.
Formée en mars 1943, la 1. Kosaken Kavallerie Division se compose de la Première Brigade de Cavalerie, regroupant des volontaires du Don (ВД), de Sibérie et de Svodno. La Seconde Brigade regroupant ceux du Kouban (КВ), du Terek (ТВ) et encore du Don (ВД). Chacun disposant en outre d’un groupement d’artillerie.
Au cours de l’été 1942, les Allemands pénètrent dans les terres cosaques. Massivement, les Cosaques se rallient aux troupes allemandes pour combattre les forces de Staline. Parmi eux, le Colonel Koulakov, blessé en 1918, amputé des deux jambes et que tout le monde croyait mort (il se cachait dans une cave) réapparaît et déclenche une grande vague de ralliement. Dans le Kouban, un district semi-autonome est créé en octobre 1942. Hitler est reconnu « défenseur de la nation cosaque ».
Au milieu de l’année 1943, la Division est transférée en Yougoslavie et rattachée à la 2. Panzer-Armee du Generaloberst Lothar Rendulic dans le cadre de la lutte anti-partisan. Entre-temps Pannwitz est nommé Generalmajor (Général de Brigade). Le commandement allemand attend de la nature même de cette troupe, de son esprit d’initiative et de sa férocité dans cette guerre des résultats significatifs. Combattant en petites unités de contre-guérillas, traquant sans pitié les Titistes, les objectifs sont atteints au-delà même de toute espérance.
Après un accord entre Heinrich Himmler et le Generalmajor von Pannwitz toutes les formations cosaques qui servent du côté de l’Allemagne et en particulier celles qui sont rattachées aux troupes d’occupations en Europe de l’ouest passent sous le commandement de von Pannwitz. Deux divisions de cavalerie, une brigade d’infanterie renforcée par de l’artillerie de campagne et de flak, forment alors un corps de cavalerie cosaque qui passe en février 1945 à la Waffen-SS en devenant le XV Kosaken Kavallerie Korps der SS. Couvrant le flanc nord du dispositif allemand le long de la rivière Drave, le corps de cavalerie cosaque lance de violentes attaques contre les unités de l’armée populaire de Tito.
En mars 1945, von Pannwitz est élu par ses hommes « Feldataman », c’est-à-dire Chef Suprême de tous les Cosaques. Ce grand honneur était réservé jusqu’à présent au Tsar de toutes les Russies ! Tous, ils lui jurent fidélité pour l’éternité et tiendront ce serment en combattant jusqu’à la dernière extrémité : sur 25 000 Cosaques seuls 250 désertent pour rejoindre l’armée soviétique.
La guerre se termine, les hommes du XV Kosaken, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants reculent en luttant pied à pied jusqu’en Autriche et au nord de l’Italie. Avec la capitulation, le 28 avril, du Général Wolff et de toutes les troupes allemandes d’Italie, la situation évolue au chaos. Le 12 mai 1945, ils vont se rendre en bon ordre et en unités constituées à la 11. Division Blindée Britannique contre la promesse de ne pas être livrés à Staline. Mais l’Angleterre méritant le qualificatif de « perfide Albion » transfère, à partir du 28 mai, par la force, ces milliers de combattants anticommunistes et de civils, de façon abjecte, à la soldatesque rouge en application des accords ignominieux de Yalta. Scellant le pacte du sang avec ses frères d’armes, jusqu’au bout le personnel allemand du XV Kosaken accompagne les Cosaques, leurs camarades de combats durant deux années, en déportation en Sibérie.
Le Gruppenführer Helmuth van Pannwitz est condamné à mort par la Haute-Cour militaire de l’URSS et exécuté par pendaison le 16 janvier 1947. Son crime « contre le sens de l’histoire » étant d’avoir conduit à la bataille des « citoyens soviétiques » contre la « patrie des ouvriers et paysans ». Le même jour sont exécutés onze de ses plus proches collaborateurs, parmi eux :
- l’Ataman Krananov, chef des unités de la Garde Blanche,
- le Général de l’Armée Blanche Skura,
- le Général de l’Armée Blanche Sultan Girejt-Klytsch,
- le Général de Brigade Domanov etc…
Les officiers de l’encadrement allemand sont jugés jusqu’en fin 1949 et uniformément condamnés à 25 ans de travaux forcés. 200 d’entre eux sur 700 meurent en captivité. Mais jamais plus on ne reverra les officiers cosaques !
Couverts de boue par leurs ennemis, hier et aujourd’hui, ostracisés de la mémoire nationale dans la Russie actuelle, ces cavaliers avaient pourtant compris la vraie nature de cette guerre. Comme leurs précurseurs de la division asiatique de cavalerie du mythique Roman Federovitch von Ungern-Sternberg pendant la guerre civile, lui aussi vaincu seulement par la trahison, ils ont compris que les commissaires bolcheviques et les marchands capitalistes travaillent pour le même monde, celui de la culture de mort diffusée par l’ennemi de toutes les nations ! Comme Ungern « le dieu de la guerre » sabrant les hordes de Trotsky (Bronstein) aux confins de la Mongolie et de la Sibérie, chaque Cosaque de von Pannwitz peut jeter à la face du monde : « Je donne tout de moi-même dans ce combat démesuré et je reçois tout ! »
En avril 1996 la famille Pannwitz obtient un acquittement posthume et la réhabilitation du Général comme victime de la répression de Staline. Mais le 28 juin 2001 ce dernier jugement est cassé par la conviction de crimes de guerre, et la condamnation est maintenue.
Un monument commémoratif à Helmuth von Pannwitz avait été érigé à Tristach, en Autriche, en 1983, à l’initiative d’une camaraderie militaire (des Cosaques campaient près de Tristach sur la Drau à la fin de la guerre). Après une polémique sur cette « pierre commémorative dédiée à un criminel de guerre condamné », le Conseil local s’est déshonoré en retirant le monument en 2021.
Pourtant, le monument érigé à Tristach commémorait von Pannwitz mais, à travers lui, honorait également la mémoire des victimes de la « tragédie de la Drau » : des Cosaques qui se sont suicidés et leurs femmes avec leurs bébés qui se sont jetés dans la rivière, plutôt que d’être remis à Staline par l’armée britannique après la fin de la guerre…
Récompenses et décorations :
- Croix de fer (1914)
- 2e classe ()
- 1re classe ()
- insigne des blessés (1914)
- en Noir
- Croix d’honneur pour combattant 1914-1918 ()
- Médaille de service de longue durée de la Wehrmacht
- Agrafe de la croix de fer (1939)
- 2e classe ()
- 1re classe ()
- Insigne de combat général ()
- Médaille du front de l’Est
- Ordre de Michel le Brave
- 3e classe ()
- Ordre de la Couronne du roi Zvonimir avec étoiles et glaives
- Croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne
- Croix de chevalier le en tant que Oberstleutnant et commandant du Aufklärungs-Abteilung 45
- 167e feuilles de chêne le en tant que Oberst et Führer du « Kampfgruppe von Pannwitz »