Cyriel Charles Marie Joseph Verschaeve est né à Ardooie, en Belgique, le 30 avril 1874.
Cyriel Verschaeve est né dans une famille catholique de Flandre-Occidentale. Son père, François, est teinturier et a une petite entreprise industrielle où le linge de la région est blanchi et teint. Sa mère, Mélanie Delforche, est une femme généreuse et attentionnée.
De 1886 à 1892, Verschaeve étudie au petit séminaire de Roulers, où, à l’époque, les cours sont donnés en français. Il entre en contact avec le mouvement étudiant flamand et devient un grand admirateur d’Albrecht Rodenbach, le poète flamand.
En 1892, il commence des études de philosophie à Roulers. De 1893 à 1896, il étudie la théologie au grand séminaire de Bruges. Cependant, le contenu des cours ne le passionne que moyennement, il s’intéresse plus aux romantiques allemands et au nationalisme flamand. Le 12 juin 1897, il est ordonné prêtre.
De 1896 à 1911, il enseigne au Collège Saint-Joseph de Tielt, en classe de poésie (avant-dernière année de l’école secondaire). En 1898, il suit un semestre de conférences du philosophe Rudolf Eucken à l’université d’Iéna. Là, il admire la rigueur de la science allemande et la richesse de la culture allemande. Il en vient à la conclusion qu’il appartient au monde germanique et non latin.
À partir de 1907, il commence à publier de nombreux ouvrages et des contributions dans des revues catholiques pro-flamandes, telles que Ons Leven, Dietsche Warande en Belfort et Jong Dietschland. Après avoir enseigné pendant quinze ans, il remet sa démission à son évêque et devient aumônier dans un petit village flamand, où il peut se consacrer à ses activités littéraires.
Le 4 novembre 1911, il devient vicaire d’Alveringem, une commune se trouvant juste derrière le Front de l’Yser.
Durant la Première Guerre mondiale, Verschaeve devient le conseiller spirituel du Frontbeweging, mouvement nationaliste flamand. Après l’Armistice, la condamnation du Frontbeweging par les autorités belges convainc Verschaeve qu’il n’y a plus rien à attendre de la Belgique.
Il pose la première pierre de la Tour de l’Yser à Dixmude, qui sera inaugurée le 24 août 1930. Dans les années qui suivent, Verschaeve se distancie du pèlerinage de l’Yser, trop modéré à son goût. Il se détourne de la politique belge et de la démocratie. Il est alors fasciné par des mouvements autoritaires comme le Verdinaso.
En 1936, il reçoit le prix Rembrandt de l’université de Hambourg et l’année suivante, il est fait docteur honoris causa de l’Université catholique de Louvain.
Le 6 novembre 1940, il est nommé par l’administration militaire allemande à la tête du Conseil culturel flamand. Les évêques belges et le clergé diocésain entrevoient cette collaboration avec beaucoup de suspicion, mais se gardent néanmoins de réagir par crainte de représailles.
L’été 1941, pendant l’Opération Barbarossa allemande, Verschaeve apporte son soutien entier à la « Légion flamande » et s’occupe du recrutement de soldats.
En 1944, il tient une réunion avec Heinrich Himmler à propos de la « question flamande ». Il y explique à Himmler que, bien qu’il rejette le paganisme , il pense que le national-socialisme pourrait être complémentaire au message de l’Église. Jusqu’à la fin, Verschaeve continue à recruter des jeunes flamands catholiques pour combattre dans des divisions Waffen-SS contre le « bolchévisme satanique ».
Fin août 1944, il est évacué en Allemagne, où il devient consultant du « gouvernement flamand en exil » dirigé par Jef van de Wiele. Il se réfugie en Autriche en 1945, où il devient un réfugié politique.
Le 12 novembre 1947, il est déchu de la nationalité belge par la cour martiale de Bruges. Bien que condamné à mort par contumace en Belgique, il continue à vivre en Autriche jusqu’à la fin de sa vie.
Il meurt le 8 novembre 1949 d’une crise cardiaque au presbytère de Solbad Hall.
Au terme de la rocambolesque opération « Breviaire » de mai 73, le corps de Cyriel Verschaeve, sorti d’Autriche, a été inhumé dans la paroisse dont il fut le curé, Alveringen, avec l’accord et la complicité des autorités locales. Cependant sous la pression de certains fanatiques, des autorités judiciaires le firent déterrer soit disant à fin d’autopsie!
Finalement, aux termes d’une véritable enquête policière, le corps fut récupéré par Bert Erikson et des membres du Vlaamse Militanten Orde et fut définitivement ré-enterré dans sa tombe, au petit matin du 3 août, après un court service célébré en l’église d’Alveringen. La tombe avait été recreusée et à côté attendait une toupie de béton…
Cyriel Verschaeve repose donc parmi les siens, tout près de cette tour de l’Yser dont il avait posé la première pierre…
Sur son cercueil ont été déversés les 6 M3 de béton de la toupie… La tradition rapporte que le maire aurait dit ensuite à un des représentants de l’ordre : « Et maintenant, allez le chercher si vous le pouvez! »
Verschaeve reste une figure populaire au sein des mouvements nationalistes flamand et a encore aujourd’hui son nom dans l’odonymie de plusieurs communes flamandes. Ainsi, on trouve encore une Cyriel Verschaevelaan (avenue Cyriel Verschaeve) à Zoersel et à Kapelle-op-den-Bos ; une Cyriel Verschaevestraat (rue Cyriel Verschaeve) à Courtrai, à Lanaken ou encore à Puurs.